Une étude inquiète les chercheurs
Nos bouteilles d'eau sont encore plus bourrées de nanoplastiques que redouté

C'est un fait connu depuis longtemps, une bouteille d'eau contient des microparticules nocives. Mais une nouvelle étude montre qu'il y en a beaucoup plus que redouté jusqu'à présent.
Publié: 10.01.2024 à 12:34 heures
Sandra Gerber

Les microplastiques sont partout. On les retrouve dans l'eau, dans les aliments et même dans le corps humain. Il est difficile d'en détecter la concentration exacte avec les outils habituels. En effet, les nanoparticules de plastique, beaucoup plus petites, ne mesurent que 0,0001 millimètre. Elles sont bien trop petites pour être mesurées.

Mais des chercheurs de l'Université Columbia à New York ont réussi à mettre au point une méthode de mesure permettant de détecter plus précisément ces minuscules particules. Pour ce faire, ils se sont concentrés sur l'analyse de l'eau en bouteille.

Cent fois plus de particules

Les résultats ont choqué les scientifiques. Ils ont trouvé en moyenne 240'000 particules de plastique par bouteille d'un litre d'eau, contre 5,5 particules par litre d'eau du robinet. C'est environ cent fois plus que la norme envisagée jusqu'à présent. En outre, ils ont pu constater que seuls 10% des plastiques trouvés étaient des microplastiques, le reste étant des nanoparticules de plastique.

Une nouvelle étude montre qu'une bouteille d'eau d'un litre contient en moyenne 240'000 particules de nanoplastiques. (Image symbolique)
Photo: pixabay
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L'une des nanoparticules les plus fréquemment détectées était le polyéthylène téréphtalate PET. Ce n'est pas une surprise pour les scientifiques, car il est utilisé pour fabriquer des bouteilles d'eau. Du polyamide, une sorte de nylon, a également été trouvé. «Ironiquement, il provient probablement des filtres en plastique qui purifient l'eau avant de la mettre en bouteille», explique Beizhan Yan, chimiste en environnement et coauteur de l'étude.

Des conséquences inconnues pour la santé

Un élément inquiète particulièrement les scientifiques: ils ne peuvent attribuer qu'environ 10% des nanoparticules à un plastique, les 90% restants sont inconnus. Le biophysicien Wei Min, coauteur de l'étude, a déclaré que cette recherche ouvrait un nouveau champ à la science: «L'étude des nanoplastiques est importante, car plus les particules sont petites, plus elles peuvent facilement nous pénétrer.»

La forte proportion de nanoplastiques dans les bouteilles d'eau est donc préoccupante. Les chercheurs craignent qu'ils ne s'accumulent dans les organes vitaux, avec des conséquences inconnues pour la santé. Les particules sont si petites qu'elles peuvent atteindre directement les cellules sanguines et le cerveau.

Les nanoplastiques ont déjà été associés au cancer, à des problèmes de fertilité et à des malformations congénitales. Le National Institute of Environmental Health Science indique que les particules de plastique sont également liées à des «problèmes de développement, de cerveau, d'immunité et bien d'autres». 

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