Nouvelle étude sur le stress des travailleurs suisses
Les emplois dans la santé, le bâtiment ou la finance sont les plus stressants

En Suisse, deux travailleurs sur cinq souffrent de stress. Une enquête de Travailsuisse révèle toutefois d'énormes différences au niveau du bien-être entre les branches.
Publié: 04.11.2023 à 19:40 heures
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Dernière mise à jour: 04.11.2023 à 19:55 heures
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Martin Schmidt

La population active suisse est stressée. Plus de 60% des personnes qui travaillent doivent régulièrement donner de leur temps libre pour leur travail, selon une étude récente de Travailsuisse. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène. 

Dans la restauration, secteur connu pour souffrir d'un manque d'effectif, le personnel de service doit s'occuper de plus de tables qu'il ne devrait en temps normal. Les employés de bureau ne sont pas mieux lotis: ils ont tellement de projets sur le feu qu'ils n'arrivent pas à gérer leur temps de travail. Même lorsque les entreprises ne mettent pas l'accent sur la performance, les employés doivent souvent faire face à une charge accrue de travail.

La finance et la santé en tête

Dans l'enquête de l'association faîtière des travailleurs, de grandes différences entre les différentes branches ont été observées. Toutes branches confondues, 41,7 % des salariés se sentent souvent ou très souvent stressés. Le secteur de la construction arrive nettement en tête avec 68,9% d'employés sous pression. Mais le niveau de stress est également bien supérieur à la moyenne dans les professions de la santé, de l'éducation, de l'hôtellerie et de la finance.

Le niveau de stress varie en fonction du secteur. Le niveau de stress dans le secteur de l'éducation et de l'enseignement diffère ... (image symbolique)
Photo: Keystone
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Une pression temporelle énorme dans le bâtiment

Une enquête menée en 2021 par la Société suisse des entrepreneurs (SSE) montre également que les travailleurs du secteur de la construction souffrent particulièrement de conditions stressantes: sur 600 contremaîtres, 92% indiquaient que la pression temporelle sur les chantiers était trop élevée. Selon l'association, les raisons de ce chiffre élevé sont notamment un travail insuffisant du côté des planificateurs, des délais trop serrés lors des adjudications publiques et des déficits au niveau du professionnalisme des maîtres d'ouvrage. 

«Nous prenons cette problématique au sérieux», déclare le porte-parole de l'association Matthias Engel. La réticence partielle à payer des prix raisonnables pour les travaux d'entrepreneur, combinée au nombre croissant de jours de canicule, augmenterait encore la pression. En cas de forte chaleur l'après-midi, les entreprises de construction ordonnent des activités plus simples ou, dans les cas extrêmes, arrêtent complètement leurs activités. «La question se pose alors de savoir comment les heures perdues seront rattrapées. Nous attendons ici une attitude conciliante de la part des maîtres d'ouvrage», explique Matthias Engel. 

Moins de stress dans l'administration

Matthias Engel en est convaincu: «De manière générale, un changement de mentalité est nécessaire pour qu'un aménagement moderne du poste et du temps de travail soit possible. Nous avons en effet intérêt à conserver notre personnel qualifié.» De telles adaptations ont déjà été évoquées avec les syndicats dans le cadre des négociations pour une nouvelle convention collective nationale. Mais les deux parties ne se sont pas mises d'accord. Les avis divergeaient trop sur la manière dont les conditions de travail dans le bâtiment devraient être modifiées.

C'est dans le secteur de l'information et de la communication (36%), dans l'administration publique (31,5%) et dans les autres secteurs (28,50%) que le nombre de travailleurs souvent stressés est le plus faible.

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