Shein, Temu, Wish...
Les boutiques en ligne chinoises bon marché inondent la Suisse

Shein fait déjà partie des boutiques en ligne qui réalisent le plus gros chiffre d'affaires en Suisse. Désormais, la boutique Temu gagne du terrain. Le cabinet d'étude Caparthia fait le point sur l'évolution de ces boutiques d'e-commerce en Suisse.
Publié: 14.10.2023 à 20:03 heures
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Dernière mise à jour: 14.10.2023 à 20:13 heures
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Milena Kälin

Qu'il s'agisse de vêtements, d'électronique ou d'ustensiles de cuisine, les boutiques en ligne chinoises proposent tout simplement... tout. Elles livrent aussi leurs marchandises en Suisse à des prix ultra-faibles, et en masse.

Le cabinet de conseil Caparthia a étudié les chiffres d'affaires des boutiques d'e-commerce les plus populaires en Suisse pour l'année 2022. Pour la première fois cette année, la boutique Shein fait partie des 50 boutiques en ligne qui réalisent le plus gros chiffre d'affaires en Suisse. Avec un CA estimé à 65 millions de francs, l'empire de la mode chinois se classe 36e sur 50. 

Aliexpress gagne encore plus grâce à notre pays. La boutique en ligne, qui appartient à l'empire Alibaba, occupe la 8e place en 2023. Son chiffre d'affaires est estimé à 390 millions de francs, rien qu'en Suisse! L'année précédente, Aliexpress s'était hissé à la 7e place avec un chiffre d'affaires de 375 millions. L'entreprise gagnera-t-elle encore du terrain l'année prochaine?

Sur les réseaux sociaux, les publicités pour des boutiques en ligne chinoises comme Temu...
Photo: Screenshot
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Wish perd des clients

A l'époque, Wish figurait encore sur la liste des favoris en 20e place, avec un chiffre d'affaires de 125 millions de francs. Mais aujourd'hui, le commerçant en ligne chinois ne semble plus autant plaire aux Suisses, mais pas que.

Wish n'a pas seulement perdu du chiffre d'affaires en Suisse. Au niveau mondial, son CA a chuté de plus de 70% en 2022, pour atteindre l'équivalent de 521 millions de dollars. Le directeur du groupe attribue cette forte chute à une «transformation de l'activité».

En revanche, le commerçant Temu est en plein essor. Selon Caparthia, s'il ne fallait suivre qu'un commerçant cette année, ce serait celui-ci. L'application n'existe en Suisse que depuis le mois de mai. Le modèle commercial est le même que celui de Wish et ses semblables. La recette du succès de Temu tient à un seul mot: publicité, publicité, publicité. Principalement ciblée sur les réseaux sociaux. Ce sont donc surtout les jeunes qui sont dans le viseur du commerçant.

La Poste ressent cette hausse

Interrogée à ce sujet, la Poste indique que les envois de petites marchandises en provenance d'Asie ont légèrement augmenté au cours du premier semestre. Depuis 2018, ils étaient en recul. Selon elle, cela s'explique notamment par le fait que de plus en plus de commerçants asiatiques ont des entrepôts en Europe. Avec le boom de Shein, Temu et compagnie, les petits paquets en provenance de l'Empire du Milieu sont à nouveau nombreux. La Poste ne peut pas encore se prononcer quant à l'évolution de cette tendance.

Et cette hausse semble aussi toucher la concurrence. Le fournisseur DPD enregistre aussi une augmentation du volume des colis chinois depuis le début de l'année. Chez DHL, le nombre d'envois de petites marchandises en provenance d'Asie n'a cessé d'augmenter ces deux dernières années déjà.

Le détaillant de mode Shein veut aller encore plus loin. Elle souhaite désormais atteindre physiquement sa clientèle. En 2023, Shein a ouvert une trentaine de pop-up stores, notamment à Paris, Barcelone ou encore Berlin. Le succès était au rendez-vous: les magasins accueillaient parfois des foules de 2000 acheteurs par jour. En Suisse, aucun magasin n'est prévu pour l'instant, comme Shein l'a indiqué sur demande.

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