Espace, santé, maladies…
Ces 5 avancées scientifiques promettent le meilleur pour 2023

Si 2022 a été marquée par la guerre, ainsi que les crises économiques et climatiques, 2023 promet déjà quelques bonnes nouvelles. Des percées scientifiques à venir promettent des améliorations dans le domaine de la santé, mais aussi dans la connaissance de l'univers.
Publié: 31.12.2022 à 21:44 heures
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Dernière mise à jour: 01.01.2023 à 11:32 heures
Silvia Tschui

Guerre en Ukraine, restes du Covid, inflation, dérèglement climatique… L’année 2022 n’a pas épargné le monde. Dans cette actualité morose, des avancées scientifiques apportent un peu de lumière au bout du tunnel – et beaucoup d’espoir pour 2023.

Blick vous a sélectionné les cinq percées technologiques qui pourraient faire de 2023 un meilleur cru que 2022.

Des ordinateurs d’un nouveau genre

Alors qu’une écrasante majorité de l’humanité utilise désormais des ordinateurs tous les jours, très peu connaissent et comprennent réellement leur fonctionnement.

Après le téléscope James Webb qui a donné de magnifiques images de l'univers, le télescope Euclide devrait recueillir encore bien d'autres données.
Photo: GREGOIRE CIRADE/SCIENCE PHOTO LIBRARY
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Mais il y a pire que les ordinateurs électroniques de notre quotidien, composés de cartes de circuits imprimés, câbles et autres semi-conducteurs: les machines sur lesquelles planchent les scientifiques sont encore plus complexes.

En 2023, les chercheurs pourraient réaliser des percées notables sur les ordinateurs quantiques, mais pas que! Les bio-ordinateurs devraient être sous le feu des projecteurs: les avancées sur ces appareils feront l’objet d’un symposium international de recherche qui se tiendra à Hawaï au cours de la première semaine de janvier 2023.

Mais qu’est-ce qu’un bio-ordinateur, demanderez-vous? Il s’agit d’un dispositif fonctionnant à partir d’ADN et d’acides aminés (ces derniers composent les protéines). En manipulant les réactions chimiques naturelles présentes dans ces substances, les chercheurs peuvent stocker des informations et réaliser des calculs.

À l’avenir, les bio-ordinateurs pourraient être stockés sur l’ADN de cellules vivantes. Cette technologie pourrait emmagasiner des quantités presque illimitées de données et permettre aux bio-ordinateurs d’effectuer des calculs complexes qui dépassent nos capacités actuelles.

Des ciseaux ADN pour soigner les maladies génétiques

Encore aujourd’hui, des maladies telles que la drépanocytose (un trouble qui affecte la formation de globules rouges) sont incurables. La faute à la dégradation des cellules souches qui empêche la production de nouvelles cellules saines.

La technologie Crispr-Cas9 (en bref Crispr) pourrait apporter une solution à ce problème et ouvrir la voie au traitement de certaines pathologies encore impossibles à traiter. Cette technique consiste à prélever les propres cellules souches d’une personne et à modifier le gène défectueux responsable de la maladie.

Cette technologie fonctionne en quelque sorte comme des petits ciseaux à ADN. Elle permet de couper les parties endommagées pour les remplacer par des cellules saines.

Des essais cliniques ont déjà donné des résultats prometteurs: l’emploi de la technologie Crispr a montré des bienfaits, notamment dans le traitement de maladies génétiques du sang. Le traitement est développé par les entreprises Vertex Pharmaceuticals à Boston et Crispr Therapeutics à Cambridge, toutes deux dans le Massachusetts.

Vertex devrait déposer en mars une demande d’autorisation de la technologie auprès de la Food and Drug Administration américaine (FDA) pour les personnes qui souffrent de maladies du sang. L’autorisation d’utilisation de la technique Crispr pourrait donc être accordée dès l’année prochaine. Non seulement la drépanocytose serait guérissable, mais une telle autorisation ouvrirait également la voie à d’autres thérapies adaptées à d’autres maladies génétiques.

La deuxième vie du vaccin à ARNm

Utilisés et popularisés dans leur lutte contre le Covid-19, les vaccins à ARNm pourraient être utilisés pour soigner d’autres maladies à l’avenir. Les spécialistes de la branche, Biontech à Mayence et Pfizer à New York, développent toute une série de nouveaux vaccins utilisant cette technologie.

