Une commission des États approuve les crédits
L'armée devrait pouvoir acheter les nouveaux avions de combat F-35A

L'armée doit pouvoir acheter les nouveaux avions de combat F-35A et un système de défense sol-air. La commission de la politique de sécurité du Conseil des États exige aussi que les contrats avec les États-Unis soient signés avant l'expiration du délai.
Publié: 04.05.2022 à 11:02 heures
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Dernière mise à jour: 04.05.2022 à 11:28 heures

L'achat des 35 nouveaux avions de combat a été soutenu par 11 voix contre 1, a précisé mercredi le président de la commission Werner Salzmann (UDC/BE) devant les médias. La Suisse a besoin de ces nouveaux jets. Et le peuple a déjà dit «oui» en septembre 2020. La commission approuve donc les crédits d'engagement de 8 milliards demandé par le Conseil fédéral.

Le F-35A a de loin présenté les meilleurs résultats parmi les quatre candidats évalués par le Conseil fédéral et l'armée. Et le processus d'acquisition a été suivi selon les règles, a précisé le Bernois. «Le Conseil fédéral n'avait pas d'autre choix que l'avion américain.» Celui-ci remplit tous les critères exigés, tant au niveau de la police aérienne que du soutien aux troupes terrestres.

Par 9 voix contre 5

Une minorité emmenée par Céline Vara (Vert-e-s/NE) estime pour sa part que le projet soulève de nombreuses questions. Le plénum doit y revenir. La commission demande, par 9 voix contre 5, que le Conseil fédéral signe les contrats avec les États-Unis avant l'expiration du délai de l'offre le 31 mars 2023. «Si nous dépassons le délai, la Suisse devra demander une nouvelle offre et cela coûtera plus cher», a averti Werner Salzmann.

Les avions du producteur américain Lockheed Martin remplaceront les 25 F-5 Tiger et les 30 F/A-18 Hornet (archives).
Photo: URS FLUEELER

Par ailleurs, la Suisse perdra ses créneaux de productions et devra attendre encore plusieurs années avant d'avoir ses avions. Et l'UDC de rappeler que la Finlande, l'Allemagne et le Canada ont déjà commandé le même avion. «Cela créera une lacune dans la sécurité de la Suisse.»

L'initiative «Stop F-35A» ne peut pas avoir d'effet sur la décision d'acheter les avions américains. Le Parlement a donné son accord au crédit d'engagement, tout comme le peuple. Et nous ne pouvons pas revenir sur cette décision, a expliqué Werner Salzmann. Si le texte était accepté, il pourrait éventuellement empêcher une deuxième tranche de commande.

«Une question émotionnelle»

Par 7 voix contre 3, la commission s'est opposée à la mise hors-service des Tiger. La majorité estime que l'armée n'a plus besoin de ces avions, mais «c'est une question émotionnelle», a avancé Werner Salzmann. La Patrouille suisse vole sur ces avions. «Les Tigers sont la figure de proue de l'ensemble de l'armée.» La décision n'est pas urgente, selon le Bernois. Une minorité, menée par Mathias Zopfi (Vert-e-s/GL), estime que les moyens libérés par la mise hors-service des Tiger pourraient profiter à d'autres domaines.

Les autres crédits demandés par le Conseil fédéral ont été largement approuvés. Le système de défense sol-air Patriot a été soutenu à l'unanimité. Le coût s'élève à 1,987 milliard de francs. La commission est convaincue que l'armée doit pouvoir protéger la population contre les incursions dans le ciel. Le système Patriot permettra de combler une lacune. Là aussi, le système américain a présenté de meilleurs résultats que les autres concurrents.

Par 10 voix contre 2, la commission a également accepté le crédit pour l'achat des mortiers 12 centimètres. Le Parlement a déjà dit oui à une première tranche en 2016. La deuxième livraison est nécessaire. Pour la minorité, le système n'est pas assez mûr.

Renoncé à attendre les rapports

En raison de la guerre en Ukraine et du changement de la situation du point de vue sécuritaire, la commission a renoncé à attendre les rapports de la commission de gestion du Conseil national sur ce dossier. L'achat des avions est devenue plus urgente, a souligné Werner Salzmann.

Le Conseil des États débattra du message sur l'armée lors de la session de juin. Le National suivra en automne. Et les éventuelles divergences seront également traitées lors de la session de septembre.

«Si nous repoussons notre examen, les divergences ne pourront être éliminées qu'en hiver. Cela pose problème puisque le délai des offres échoit au 31 mars 2023», a expliqué Werner Salzmann. Au vu de la situation, la ministre de la défense, Viola Amherd, est d'accord avec ce nouveau calendrier.

(ATS)

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