Un rapport inquiétant
La pandémie a fait exploser le commerce illégal de chiots

Entre mars 2020 et février 2022, près de trois quarts des nouveaux propriétaires ont acheté leur chiot sur internet, assure l'organisation Quatre Pattes, qui tire la sonnette d'alarme. Cette pratique favoriserait la vente illégale.
Publié: 20.01.2023 à 20:29 heures
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Dernière mise à jour: 20.01.2023 à 20:57 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Un rapport commandé par l’organisation Quatre Pattes révèle que la demande croissante de chiots pendant la pandémie aurait alimenté le commerce illégal de chiots en Europe. C’est du moins ce qu’assurent les conclusions du document publié en ligne.

Dans les faits, cette enquête a été menée début 2022 par l’agence Savanta dans sept pays européens où l’association de protection des animaux possède des bureaux: Autriche, Belgique, Bulgarie, Allemagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas et Suisse.

Parmi les personnes interrogées figuraient celles qui avaient acheté un chiot entre le début de la pandémie de Covid-19 en mars 2020 et février 2022. Au total, 2250 réponses ont été collectées dans ces pays.

Selon Quatre Pattes, les résultats de son enquête démontreraient clairement que les nouveaux propriétaires ont négligé de s’informer en détail avant d’acheter un chiot.
Photo: Keystone

Des chiffres qui font froid dans le dos

Les résultats sont inquiétants. Ces derniers montrent que nombre de ces achats peuvent être liés au commerce illégal et peu scrupuleux de chiots en ligne:

  • La plupart des acheteurs se sont informés d’une manière ou d’une autre avant d’acheter, mais 40% des personnes interrogées l’ont fait via le site du vendeur, ce qui les a exposées à de fausses informations.
  • La majorité (72%) a trouvé son chiot en ligne, y compris sur des sites de petites annonces. 39% ont trouvé leur chiot sur les réseaux sociaux, principalement sur Facebook (20%) ou Instagram (12%). La publicité pour la vente d’animaux enfreint les règles de ces deux plateformes, mais cela a été largement ignoré.
  • 49% des chiots ont été achetés alors qu’ils étaient âgés de huit semaines ou moins. 25% étaient âgés de six semaines ou moins. Cela constitue une infraction aux lois en vigueur dans les pays concernés par l’enquête et aux règles de protection des animaux en général.
  • L’enquête révèle qu’un chiot sur trois présentait des problèmes de santé. Plus de la moitié (55%) des chiots présentant ces problèmes ont fait l’objet d’une publicité sur les réseaux sociaux, la plus grande proportion sur Instagram (23%).
  • 40% des acheteurs ont donné la priorité à l’apparence plutôt qu’au tempérament d’une race, ce qui a pu les conduire à se retrouver avec un chien inadapté à leur style de vie.

Comment agir?

«Les résultats de l’enquête démontrent clairement que les acheteuses et acheteurs ont négligé de s’informer en détail avant d’acheter un chiot», déclare dans un communiqué de presse Janine Cirini, chargée de campagne chez Quatre Pattes Suisse.

Toujours selon elle, la légèreté des nouveaux propriétaires a permis aux marchands de chiots de vendre des chiens trop jeunes, parfois malades et souvent dépourvus de puce électronique. Les documents et données d’enregistrement nécessaires font également défaut.

Comment s'emparer de la problématique? Afin de lutter contre le commerce illégal de chiots sur Internet, les exploitants des sites de petites annonces devraient contrôler tant les vendeurs et vendeuses que les informations figurant sur les puces électroniques des animaux.

Pour Janine Crini, il faut maintenant agir. «Les réseaux sociaux doivent appliquer correctement l’interdiction de vente d’animaux, s’exclame-t-elle. De plus, des lois sont nécessaires dans tous les pays interrogés pour protéger les animaux vendus en ligne. Nous demandons à toutes les parties concernées d’endiguer le commerce illégal de chiots sur Internet.»

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