Pour violation des droits de l'homme
Le Conseil fédéral planche sur des sanctions contre la Chine

Le Conseil fédéral va-t-il à nouveau s'aligner sur l'UE en matière de sanctions? Après la Russie, c'est au tour de la Chine d'être au centre des débats enflammés des politiciens suisses.
Publié: 06.08.2022 à 13:05 heures
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Dernière mise à jour: 06.08.2022 à 14:34 heures
Thomas Müller

La question des sanctions contre la Russie en raison de la guerre en Ukraine a provoqué de nombreux remous dans la Berne fédérale ces derniers mois. La Suisse a été critiquée à l’international pour ses hésitations à adopter les mesures de l’UE. Au sein des frontières, c’est la définition de la neutralité qui a enflammé les discussions.

Le Conseil fédéral planche désormais sur la prochaine décision délicate en matière de sanctions: la Suisse se ralliera-t-elle ou non aux sanctions de l’UE contre la Chine? Le Conseil fédéral devrait prendre une décision en ce sens dès le mois d’août, comme le rapporte le «Tages-Anzeiger» en se référant à des sources au sein de l’administration fédérale.

Violations des droits de l’homme

Les sanctions ne sont pas directement liées à la crise actuelle autour de la visite de Nancy Pelosi à Taïwan. Il s’agit de sanctions dites «thématiques», imposées par l’UE depuis le printemps dernier. A la place de viser un pays, ces dernières s’appliquent contre des organisations ou des personnes dans un domaine précis.

La Suisse reprend-elle les sanctions de l'UE contre la Chine? Le conseiller fédéral UDC Guy Parmelin n'est pas favorable.
Photo: keystone-sda.ch
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Dans le cas de la Chine, l’UE sanctionne une entreprise et quatre fonctionnaires impliqués dans des crimes contre les droits de l’homme, comme les «camps de rééducation» pour les Ouïghours.

Bien que la Chine ne serait pas sanctionnée en tant que pays, sa réaction envers la Suisse, si elle suit l’UE, pourrait être violente. Des contre-mesures économiques seraient probablement inévitables.

L’UDC s’y oppose

Selon l’article de nos confrères, le ministre de l’économie Guy Parmelin (UDC) devrait proposer de ne pas reprendre ces sanctions thématiques. Contrairement aux sanctions de l’ONU, la Suisse n’est pas tenue de suivre l’UE. Le Conseil fédéral peut décider au cas par cas s’il souhaite les reprendre entièrement, pas du tout ou partiellement.

Dans le cas de la crise ukrainienne, toutes les sanctions ont été reprises, après quelques hésitations initiales. L’UDC critique sévèrement cette attitude, qu’elle considère comme un abandon de la neutralité. Jusqu’à présent, le Conseil fédéral refusait catégoriquement de reprendre de telles mesures.

C’est du côté de la gauche que des parlementaires souhaitent reprendre les sanctions. Ils font pression depuis plus d’un an par le biais d’interventions et de séances de commission. La décision du Conseil fédéral n’est pas encore arrêtée. Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis (PLR) n’a pas encore partagé sa position.


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