Taux de change au plus bas cette année
Face au franc suisse, l'euro va-t-il poursuivre sa chute?

L'euro perd toujours plus de valeur. Actuellement à 0,96 franc, les experts voient déjà la monnaie unique baisser à 0,90 franc, voire davantage. Explications.
Publié: 21.08.2022 à 14:06 heures
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Dernière mise à jour: 21.08.2022 à 14:13 heures

La faiblesse de l'euro se confirme. Depuis jeudi, la chute de la monnaie unique face au franc reprend de plus belle. Un euro coûtait ce vendredi 0,96 franc, soit le taux de change le plus bas jusqu'à présent cette année.

La banque américaine Goldman Sachs voit toutefois l'euro tomber davantage encore: une valeur entre 85 et 90 centimes pourrait bientôt être une réalité, selon la plateforme financière Cash, qui cite un rapport de la banque.

Une chute sous la barre des 90 centimes serait envisageable si la zone euro entrait en récession. Goldman Sachs part de ce principe sans indiquer toutefois d'horizon temporel.

L'euro s'affaiblit de plus en plus.
Photo: Keystone
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Tendance à la baisse de l'euro

Les experts en devises ont également justifié la faiblesse de la monnaie européenne par les vents contraires pour la conjoncture dans la zone euro, qui devraient s'intensifier dans les mois à venir. «La menace persistante de pénurie de gaz et les prix élevés de l'énergie pèsent sur les perspectives de croissance», a commenté l'analyste de la Commerzbank Esther Reichelt.

En juillet déjà, Thomas Gitzel, économiste en chef de la VP Bank du Liechtenstein, déclarait à la plateforme Cash: «Ces 90 centimes de chute ne sont pas seulement théoriques, nous nous dirigeons vraiment vers cette valeur à moyen terme.»

Le renchérissement préoccupe la Banque nationale

Malgré un taux de change euro-franc historiquement bas, l'économie suisse ne s'emballe pas.

Il en allait tout autrement en janvier 2015, après l'abolition du cours minimum de l'euro par la Banque nationale suisse (BNS). A l'époque, la monnaie européenne s'était brièvement effondré à 0,8423 franc, un niveau jamais atteint depuis l'introduction de la monnaie unique en janvier 2002. Ce qui avait fait grand bruit dans les milieux économiques, mais aussi dans le porte-monnaie du contribuable.

Si la BNS n'intervient pas aujourd'hui, c'est parce qu'elle estime que le franc est cette fois évalué de manière équitable. Et que d'autres éléments, comme la lutte contre l'inflation, sont davantage une priorité.

(Adaptation par Thibault Gilgen)

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