«Remigration» sur une banderole
«Nous ne voulons pas de centre fédéral d'asile, ni à Arth ni dans le canton de Schwytz!»

Mercredi soir, la Confédération, le canton de Schwytz et la commune d'Arth ont informé la population que la construction d'un centre fédéral d'asile était à l'étude. Les autorités n'ont pas réussi à convaincre de la nécessité d'une telle infrastructure...
Publié: 18.04.2024 à 15:34 heures

C'est déjà la deuxième fois que le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) tente d'ouvrir un centre fédéral d'asile dans le canton de Schwytz. Le projet initial était la construction d'un centre de 340 places pour la région d'asile Suisse centrale/Tessin, mais il s'est heurté à une forte résistance de la population.

Il est désormais prévu de construire un centre de 170 lits dans la commune d'Arth, sur un camping abandonné. Ce changement de cap est l'une des principales raisons pour lesquelles le canton a renoncé à son opposition, comme l'a expliqué la conseillère d'Etat Petra Steimen-Rickenbacher (PLR). Le canton de Schwytz veut «faire partie de la solution», a-t-elle déclaré lors de la réunion d'information.

«Remigration» sur une banderole

Selon son maire, Ruedi Beeler, la commune d'Arth a changé depuis le 10 janvier, date à laquelle les plans du SEM ont été révélés. Dès lors, il y a eu «quelques protestations», indique l'élu, qui mentionne une pétition ainsi qu'une résolution, adressées au conseiller fédéral Beat Jans.

Un centre pour demandeurs d'asile doit être construit sur le site dd'un camping à Arth (SZ).
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Cette vague de protestation était déjà perceptible lors d'une réunion d'information au cours de laquelle des habitants avaient écrit «remigration» sur une banderole, pour protester contre les projets de centre d'asile. Une manifestation avait également été organisée. Lors de cette rencontre, qui avait pour but de combler un manque d'information, le maire de la commune avait alors dû rappeler aux 700 personnes présentes certaines règles de bienséance.

La directrice du SEM, Christine Schraner Burgener, a indiqué que les inquiétudes et les craintes des habitants d'Arth concernant les nouveaux centres d'asile étaient comprises. Elle a toutefois rappelé qu'il s'agit avant tout d'apporter une certaine sécurité «dans un environnement familier», les demandeurs d'asile se sentant souvent étrangers, selon directrice du SEM.

«Nous ne voulons pas de centre fédéral d'asile à Arth...» Applaudissements

Schraner Burgener a également admis que parmi les réfugiés, certains ne respectent pas les règles, bien que la grande majorité d'entre eux se comportent correctement.

Le maire de la commune soutient, lui, les plans du SEM. Et si le conseil municipal n'a pas pris les projets de centres d'asile «à la légère», Arth a demandé en contrepartie d'être libéré du «fardeau de l'asile» et que la Confédération, de même que le canton, garantisse la sécurité.

Ruedi Beeler a souligné que les projets de centre d'asile pourraient accroître le sentiment de sécurité au sein de la population et a précisé que des demandeurs d'asile vivaient déjà dans la commune. Lors de la réunion d'information, un habitant a indiqué, sous les applaudissements des personnes présentes: «Nous ne voulons pas de centre fédéral d'asile ni à Arth ni dans le canton de Schwytz». Puis lorsque la question d'un autre intervenant concernant les coûts de fonctionnement du centre est restée sans réponse, les huées et les sifflets ont fusé.

Pourquoi pas en ville?

À plusieurs reprises, le SEM s'est vu reproché de ne pas respecter certaines règles démocratiques. Un habitant a ainsi demandé pourquoi le centre d'asile n'était pas construit en ville, mais à la campagne – précisément où personne n'en voulait. Christine Schraner Burgener a rétorqué qu'il y avait déjà des centres d'asile dans les villes.

La frustration liée à la migration était largement perceptible dans les interventions, ponctuées de rires face aux réponses des autorités. Tout est enjolivé en matière de sécurité, a même déclaré l'un des participants. Un autre a demandé aux personnes présentes qui étaient en faveur du centre de lever la main: le vote a été clairement qu'il y avait personne.

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