Prévisions de l'UBS
Que signifierait la baisse des taux d'intérêt pour les locataires et les propriétaires?

Selon l'UBS, le taux directeur pourrait à nouveau baisser l'année prochaine. Mais que signifie ce changement pour les loyers et les hypothèques? Blick répond aux principales questions.
Publié: 13.07.2023 à 06:08 heures
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Dernière mise à jour: 13.07.2023 à 06:56 heures
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Martin Schmidt

Pendant plus d'une décennie, les particuliers et les entreprises ont pu obtenir des hypothèques et des crédits pratiquement sans frais. Des taux d'intérêt hypothécaires inférieurs à 1% poussaient les acheteurs de biens immobiliers à acquérir un appartement un peu plus grand.

L'argent bon marché a aussi maintenu en vie des entreprises qui, en réalité, ne gagnaient pas assez et qui, à une époque où les taux d'intérêt négatifs n'existaient pas, auraient depuis longtemps disparu de la scène. Les conséquences sont connues: la hausse des taux d'intérêt a déclenché une vague de faillites dans le paysage des entreprises suisses. Et de plus en plus de ménages grognent face à l'augmentation de la charge hypothécaire.

Beaucoup espèrent donc que la Banque nationale suisse (BNS) baissera à nouveau son taux directeur et que l'argent sera à nouveau moins cher. Mais la BNS ne le fera que lorsqu'elle considérera que la lutte contre l'inflation est terminée. Dans ses dernières prévisions, l'UBS estime quand le changement de taux devrait intervenir et ce que cela pourrait signifier. Blick vous livre les réponses à vos questions.

L'UBS s'attend à ce que le taux directeur se stabilise à long terme entre 1 et 1,25%.
Photo: keystone-sda.ch
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Quand le tournant des taux d'intérêt aura-t-il lieu?

Les économistes de l'UBS s'attendent à ce que la BNS relève une dernière fois le taux directeur de 0,25 point de pourcentage à 2% au troisième trimestre. Une première baisse des taux ne devrait pas être à l'ordre du jour avant le second semestre de 2024. A condition que la BNS considère que le risque d'inflation soit durablement écarté d'ici là. A condition également que la Banque centrale européenne (BCE) baisse d'abord ses taux, estime l'UBS.

Que signifie le revirement des taux d'intérêt pour les loyers?

Les loyers devraient augmenter sensiblement au cours des deux prochaines années. Alessandro Bee, économiste à l'UBS, estime que le taux d'intérêt de référence passera de 1,5 à 2% d'ici 2025 au plus tard. Une augmentation de 25 points de base entraînera une hausse des loyers de 3%. Du moins pour les loyers qui ont été calculés sur la base d'un taux de référence plus bas. Et le taux de référence ne devrait pas baisser de sitôt par la suite. Il se base sur les taux hypothécaires – et il ne faut guère s'attendre à une amélioration de ces derniers non plus.

Les taux hypothécaires vont-ils à nouveau baisser?

La hausse attendue du taux directeur est déjà prise en compte aujourd'hui pour les hypothèques à long terme. Il en va autrement des hypothèques Saron. Ces hypothèques sont liées au taux d'intérêt actuel du marché, les taux d'intérêt vont continuer à augmenter dans ce cas.

Bien que le taux directeur doive à nouveau baisser sensiblement, les propriétaires ne doivent guère s'attendre à une baisse des taux hypothécaires à moyen terme. Bien au contraire: la Banque cantonale de Zurich estime que la moyenne du marché pour une hypothèque fixe sur cinq ans sera de 3,25% fin 2023 et de 3,3% pour une hypothèque sur dix ans. Les taux d'intérêt hypothécaires devraient même rester élevés à long terme. En effet, ils s'orientent fortement sur les taux des emprunts d'État qui, selon l'UBS, devraient également se stabiliser à un niveau nettement plus élevé.

Où se situera le taux directeur à moyen terme?

Pour la période allant de 2025 à 2030, la grande banque table sur une inflation moyenne de 1 à 1,5% et un taux directeur de 1 à 1,25% – si le scénario de base, que les économistes considèrent comme le plus probable, se réalise. Le taux directeur serait ainsi clairement plus élevé qu'entre 2008 et 2022, période durant laquelle il s'élevait en moyenne à -0,3%. «Nous nous attendons à ce que le taux directeur se stabilise à un niveau un peu plus élevé en raison de la pression inflationniste plus élevée», explique Alessandro Bee.

Pourquoi la pression inflationniste reste-t-elle élevée?

Cela s'explique d'abord par la vague de départs à la retraite des baby-boomers. «La pénurie de main-d'œuvre peut donc encore s'aggraver, ce qui peut entraîner une pression accrue sur les salaires», explique l'économiste Alessandro Bee. Ensuite, les chaînes d'approvisionnement pourraient également continuer à être un facteur de coûts. Entre autres en raison des tensions persistantes entre les États-Unis et la Chine. «Les entreprises vont essayer de répercuter la pression des coûts sur les consommateurs.»

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