Un Zurichois de retour d'Afrique du Sud
«J'ai peut-être le variant Omicron, mais tout le monde s'en fiche»

Un Zurichois de retour d'Afrique du Sud reproche aux autorités suisses leur manque de sérieux concernant la propagation du nouveau variant Omicron. Alors qu'il a été testé positif au Covid-19, aucun des services contactés ne l'a pris au sérieux.
Publié: 28.11.2021 à 18:00 heures
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Dernière mise à jour: 29.11.2021 à 16:24 heures
Guido Felder

Officiellement, la Suisse a été épargnée par le variant Omicron jusqu’à présent. Mais il est fort possible que la redoutable mutation du coronavirus soit déjà arrivée sur notre sol. En effet, un Zurichois, A.F.*, et d’autres voyageurs pourraient l’avoir introduit dans le pays. Il reproche aux autorités sanitaires suisses de ne pas prendre le danger suffisamment au sérieux.

A.F. et ses enfants sont rentrés mardi à Zurich par un vol de la compagnie Edelweiss en provenance du Cap. C’était la fin de merveilleuses vacances qui avaient duré deux semaines et demie. Mardi, le monde n’avait pas encore entendu parler du variant Omicron.

Le fait qu’un membre du groupe ait présenté des symptômes grippaux et ait été testé positif à l’arrivée n’a pas inquiété A.F. outre mesure. Ce n’est que jeudi, lorsque l’un de ses enfants a eu une forte fièvre et qu’A.F. s’est retrouvé avec des forts symptômes de rhume, qu’il a fait un autotest. Le résultat était positif.

A.F. a dû attendre trois quarts d'heure avant de se faire tester, bien qu'il ait signalé à plusieurs reprises revenir d'Afrique du Sud.
Photo: freshfocus

Renvoyé au centre de dépistage

Ce qui s’est passé par la suite stupéfie A.F., qui avait entre-temps entendu parler du variant Omicron, originaire d’Afrique du Sud. «J’ai appelé la hotline de l’Office fédéral de la santé en expliquant clairement que j’avais été testé positif après mon voyage en Afrique du Sud et que mon fils avait une forte fièvre. L’OFSP m’a renvoyé au numéro du traçage des contacts qui m’a à son tour renvoyé au pédiatre. Mais lui non plus ne voulait rien savoir et nous a recommandé le centre de dépistage pour faire un test PCR».

Vendredi, A.F., doublement vacciné, a appelé le centre de dépistage de l’hôpital municipal Triemli de Zurich – en évoquant à nouveau son voyage en Afrique du Sud. «Ils m’ont dit au téléphone que ce n’était pas un problème et que je devais passer.»

Sur place, il a informé trois collaborateurs et a insisté pour qu’il soit testé le plus rapidement possible. Pourtant, comme toutes les autres personnes présentes, il a dû faire la queue et attendre trois quarts d’heure. «Mon enfant malade était sans masque pendant tout ce temps – et symptomatique en plus.», s’étonne A.F.

«Je ne saurai jamais si j’ai été infecté par le variant Omicron»

Samedi, il reçoit le résultat du test PCR qui confirme qu’il est positif au Covid-19. Lorsqu’il a demandé s’il souffrait du nouveau variant, une nouvelle surprise de taille l’attendait. «Ils m’ont dit que je ne le saurais jamais, car les échantillons seraient envoyés anonymement à l’EPF.»

A.F. est horrifié: «Ainsi, je ne saurai jamais si j’ai été infecté par le variant Omicron et si d’autres personnes l’ont ramené en Suisse.» Même le service du traçage des contacts, qui a reçu un formulaire de sa part, ne s’est pas manifesté. «J’ai peut-être attrapé le variant Omicron, mais tout le monde s’en fiche.», déplore A.F.

L’OFSP et l’hôpital municipal Triemli n’ont pas encore répondu à Blick.

*Nom connu de la rédaction

(Adaptation par Jessica Chautems)

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