Plus sévères que Berset
Les Grisons pensent étendre le certificat dans les transports et les magasins

Le chef du Département de la justice, de la sécurité et de la santé du canton des Grisons, Peter Peyer, se réjouit de l'extension du certificat Covid. Il réfléchit même déjà à haute voix à un nouveau durcissement pour les non-vaccinés dans son canton. Explications.
Publié: 09.09.2021 à 16:53 heures
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Dernière mise à jour: 09.09.2021 à 18:31 heures

Le chef du Département de la justice, de la sécurité et de la santé du canton des Grisons le clame haut et fort: l’extension du certificat Covid obligatoire est «un pas dans la bonne direction» et «une nécessité». Pour Peter Peyer, la mesure ne va peut-être même pas assez loin. «Dans les prochains mois, nous allons devoir au moins réfléchir à rendre le certificat obligatoire dans les transports publics et dans les magasins», déclare le conseiller d’État dans une interview au «Tages-Anzeiger».

Même si ce n’est pas encore à l’ordre du jour, il est pour lui tout à fait compréhensible que les personnes qui se sont données de la peine pour lutter contre la pandémie s’impatientent pour un retour à la normale. «Plus les gens font des efforts et se vaccinent, moins ils comprennent qu’il faille encore porter un masque pour voyager en train ou faire des courses.»

Critique de Casimir Platzer, le patron de Gastrosuisse

Le directeur de la santé des Grisons en est convaincu: une majorité de la population soutient les nouvelles mesures du gouvernement. «Les sceptiques sont toujours les mêmes», soupire-t-il. Mais ils ne constituent pas l’opinion majoritaire: «Je ne cesse d’entendre des gens qui évitent les pubs parce qu’ils ne se sentent pas en sécurité avec des personnes non-testées et non-vaccinées». La mesure serait donc profitable au secteur de restauration.

"Plus les gens sont vaccinés, moins on comprendra qu'il faille encore porter un masque pour voyager en train ou faire ses courses", selon le conseiller Peter Peyer.
Photo: keystone-sda.ch
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Cette vision et à l’opposé de celle du patron de Gastrosuisse, Casimir Platzer. Ce dernier clame à qui veut l’entendre que les restaurateurs sont utilisés par le Conseil fédéral pour inciter à la vaccination et font les frais de cette instrumentalisation. Il lutte ainsi fermement contre l’extension du certificat Covid et n’est lui-même pas vacciné.

Le conseiller d’État se montre ferme face à la prise de position du patron de Gatrosuisse qu’il ne cautionne pas et qu’il estime nocive pour la branche: il n’irait pas boire des bières avec Casimir Platzer. «Je ne pense pas qu’il rende service à son industrie avec ses déclarations.»

Reste-t-il assez de temps pour organiser la saison de ski sans encombre?

Le nombre de cas de coronavirus doit être maîtrisé au plus vite pour la restauration, mais aussi pour assurer une saison hivernale correcte aux stations de ski. Ce dernier aspect est particulièrement important pour l’économie du canton des Grisons, qui est très connu pour les sports d’hiver. Or, la saison de ski débutera déjà dans quelques mois. Pour assurer un départ sans encombre, Peter Peyer veut que le plus grand nombre de personnes possible se fasse vacciner dès maintenant: «Pour que les chiffres se stabilisent, nous avons calculé qu’environ 800 personnes par jour dans notre canton devraient se faire vacciner chaque jour d’ici là».

Un effort de la même intensité serait bien sûr nécessaire dans les autres cantons. Si les chiffres ne baissent pas d’ici la fin novembre, nous devrons reparler de restrictions de capacité et de fermetures, à l'intérieur comme en terrasses. «Je veux éviter cela à tout prix», martèle-t-il. Mais il se montre fortement optimiste: «Je suis convaincu que cela va fonctionner». (noo/piu)

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