Prises en charge de qualité
De nouvelles options stratégiques pour la psychiatrie à Neuchâtel

Le Centre neuchâtelois de psychiatrie (CNP) veut continuer de déployer des prises en charge de qualité et de proximité. C'est pourquoi le Conseil d'Etat sollicite un crédit de 3,17 millions de francs pour mettre en oeuvre ses options stratégiques à l'horizon 2030.
Publié: 15.09.2023 à 11:23 heures

Les grandes lignes du rapport du Conseil d'Etat transmis au Grand Conseil ont été présentées vendredi devant la presse à Neuchâtel par Laurent Kurth, ministre de la santé et grand argentier cantonal. Le montant de 3,17 millions vaut comme subvention de transition vers les activités ambulatoires pour les années 2024 à 2026.

L'exécutif soumet aussi aux députés une demande de crédit de 3,6 millions de francs pour les études nécessaires en vue de la modernisation des infrastructures. Il sollicite du CNP qu’il mène ces études en étroite coordination avec le Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe), qui exprime des besoins de la même nature.

La santé mentale concerne tout le monde

Il est question du site de Préfargier, dont la construction remonte à 1848. «C'est un monument et non un hôpital», a rappelé Raffaella Diana, directrice générale du CNP. «L'architecture psychiatrique est un outil de soins», a-t-elle indiqué. Sans compter que le bâtiment est pour le moins énergivore. Un état des lieux a déjà été effectué.

Le conseiller d'Etat Laurent Kurth a présenté les options stratégiques du Centre neuchâtelois de psychiatrie à l'horizon 2030 (archives).
Photo: LAURENT GILLIERON

Les options stratégiques 2023-2030 sont le fruit d’une réflexion structurelle globale menée par le CNP et de la concertation avec ses principaux partenaires du réseau sociosanitaire. Ces derniers ont eu l’opportunité de participer, en 2022, à une large consultation organisée par le Département de la santé sur le volet clinique.

«La santé mentale, c'est notre état de santé à toutes et tous», a insisté Laurent Kurth. «Elle affecte la vie sociale et la vie professionnelle. Des conditions essentielles», a précisé le conseiller d'Etat qui s'en ira à fin février prochain après plus de 11 ans au gouvernement. Toutes les tranches d'âge sont touchées.

Ramener la psychiatrie à la ville

«L'idée de sortir de la logique asilaire se poursuit», a dit Vincent Huguenin-Dumittan, chef du Service cantonal de la santé publique, avec l'objectif de ramener la psychiatrie dans la ville. Laurent Kurth a parlé d'un investissement face au vieillissement de la population et aux problèmes croissant de santé mentale des jeunes.

Les options stratégiques concernent toutes les politiques de santé, et au-delà. Le CNP entend renforcer ses partenariats avec d’autres acteurs du système sociosanitaire neuchâtelois, notamment les soins de premier recours, les institutions pédagogiques et médico-sociales ainsi que les soins à domicile, a expliqué Raffaella Diana.

Au total, le CNP a proposé 21 options cliniques. Laurent Kurth a donné des chiffres pour situer les enjeux: en Suisse, un tiers de la population souffre d'un trouble psychique, dont la moitié suit un traitement, avec un coût annuel de 7 milliards de francs. «Un véritable enjeu de santé publique et pour l'économie», a-t-il noté.

Le CNP souhaite encore pouvoir faire face à la pénurie de professionnels de la santé en investissant dans l’avenir, a ajouté Raffaella Diana. En renforçant son attrait, l'institution contribuera également, à ses yeux, au rayonnement du canton de Neuchâtel.

(ATS)

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la