Pour avoir défendu les mesures et le certificat Covid
Mathias Reynard a été menacé de mort

Le conseiller d’Etat valaisan en charge de la Santé Mathias Reynard a reçu des messages très haineux après avoir débattu en faveur de la loi Covid lors de l’émission Infrarouge du 27 octobre dernier. Dont une menace de mort, prise très au sérieux par la police.
Publié: 15.11.2021 à 09:07 heures
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Dernière mise à jour: 15.11.2021 à 09:36 heures
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Daniella GorbunovaJournaliste Blick

Comme le révèle la RTS, l'invité de l'émission Mise au Point, Mathias Reynard, s'est dit sous le choc. «Quand on reçoit une menace de mort, évidemment c’est choquant et on se demande forcément si on risque quelque chose. On se dit que ça dépasse tout et qu'il ne faut pas laisser passer.»

Le socialiste de 34 ans a endossé au mois de mai seulement, en pleine crise pandémique, son nouveau costume de ministre de la Santé en Valais. Auparavant, il a passé dix ans sur les bancs du Conseil national, mais jamais il n'avait vécu chose pareille. «Je trouvais important d’en parler pour que les gens se rendent compte qu'il y a cette réalité, cette violence», confie-t-il.

«Une période tendue»

Militant pour un oui aux urnes le 28 novembre prochain, il n'aurait néanmoins jamais pensé qu'une position politique puisse un jour le faire craindre pour sa vie dans nos contrées. «C'est bien évidemment lié à l’approche de la votation. C’est une période très tendue où il est éprouvant d'être aux responsabilités. On travaille pour l’intérêt général, pour sortir collectivement de la crise et en face, il y a de la haine, de la violence», déplore le ministre de la Santé. Et d'ajouter: "J'ai reçu des menaces de mort simplement pour avoir donné les chiffres officiels de l’hôpital. C'est complètement taré!»

"Après de telles menaces, le risque est de ne plus oser parler. C’est donc une attaque contre la démocratie", affirme Mathias Reynard.
Photo: keystone-sda.ch

À la suite de ces menaces proférées par des auteurs anonymes, la police valaisanne a dû mettre en place un dispositif, avec une sécurité accrue lors de certains déplacements du conseiller d’Etat, comme le révèle également la RTS.

Mathias Reynard a également déposé plainte: «Il le faut, c’est quelque chose de beaucoup trop grave, on ne peut pas banaliser de telles menaces». A ce jour, deux auteurs des menaces ont déjà pu être identifiés par la police et l'affaire suit son cours.

«On n’est pas habitués à cela en Suisse»

Pour Mathias Reynard, plus que simplement pour lui, il s'agit d'un danger pour toute la démocratie: «Après de telles menaces, le risque est de ne plus oser parler. C’est donc une attaque contre la démocratie», estime-t-il, pointant du doigt un climat inédit. «On n’est vraiment pas habitués à cela en Suisse. Ici, quand on participe à un débat, on reçoit quelques félicitations, quelques critiques, peut-être une ou deux insultes. Mais quand ça devient des menaces de mort, franchement, ça dépasse tout, ça n’a pas sa place dans notre pays.»

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