Quart d'heure vaudois 2.0
À Lausanne, ce conseiller communal PLR veut des mini-quartiers où tout est accessible en 15 minutes

Le conseiller communal libéral-radical Henri Klunge veut une Lausanne «du quart d'heure», soit où tous les services essentiels sont atteignables en 15 minutes à pied ou à vélo, où que l'on soit dans la ville. Il s'en explique en primeur auprès de Blick.
Publié: 19.12.2023 à 16:16 heures
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Dernière mise à jour: 19.12.2023 à 16:32 heures

Lausanne, le nouveau Paris? N'exagérons rien. Mais la capitale vaudoise pourrait s'inspirer du concept de «ville du quart d'heure», mis en application dans la ville Lumière depuis 2020. L'impulsion est venue de la Maire socialiste Anne Hidalgo. C'est ce qu'aimerait, du moins, le conseiller communal libéral-radical (PLR) Henri Klunge. Il dépose une motion au conseil communal lundi 18 décembre, révèle-t-il à Blick en exclusivité.

L'ingénieur lausannois voudrait que tous les services essentiels soient accessibles où que l'on se trouve dans la Cité olympique, en 15 minutes de marche ou de vélo. Un modèle qui, selon l'élu PLR, n'a que des vertus. Il améliore la qualité de vie en ville, encourage la mobilité durable, diminue la pollution. Enfin, être à 15 minutes de toutes commodités essentielles stimulerait le tissu social et économique. Blick a posé cinq questions à Henri Klunge pour mieux comprendre son projet. 

Henri Klunge, la petite ville qu’est Lausanne ne donne-t-elle pas déjà accès à tout en 15 minutes?
Malheureusement pas. La ville de Lausanne a tout de même un territoire assez étendu si on pense aux zones foraines (ndlr: quartiers forestiers hors de la zone urbaine). Une partie des services, comme les commerces, sont effectivement accessibles partout en quinze minutes. Mais pour ce qui est des écoles, des crèches et des lieux de loisir, je ne suis pas sûr qu'on arrive en quinze minutes partout, que ce soit à pied ou à vélo.

Henri Klunge voudrait qu'on marche ou pédale 15 minutes à peine pour accéder à tous les services essentiels.
Photo: KEYSTONE/DR

Mais justement, quels sont les lieux essentiels à atteindre?
Tout ce qui peut permettre de vivre proche de chez soi. Il faut non seulement des commerces, mais aussi des lieux de loisirs, de quoi faire du sport ou se divertir. Je ne dis pas qu'il faut une salle de cinéma à côté de chaque habitant. Mais le but, c’est d’avoir tout ce qui fait une ville dans un rayon d’un quart d’heure autour de soi. Cela ne concerne pas que la nourriture et l'école. C'est tout ce qui peut permettre d'avoir une vie sociale et communautaire complète.

Il faudra donc forcer des entreprises publiques et privées à ouvrir plus de filiales?
Je ne suis jamais favorable à forcer quoi que ce soit. Mais on a pleins de moyens d’incitation pour encourager à ouvrir plus de filiales. La Ville a sa part de responsabilité pour les lieux qui lui appartiennent, comme les terrains de sport. Et elle pousse déjà à ouvrir le plus de crèches publiques possible. Cela pourrait être facilité en diminuant les chicaneries administratives. Certaines crèches privées ont du mal à ouvrir, à cause d'une virgule mal placée dans un formulaire ou parce qu'ils estiment que le besoin n'est pas suffisant dans tel ou tel quartier. Mais la demande des habitants est forte.

Vous dénoncez le micro-management du Conseil communal sur ces questions. Qu’entendez-vous par là dans ce cas précis?
C’est une constatation que je fais, mais dont je suis aussi responsable. Je vois une tendance dans les différentes initiatives, motions et postulats que l'on dépose. À gauche comme à droite, c'est souvent très précis. On en est presque à demander d'étudier la possibilité de placer un banc à telle intersection. Le Conseil communal devrait avoir une vision plus stratégique et grand angle. J’ai essayé de proposer une motion plus générale, en donnant assez peu d’exemples de ce qui pourrait être fait. L'idée est de laisser la Municipalité avoir la vision opérationnelle.

Et concrètement, si votre motion passe, que demandez-vous à la Municipalité?
Le budget est une de nos compétences au Conseil communal. C'est pourquoi nous voulons demander le budget nécessaire à la mise en place de l'initiative «ville du quart d'heure». Ce serait contraignant pour la Municipalité de passer par une motion plutôt que par un postulat. Mon but, c'est d'éviter d'avoir seulement un rapport et que rien ne se passe derrière. Avec ma motion, je peux espérer que les choses soient mises en place.

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