Portrait du président des Verts
«Jésus» veut transformer les pastèques en melons

Voilà un an que Balthasar Glättli dirige les Verts suisses. Pas une mission facile, mais ce croyant qui aimerait draguer les électeurs du Centre ne se laisse pas facilement déstabiliser.
Publié: 15.09.2021 à 11:50 heures
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Dernière mise à jour: 15.09.2021 à 13:32 heures
Sermîn Faki

Commençons par une provocation. Des deux côtés de la Sarine, on peut entendre la même blague à propos des Verts: ce sont des «pastèques» — verte à l'extérieur, rouge comme les socialistes à l'intérieur.

L'expression a beau être réductrice, elle n'est pas dénue de vérité. Il n'y a que celle-ci qui blesse, comme l'on dit. Mais Balthasar Glättli veut changer ça. Lorsqu'il a pris les rênes du parti écologiste il y a un an environ, le Zurichois de 49 ans a annoncé ses intentions: les pastèques doivent devenir des melons. Vert à l'extérieur, orange à l'intérieur.

Orange? Oui, comme le Centre. Balthasar Glättli veut rendre les Verts «éligibles» pour les votants du parti conservateur qui ont un sens écologique — et qui tirent cet amour pour la nature de la Création.

Balthasar Glättli est président des Verts depuis un an.
Photo: keystone-sda.ch
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«Jésus» et l'aide divine

Personne n'est aussi bien placé pour le faire que le président des Verts. Durant sa jeunesse, il était surnommé «Jésus», parce qu'il était actif dans un groupe biblique (par amour). Inspiré par la théologie, il glisse volontiers une référence religieuse dans ses discours.


Balthasar Glättli aura peut-être besoin de l'aide divine. Le bientôt quinquagénaire a l'une des missions les plus compliquées à Berne: il doit conquérir un siège au Conseil fédéral. Et il pourra être content en 2023 s'il parvient ne serait-ce qu'à conserver la députation écologique acquise de haute lutte il y a deux ans (+21 sièges!).

C'est du moins le prisme actuel d'analyse, puisque le Covid a rendu secondaires toutes les autres thématiques, même la question climatique. Qui sait comment sera le contexte dans deux ans lors des prochaines élections fédérales? Si l'on se fie au récent refus de la loi CO₂, cela n'incite pas à l'optimisme pour les Verts.

La femme «rouge» à ses côtés

Il en faut davantage pour effrayer Balthasar Glättli: ce fils d'un couple d'enseignants de Zurich a la cuirasse peut-être plus épaisse que tous les autres politiciens. À six ans, il contracte une leucémie. Ses chances de survie ne sont que de 50%. Il terrasse la maladie et, depuis, il a une approche détendue et sans aucune peur du monde, comme il le dit.

Tous les passionnés de politique en Suisse alémanique connaissent cette histoire sur Balthasar Glättli. Et une autre, au rayon «people»: après Ruedi Baumann, le Zurichois est le deuxième président des Verts à avoir une épouse élue au Conseil national. Et socialiste.

Tandis que Ruedi Baumann partageait la vie de Stephanie Baumann (élue de 1994 à 2003 à Berne), Balthasar Glättli est marié à Min Li Marti, élue en 2015, quatre ans après le président des Verts. Le couple a une petite fille baptisée Ziva. Le qualificatif de pastèque n'est donc pas tout à fait suranné.

Pourquoi cette rubrique?

En discutant entre collègues des deux côtés de la Sarine, nous avons constaté les immenses disparités de notoriété des personnalités en fonction de leur région linguistique.

Or, c'est l'une des raisons de l'arrivée de Blick en Suisse romande: donner une image plus juste de ce qu'est notre pays. En tant que média national, nous voulons autant que faire se peut «décloisonner» la Suisse à notre échelle.

Chaque semaine, nous vous présenterons une ou un Alémanique qui ne nous évoque pas grand-chose de notre côté de la Sarine, tandis que les lecteurs germanophones de Blick découvriront une ou un Romand(e) qui en vaut la peine.

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