Marlène, une jeune escort-girl, mourrait asphyxiée en 2019, à la suite d'un braquage qui avait pris une tournure tragique. Son assassin a été jugé lundi 4 décembre par le Tribunal criminel de Genève. Il avait transporté son corps en France voisine, dans une valise, puis l'avait brûlé et enterré. Il a été reconnu coupable d'assassinat, atteinte à la paix des morts, enlèvement et séquestration. Le quadragénaire a été condamné à une peine privative de liberté de 19 ans — le Ministère public avait requis la prison à vie.
Une mesure thérapeutique lui est également imposée, rapporte la «Tribune de Genève». Son enfermement n'a donc pas de fin prévue, puisque seul le feu vert d'un expert pourra libérer le quadragénaire. Ce dernier présente des traits psychopathiques et un risque élevé de récidiver, indique le quotidien.
Complice de 18 ans
L'homme de 43 ans est né en Inde, avant d'être adopté par une famille vaudoise au début des années 1980. C'est la cinquième fois qu'il est condamné. La peine prononcée lundi soir concerne par ailleurs une série d'autres braquages, pour lequel il a dû répondre d'enlèvements et séquestrations. Tous se sont déroulés dans le monde de la prostitution, l'homme ayant eu pour but de s'emparer d'un réseau illégal.
Ses ambitions ont été fatales à Marlène, escort-girl de 34 ans qu'il a assassinée en 2019. Après avoir recruté un jeune Français de 18 ans, condamné depuis dans son pays à 13 ans de prison, il a organisé le braquage de la travailleuse du sexe. Dans le quartier cossu de Florissant, à Genève, le jeune complice avait pris rendez-vous avec la jeune femme dans le but de la voler.
Étouffée sous un coussin
Les circonstances exactes de l'homicide n'ont pas pu être déterminées. Cependant, les juges ont conclu que «les deux comparses étaient nécessairement ensemble dans l’appartement» avant la mort de Marlène, indique la «Tribune de Genève». Le quadragénaire est entré dans le logement pour maîtriser l'escort-girl, et étouffer ses cris au moyen d'un coussin, retenu sur sa tête avec des câbles qu'il a serrés fort, selon le verdict cité par «Le Temps».
L'homme a forcément envisagé et accepté le risque de la tuer «pour un mobile futile et odieux», expose le quotidien. Les souffrances de Marlène ont été importantes, et son bourreau n'a pas fait preuve de scrupules. Après les faits, la manière dont il a disposé du corps de la jeune femme indiquent une grande froideur. Les éléments sont réunis pour faire de lui un assassin.
La défense a annoncé à l'issue du verdict qu'elle fera appel. Le procureur, Frédéric Scheidegger, qui avait requis la prison à vie, fera de même.