Cette famille aisée brise un tabou
Malgré des revenus confortables, ils sont financièrement asphyxiés!

L'inflation pose désormais problème... aux classes les plus aisées en Suisse! Les Roth peuvent en témoigner; avec 11'000 francs de revenus par mois, la famille n'arrive plus à joindre les deux bouts.
Publié: 14.03.2024 à 13:07 heures
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Dernière mise à jour: 14.03.2024 à 14:01 heures
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Karen Schärer

Le Baromètre des familles 2024 le montre: de nombreuses familles en Suisse subissent une pression financière de plus en plus forte. Mais rares sont celles qui osent en parler ouvertement. La famille Roth, elle, brise le tabou et évoque sans filtre sa situation. Certaines informations confidentielles la concernant ont toutefois été modifiées afin de garantir son anonymat.

Sabine Roth est laborantine à 80%. Son mari Mark est électrotechnicien à 90%. Ensemble, ils gagnent près de 11'000 francs bruts par mois, ce qui les place dans la classe moyenne.

«Financièrement, on est vraiment sous l'eau!»

Leurs revenus passent quasi intégralement dans des frais fixes mensuels élevés. Ces derniers ont même augmenté l'an passé! Et comme pour beaucoup de famille, certains postes sont particulièrement lourds financièrement: crèche, accueil parascolaire, loyer, primes d'assurance maladie. La crèche pour Lou, 3 ans, et la garderie pour Paula, 8 ans, leur coûte par exemple plus de 2500 francs par mois. Alors pour économiser 350 francs par mois, Lou reste désormais une demi-journée de plus à la maison chaque semaine.

Des factures, des factures et encore des factures: les frais fixes dévorent une grande partie du revenu de la famille Roth, malgré des revenus confortables, ils sont financièrement asphyxiés!
Photo: Thomas Meier
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L'année dernière, le propriétaire a également augmenté deux fois le loyer de leur appartement, un 4.5 pièces. La famille débourse désormais 2800 francs au lieu de 2500 francs, un seuil que la famille ne pouvait déjà pas dépasser.

Lorsque Sabine Roth a appris que sa famille bénéficierait d'une réduction de primes en 2024, ça a été un véritable soulagement. Grâce à la réduction des primes, la famille ne débourse plus que de 700 francs par mois, au lieu de 1100 précédemment: «C'est comme si on avait gagné au loto», se réjouit Sabine Roth. Car elle et son mari ne peuvent rien mettre de côté: «Financièrement, on est complètement sous l'eau», déplore la maman. La réduction des primes permet donc aujourd'hui au couple d'économiser pour la première fois... depuis des années!

«Cela m'énerve que l'argent puisse à ce point poser problème!»

Selon Sabine Roth, le taux d'activité n'est pas un problème: elle aime son travail. La mère de famille veut également montrer à ses enfants qu'une femme n'a pas à choisir entre sa famille et son travail. Ni elle ni son mari n'envisagent de passer à 100%: «Ce qui nous importe, c'est la relation que l'on développe avec nos enfants et la bonne répartition des tâches à la maison.»

La famille pourrait par ailleurs déménager dans un quartier plus abordable, mais certains paramètres comptent, à leurs yeux: l'appartement se trouve en effet dans un lotissement moderne, à proximité immédiate de la crèche pour Lou. Et Paula, l'aînée, a pu se rendre à l'école toute seule très tôt. Cerise sur le gâteau: une proche forêt boisée permet aux enfants de se dégourdir les jambes.

Aujourd'hui, Sabine Roth ne décolère pas: «Cela m'énerve que l'argent puisse à ce point poser problème!» Elle et son mari passent en effet beaucoup de temps à calculer ce qui entre dans leur budget ou pas. Plus question, par exemple, d'envisager des vacances au bout du monde: «Pour moi, c'est plus important de ne pas avoir de soucis d'argent.»

Mais la mère de famille se veut malgré tout confiante: lorsque sa plus jeune fille entrera à l'école, les frais de garde diminueront sensiblement. En attendant, «c'est vraiment dur depuis quatre ans, financièrement et émotionnellement. Mais il faut bien les surmonter.»

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