Selon une étude suisse sur l'infidélité
Certains préfèrent tromper plutôt que rompre

Où commence l'infidélité et qu'est-ce qui pousse les Suisses en couple à se jeter dans les bras de quelqu'un d'autre? Un sondage représentatif se penche sur la question.
Publié: 22.02.2023 à 20:59 heures
Lena Lauper Baldellou

En Suisse, une personne sur deux a déjà vécu une infidélité. Mais pourquoi trompe-t-on? S'agit-il d'une manière lâche de mettre fin à une relation?

Dans une étude représentative menée par le site de rencontres Parship, 1000 hommes et femmes âgés de 18 à 69 ans ont été interrogés sur le sujet. Il s'est avéré que les deux sexes ne trompent pas pour les mêmes raisons. Ainsi, 35% des femmes sont infidèles lorsqu'elles sont malheureuses dans leur couple, contre seulement 17% des hommes. Lorsque les copines ou conjointes manquent d'assurance, elles vont parfois la chercher avec un autre partenaire, alors que les copains ou maris cèdent plutôt à des propositions spontanées.

Tromper plutôt que rompre

Dans l'ensemble, les femmes interrogées sont toutefois nettement plus critiques que les hommes à l'égard de la tromperie. La thérapeute de couple bâloise Monika Röder reconnaît, elle aussi, cette différence. Elle observe néanmoins un changement au cours des dernières années, avec les nouvelles générations: «Les personnes âgées ainsi que la génération des baby-boomers sont plus attachées à la monogamie. Ils vivent notamment l'infidélité sexuelle de manière plus menaçante que les jeunes. Ces derniers sont plutôt à la recherche de nouveaux modèles de relations et se montrent plus flexibles dans les limites d'une relation exclusive.»

«Que ce soit pour un homme ou une femme, une infidélité est un choc pour les deux», explique Andreas Saladin, conseiller en couple.
Photo: Zvg
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Selon l'étude, 22% des infidélités conduisent à une séparation immédiate et dans 28% des cas, la rupture se produit plus tard à cause de l'agissement de leur partenaire. On pourrait penser qu'aller voir ailleurs est une sorte d'excuse lâche pour ne pas devoir mettre fin à l'histoire amoureuse devenue malheureuse.

«Dans le fait de se séparer, il y a de la culpabilité. Souvent, quelqu'un reste dans la relation pour l'amour de l'autre, alors que celui-là n'existe plus depuis longtemps», explique le conseiller conjugal Andreas Saladin. Il s'agit fréquemment d'un comportement d'évitement. Le fait de se sentir interdit de prendre une autre direction conduit seulement à repousser le moment: «C'est pourquoi il est tout à fait possible que certains préfèrent tromper plutôt que de quitter frontalement, et provoquent ainsi inconsciemment et indirectement la fin de l'histoire avec leur partenaire de vie.»


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