Un ancien détracteur de la vaccination regrette sa prise de position
«Faites-vous vacciner! Le Covid est pire que tous les effets secondaires»

Thomas Grimm, 54 ans, appelait à la résistance face au vaccin. Gravement touché par la maladie, le Bernois a changé de discours. Rencontre.
Publié: 15.11.2021 à 10:27 heures
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Dernière mise à jour: 15.11.2021 à 10:34 heures
Beat Michel

Il se tient devant les portes de l'hôpital et tangue un peu. Thomas Grimm, 54 ans, tousse et se bat pour retrouver sa respiration. Devant lui, une légère pente. Un chemin facile qui le pousse toutefois à ses limites. L’homme s’arrête. «C’était ma première promenade depuis que je suis à l’hôpital de Langnau», dit-il en souriant péniblement. «Je suis heureux de pouvoir à nouveau me déplacer. Il y a quelques jours, dans ma chambre d’isolement, je ne pouvais même pas marcher du lit à la table à manger sans oxygène supplémentaire.» Ironie du destin: Thomas Grimm est un coronasceptique notoire qui a longtemps appelé à la résistance face au vaccin. Un discours que ce Bernois ne tient plus du tout, après avoir vécu un véritable enfer.

De l’opposant à la vaccination au promoteur de la vaccination

Le Covid a durement frappé l’homme d’affaires, comptable et propriétaire de longue date d’un magasin de thé et d’une société de vente par correspondance en ligne. Comme il l’a démontré à une chaîne de télévision locale bernoise depuis son lit d’hôpital, Thomas Grimm pouvait à peine faire bouger un mouchoir avec sa respiration. Il veut maintenant encourager le plus grand nombre de personnes possibles à se faire vacciner. Lui-même ne l’était pas.

Il ne voulait pas décevoir ses amis sur Facebook

Le quinquagénaire a probablement attrapé la maladie lors d’une manifestation organisée par les «Amis de la Constitution» qui s’est tenue dans la halle du marché de Burgdorf, le 19 octobre. «Il y avait environ 100 spectateurs», se souvient-il. «Les gens étaient assis les uns à côté des autres comme des poulets sur un bâton. J’avais honte de porter un masque, j’aurais été le seul. Personne n’a suivi de règles pour éviter l’infection.»

Thomas Grimm, 54 ans, devant l'hôpital de l'Emmental à Langnau (BE). Dimanche, il sera autorisé à quitter l'établissement pour la première fois depuis son admission.
Photo: Beat Michel
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Six jours plus tard, il commence à tousser. «J’ai d’abord mis ça sur le compte du changement de temps. En tant qu’asthmatique, j’ai souvent des problèmes». Mais il remarque que quelque chose est différent. «J’ai fait un autotest. Il y avait une légère ligne. Après ça, la fièvre a commencé. J’ai informé tous ceux que j’avais rencontrés ces derniers jours.»

Puis le virus l’a terrassé. «Je pouvais à peine parcourir les quelques mètres qui me séparaient des toilettes, j’avais une forte fièvre et aucune force.» Mais il refuse d’aller à l’hôpital. «Après tout, j’aurais manqué à ma parole envers ceux qui me suivent sur Facebook. Je me suis publiquement prononcé contre la vaccination, je ne me suis pas fait vacciner.»

«Je présente des excuses»

Le 2 novembre, il est au bout du rouleau et appelle son médecin de famille. Celui-ci le fait admettre à l’hôpital immédiatement. Pendant une semaine, on ne savait pas comment la maladie allait évoluer. Heureusement, l’apport d’oxygène et une cure de cortisone ont permis une amélioration rapide. Dimanche, il a été autorisé à quitter l’hôpital pour la première fois afin de faire une courte promenade.

La maladie a été une expérience déterminante pour lui. «Je m’excuse auprès de tous les gens d’avoir inutilement alourdi le système hospitalier public par mon comportement égoïste. Et je m’excuse aussi sincèrement auprès de toutes les personnes qui ont dû reporter une opération prévue à cause de personnes aussi égoïstes que moi. Je comprends votre colère, elle est très justifiée!»

(Adaptation par mije)

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