Biontech devrait lancer dans les semaines à venir les premiers essais de vaccins à ARNm contre la malaria, la tuberculose et l’herpès génital. D’ailleurs, diverses formes d’herpès devraient bientôt être touchées: En collaboration avec Pfizer, l’entreprise teste en outre un candidat vaccin à base d’ARNm pour réduire le zona. Aussi déclenché par un virus de l’herpès, le zona est une conséquence tardive possible de la varicelle.

Les vagues des maladies liées à l’hiver et aux refroidissements pourraient également bientôt appartenir au passé: dès novembre dernier, Biontech et Pfizer ont commencé l’étude de phase I d’un vaccin à ARNm qui doit protéger à la fois contre le Covid-19 et la grippe.

Enfin, des tests prometteurs ont été menés pour utiliser le vaccin à ARNm contre certains cancers. C’est l’entreprise pharmaceutique américaine Moderna qui a mené ces essais. «C’est une révolution!», s’était même enthousiasmé son directeur Paul Burton. Si le vaccin n’a pas d’effet préventif, il permettrait d’aider le corps à lutter contre un cancer déjà existant et diagnostiqué.

Le début de la fin pour Google

Vous avez sûrement fait une, voire des dizaines ou des milliers de recherches sur Google. En entrant des mots-clés ou une question, vous obteniez jusque-là une liste de liens vers d’autres pages Internet pour recevoir une réponse ou des informations supplémentaires sur un sujet.

Cette méthode de recherche pourrait bientôt appartenir au passé. La faute à un nouveau logiciel d’intelligence artificielle nommé «Chat GPT». Proposant une barre de recherche de prime abord similaire à celle de la page d’accueil de Google, l’application accessible sur le site d’openai.com ne se contente pas de vous fournir des liens: elle vous répond directement avec un texte écrit.

Par exemple, si vous demandez «Qu’est-ce que je fais avec des enfants pendant les vacances à Coire?», vous recevrez dix propositions concrètes, ainsi que des vœux de passer de bons moments de la part du bot, le logiciel de réponse automatique de la plateforme.

Chat GPT ne s’arrête d’ailleurs pas là: l’application peut en faire bien plus: écrire des histoires, programmer des pages web, résoudre des équations différentielles, expliquer des processus historiques, répondre à des questions philosophiques et éthiques, mais aussi vous filer la meilleure recette de gâteau au chocolat du web.

Il peut écrire une lettre à l’administration fiscale, préciser ce qu’il faut mettre en pièce jointe et explique la matière noire ou ce qui a déclenché la Première Guerre mondiale. Dans l’ensemble, le chatbot a une longueur d’avance sur Google en termes d’interaction: on obtient des réponses personnalisées et détaillées sans avoir à démêler les bons liens des pages de publicité dans un trop-plein d’informations. En plus de son aspect interactif et ludique, le chat gagne en précision et en connaissances à mesure qu’il est utilisé.

Dans un avenir proche, de tels «moteurs de réponse» reposant sur l’intelligence artificielle pourraient concurrencer sérieusement les moteurs de recherche établis comme Google et modifier durablement notre utilisation d’Internet.

Il y a toutefois un «mais» et des chercheurs tirent déjà la sonnette d’alarme sur certains comportements et dangers. D’une part, la plate-forme offre un potentiel infini pour contourner les travaux scolaires et universitaires. Plus important encore: comme l’intelligence artificielle tire ses informations des écrits des internautes sur la toile, elle est également sujette aux erreurs. Les chercheurs appellent donc à une régulation d’un tel outil.

La mesure de l’univers

L’année dernière, le monde s’est émerveillé devant les images époustouflantes de notre univers fournies par le télescope spatial James-Webb. Cet instrument a été lancé dans l’espace par la NASA, l’Agence spatiale européenne (ESA) et l’Agence spatiale canadienne (CSA) fin 2021.

Or le lancement de ce satellite ne serait que le début d’une ère d’observation spatiale: l’ESA prévoit de lancer le télescope Euclid au troisième trimestre de l’année à venir. Il devrait entrer en orbite autour du Soleil et renvoyer des images à l’ESA pendant six ans. Une carte en 3D de l’univers devrait ainsi voir le jour.

Les agences spatiales d’autres pays ont par ailleurs de grands projets pour 2023: la Japan Aerospace Exploration Agency étudie et cartographie le rayonnement X des étoiles lointaines et travaille sur une mission d’exploration de la Voie lactée. Le Chili, quant à lui, construit actuellement le télescope Vera C. Rubin, qui dispose d’une caméra d’une résolution de plus de 3000 millions de pixels et qui commencera à prendre des images en juillet.

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