Pétition lancée pour sa fermeture
Centre d'asile de Boudry: Neuchâtel exige des améliorations, Beat Jans viendra

Le Canton de Neuchâtel menace depuis le 21 février de résilier avant 2033 sa convention avec la Confédération sur le centre d'accueil de Boudry. Les incivilités de certains requérants d'asile inquiètent. Beat Jans se rendra sur place au printemps, a-t-il annoncé jeudi.
Publié: 23.02.2024 à 12:14 heures
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Léo MichoudJournaliste Blick

Une «amélioration significative» est attendue au centre fédéral d'accueil (CFA) de Boudry. Le Conseil d'État du Canton de Neuchâtel a fait part mercredi 21 février de sa préoccupation concernant le plus gros centre pour requérants d'asile de Suisse romande, qui se trouve sur ses terres. La menace des autorités neuchâteloises? Résilier de manière anticipée la convention qui les lie à la Confédération.

Preneur d'otages dans un train près d'Yverdon, individu menaçant dans une école à Cortaillod (NE): récemment, plusieurs requérants d'asile passé par la commune de 6000 habitants ont écorné l'image de ce CFA. Dans les médias du groupe Tamédia («24 heures» et «Tribune de Genève»), le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) a annoncé que le conseiller fédéral Beat Jans, chargé du dossier, se rendra dans la ville neuchâteloise ce printemps. La date de la visite du nouveau ministre socialiste de la Justice n'est pas encore connue.

Des mesures supplémentaires attendues

Florence Nater, conseillère d'État et cheffe du Département de la cohésion sociale, s'est adressée mercredi aux élus du Grand Conseil neuchâtelois. «Nous (ndlr: le Conseil d'État) avons fait part au Conseil fédéral de notre grande préoccupation concernant le centre de Boudry, a déclaré la socialiste en réponse à Evan Finger, député de l'Union démocratique du centre (UDC). Nous attendons des mesures supplémentaires pour améliorer la qualité de vie de la population et celle des requérants.»

Le centre fédéral pour requérants d'asile de Boudry suscite des inquiétudes de la population, relayées par les autorités politiques neuchâteloises.
Photo: KEYSTONE/Gabriel Monnet
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L'accord signé entre Canton et Confédération prévoit la mise à disposition et la gestion du centre d'accueil jusqu'en 2033. «La question d'y mettre un terme de manière anticipée est envisagée, en l'absence d'une amélioration significative», a ajouté Florence Nater, citée par l'agence Keystone-ATS. Le gouvernement souhaiterait toutefois éviter d'en arriver là.

Ce dernier aimerait que la capacité actuelle du site de Boudry, de 480 places, soit revue à la baisse et répartie avec d'autres cantons. Le Conseil d'État aimerait aussi que la répartition des requérants se fasse différemment et que la petite minorité de personnes à problèmes soit mieux encadrée. Dans les médias du groupe Tamédia, le libéral-radical vaudois Pascal Broulis et Mauro Poggia, membre du Mouvement citoyens genevois (MCG), s'alarment du poids qu'une fermeture, même partielle, pourrait faire peser sur leurs cantons respectifs.

Améliorer ou fermer, une pétition est lancée

Au sein de la population, la question est polarisante. Selon le quotidien régional «Arcinfo», l'association Bien vivre à Neuchâtel (BVN) a lancé une pétition, estimant que les habitants ne se sentent plus en sécurité. Le but? Demander la réaffectation du CFA en un site réservé aux femmes migrantes et aux familles. Et sinon, sa fermeture pure et simple dans un délai de six mois maximum.

Dans le texte, le collectif explique que le nombre de demandeurs d'asile hébergé est «trop élevé pour une commune de 6000 habitants». Selon BVN, plus de 7000 requérants ont transité par le CFA de Boudry en 2023, selon l'édition de vendredi du journal local.

Beat Jans serre la vis de l'asile

Pour rappel, Beat Jans a annoncé mardi une série de mesures plus sévères à l'encontre des requérants d'asile criminels. Il était alors en visite dans le centre fédéral pour requérants d'asile de Chiasso (TI).

Le Bâlois a appelé les cantons à épuiser toutes les possibilités pénales dans de tels cas. Aujourd'hui, des mesures telles que la détention administrative ou la détention en vue du refoulement sont rarement appliquées. La prédécesseure de Beat Jans à la Justice, sa collègue de parti Elisabeth Baume-Schneider, avait visité le centre de Boudry en avril 2023.

(Avec ATS)


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