Un laboratoire suisse face au Covid-19
«Nous n’avions pas anticipé le pire scénario»

Depuis des semaines, le laboratoire du Dr Risch à Buchs (SG) fait face à la cinquième vague de coronavirus. La situation est tendue, alors même que le variant Omicron ne fait qu'arriver. Visite.
Publié: 18.12.2021 à 06:02 heures
Marco Latzer

C’est l’un des plus grands laboratoires de test Covid de Suisse. 24 heures sur 24, sept jours sur sept, le laboratoire du groupe Dr. Risch à Buchs (SG) est en pleine effervescence. Environ 20’000 tests de pool d’entreprises et d’écoles sont récoltés et analysés chaque jour dans la vallée du Rhin. La capacité des machines pour les tests PCR est de 16’000 par jour au total. Blick est aux premières loges lorsque des sacs débordant de nouveaux échantillons sont livrés depuis des classes grisonnes.

Un peu plus d’une demi-douzaine de collaborateurs œuvrent autour d’innombrables éprouvettes. Un véritable travail à la chaîne. Ils trient, classent et remplissent les centrifugeuses, tandis que des machines high-tech se chargent du travail d’analyse à proprement parler. «C’est une avalanche qui s’est abattue sur notre laboratoire. Nous ne nous attendions pas à ce que cela prenne une telle ampleur», témoigne Lorenz Risch, directeur médical des laboratoires du même nom.

Les capacités ont été doublées

Cela a entraîné une augmentation temporaire des temps de traitement. Pendant environ deux semaines, il n’a plus été possible de répondre à l’exigence d’évaluer tous les échantillons dans les 24 heures suivant leur livraison. Le volume des tests avait doublé en (trop) peu de temps. «Cela a entraîné un retard. Nous avons dû faire des équipes spéciales pour traiter la montagne d’échantillons», raconte le chef du laboratoire Risch.

Un travail à la chaîne: jusqu'à 20'000 tests sont analysés chaque jour dans le laboratoire du groupe Dr Risch.
Photo: Nathalie Taiana
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Et ce, bien que l’entreprise familiale dirigée par la deuxième génération ait embauché une centaine de collaborateurs supplémentaires depuis le début de la pandémie et investi environ 10 millions de francs dans l’extension de son infrastructure de test. Une nouvelle installation à haut débit, la première du genre sur le continent européen, n’est en service que depuis la semaine dernière. Ce n’est que grâce à elle que les capacités de PCR ont pu être doublées pour atteindre les 16’000 tests par jour.

Omicron gagne du terrain

«Je ne dirais pas que nous sommes passés à côté de l’émergence d’une nouvelle vague. Mais nous avons été surpris par son ampleur et il a fallu déployer de gros efforts pour faire face à cette situation», explique Lorenz Risch. Certaines voix s’étaient élevées dès l’été, certes, mais l’optimisme était de mise. Le nombre de cas était faible à l’époque et la campagne de vaccination progressait de bon train. Mais le directeur l’admet ouvertement: «Lors de notre planification, nous n’avions pas anticipé le pire scénario.»

Et voilà que l’équipe du laboratoire s’y voit justement confrontée. C’est maintenant, alors que la cinquième vague culmine, qu’un nouveau facteur entre en jeu: le variant Omicron. Un peu plus de 5% de tous les séquençages effectués sont désormais dus à celui-ci. La tendance est en forte hausse.

«Nous observons que le variant Omicron s’impose très rapidement. On peut s’attendre à ce que le nouveau variant ait déjà majoritairement supplanté le variant Delta d’ici la fin de l’année», déplore Lorenz Risch. Ces dernières semaines, lui et son équipe ont déjà eu un avant-goût d’une telle éventualité. Les heures supplémentaires ne se feront pas plus rares dans un avenir proche.

(Adaptation par Jessica Chautems)


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