PYM répond au micro incisif de Décosterd
«Je vais soutenir Raphaël Mahaim et, après, je travaillerai avec celui qui sera élu»

C'est la victoire du jour: Pierre-Yves Maillard a obtenu la majorité absolue au premier tour des élections pour le Conseil des États. Interpellé par l'humoriste Benjamin Décosterd, le socialiste vaudois répond à toutes les questions. Y compris les plus impertinentes.
Publié: 22.10.2023 à 18:08 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

L’éléphant socialiste Pierre-Yves Maillard a tout écrasé sur son passage. Candidat vaudois au Conseil des États, il est le seul prétendant à avoir été élu au premier tour ce dimanche 22 octobre.

Mandaté par Blick, l’auteur et humoriste Benjamin Décosterd a interpellé l’ancien conseiller d’État juste après son arrivée au QG électoral vaudois, à la Haute école pédagogique (HEP), à Lausanne. Le sénateur fraîchement élu a répondu à toutes les questions. Y compris les plus impertinentes. Interview.

Monsieur Maillard, tout d’abord, félicitations! Comment vivez-vous cette journée et votre élection au Conseil des États au premier tour?
Merci, merci. Évidemment, je suis très reconnaissant. D’abord envers toutes celles et tous ceux qui ont voté pour moi et qui m’ont fait confiance. Ensuite, envers toutes les personnes qui se sont engagées dans la campagne. Nous avons la chance, dans mon parti, d’avoir des militantes et militants incroyables.

Mandaté par Blick, l'humoriste Benjamin Décosterd a tendu le micro à Pierre-Yves Maillard.
Photo: D.R.

Il est 16h30. Depuis ce matin, vous avez bu davantage de vin blanc ou de café?
Pour l’instant, pas encore de vin blanc.

Pas encore de vin blanc?!
Non, je me réserve pour ce soir.

La nuit sera longue?
(Il sourit) On va un peu fêter, oui.

A priori, quand on regarde les résultats du jour, vous n’allez pas réussir à vous débarrasser du libéral-radical Pascal Broulis aussi vite que prévu. Vous avez une idée de comment faire pour vous éloigner de lui?
Vous savez, toutes les élections doivent se jouer à fond. Il faut bien regarder les chiffres en vue du deuxième tour: il y a un gros réservoir de voix pour Raphaël Mahaim (ndlr: le candidat des Vert-e-s arrivé en 4e position ce dimanche)…

… Mais pas suffisamment!
Bah… On verra. Il faut faire ce deuxième tour. Le débat sera riche et vif, je me réjouis.

Vous, dans tous les cas, vous allez maintenant pouvoir vous reposer dans les prochaines semaines.
Non, je vais soutenir Raphaël Mahaim! Parce que nous sommes dans une alliance et que je suis loyal dans cette alliance, tout comme mon parti. Nous allons assister à ce débat avec beaucoup d’intérêt. Je crois que c’est juste et bien comme ça. On doit toujours respecter une élection.

C’est une réponse très politique et sage. Entre nous: vous avez longtemps travaillé avec Pascal Broulis au Conseil d’État vaudois. N’êtes-vous pas un peu content à l’idée de retrouver votre collègue, avec qui ça roule, plutôt qu’un Vert, avec qui vous n’avez jamais bossé?
Je vais soutenir Raphaël Mahaim et, après, je travaillerai avec celui qui sera élu. J’ai toujours fait comme ça. J’ai effectivement déjà travaillé avec Pascal Broulis, nous avons trouvé des compromis, mais je rappelle qu’il y avait une quasi-égalité entre les forces de gauche et de droite dans le canton de Vaud. C’est surtout cela qui compte en politique. À Berne, malheureusement, le rapport de force n’est pas du tout le même et est défavorable au Parti socialiste et aux Vert-e-s. C’est ce qui explique qu’il a été aussi difficile de trouver des solutions concrètes cette dernière législature.

D’accord, mais est-ce que ça sera fun, les trajets en train avec Pascal Broulis pour aller à Berne? Il est marrant?
(Il lâche un ricanement) Je vais me contenter de répondre aux questions sur les enjeux politiques…

… Vous ne direz rien sur l’aspect humain?
… C’est ça, aussi, le respect qu’on doit à celles et ceux qui s’engagent et aux électrices et électeurs.

N’y a-t-il tout de même pas une petite alchimie humaine qui fera la différence pour le canton de Vaud à Berne?
L’alchimie humaine est évidemment une composante. Mais j’ai aussi pu voir, qu’avec Raphaël, nous avions une belle complicité qui s’est bien développée durant ce premier tour. J’attends maintenant le résultat et je ferai ensuite tout ce qui est possible pour qu’on puisse faire progresser nos causes. Nous devrons faire des compromis, mais pour ça, il faut que nous ayons plus de force à Berne. Et, par ailleurs, il faut surtout que le peuple n’oublie pas d’aller voter en masse au printemps prochain et probablement en juin lors des votations sur l’assurance maladie et les retraites. Si le peuple vote dans son intérêt, celui de la majorité des gens, alors nous vivrons une législature dans laquelle nous pourrons faire de bons compromis.

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