Un Vaudois séduit les stars américaines
Uncle Maximilien a su créer la parfaite vitrine des musiciens romands

Le Vaudois Uncle Maximilien est suivi par près de 78'000 personnes sur Instagram. Son concept? Des «washboard sessions», avec la crème des artistes romands et même alémaniques. Un groove mémorable qui a fait réagir jusqu'à l'étoile d'Hollywood Michael B. Jordan.
Publié: 18.07.2023 à 13:33 heures
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Dernière mise à jour: 19.07.2023 à 11:14 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

À l’aise. Maximilien Anhorn est enfoncé dans un canapé caca d’oie bien défoncé, tout droit sorti d’Emmaüs. Au moment de l’interview, il se redresse et délaisse sa tasse de café. Chemise à manches courtes funky, boucle d’oreille pendante, casquette vissée sur le crâne, barbe soigneusement taillée… Le Vaudois est détendu. Comme d’habitude. Sa voix douce est posée. Son rire sonore résonne à intervalles réguliers. Lorsqu’il réfléchit et lève les yeux au ciel, ses mains viennent frapper en rythme son tibia gauche. Un geste instinctif pas si anodin.

Le Vaudois, plus connu sous le pseudonyme de Uncle Maximilien, est percussionniste. Son groove, au washboard (une planche à laver détournée de sa fonction et adaptée à un jeu musical), fait des émules. Surtout sur Instagram, où ses featurings avec la crème des artistes du pays sont suivis par près de 78’000 (!) personnes.

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Dès lors, quoi de plus logique pour Blick que de collaborer avec lui, à l’occasion de Paléo, afin de mettre en avant des noms romands à l’affiche du festival nyonnais? Au total, trois capsules seront publiées entre le mercredi 19 juillet et le dimanche 23 juillet. En guest: les rappeuses KT Gorique et Nathalie Froehlich ainsi que la chanteuse Stéphane. Dans le plus pur style de Maximilien. Promis juré!

Le Vaudois Maximilien Anhorn s'est mis au washboard après avoir découvert celui de son grand-père dans un grenier.
Photo: Marius Mattioni

Une vidéo fait 16 millions de vues

«Je suis particulièrement fier de ces 'washboard sessions' parce que, pour le coup, c’est vraiment mon projet», amorce cet enfant de Renens, commune de l'Ouest lausannois dont il a reçu le mérite culturel en 2016. Il relance: «J’ai lancé mon concept en 2019, sans aucune prétention. Et soudain, ça a pris. C’était vertigineux!»

Celui qui joue au total dans sept groupes, dont l'orchestre de jazz de son paternel, identifie facilement le point de bascule: sa vidéo, visionnées plus de 16 millions de fois, avec l’hyper talentueuse chanteuse lausannoise Nnavy. À leurs côtés, Barthélémy à la basse — le petit frère Anhorn — et Natan Niddam au clavier.

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Le vingtenaire, initié au washboard après avoir trouvé celui de son grand-père dans un grenier, se marre: «On ne s’y attendait pas du tout! On répétait pour un concert et, à la fin de la journée, comme tous les instruments et micros étaient branchés, j’ai proposé qu’on allume la caméra et qu’on enregistre une session.» Accueil mitigé. «Franchement, tout le monde était cramé. Après une pause clope, on a quand même fait deux prises. Une me semblait passable, et, après un petit arrangement, hop. La magie a opéré.»

Des félicitations de Michael B. Jordan

Ce clip a eu un tel succès que des célébrités de premiers plans ont encensé le quatuor lémanique. «Christophe Maé, Marianne James, mais aussi les stars américaines Leslie Jones, Jaz Sinclair, SZA ou encore Michael B. Jordan, liste-t-il. Tout ce petit monde nous a laissé un mot. On n’en revenait pas!»

Un moment irréel, qu’a su savourer le diplômé de la Haute école de musique (HEMU) de Lausanne. D’ailleurs, dans sa collection d’instants suspendus, une autre expérience trône en bonne place. Début juillet, il a joué avec la Biennoise Caroline Alves, au Letzigrund, à Zurich, en première partie du groupe mythique Coldplay.

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«Être devant des dizaines de milliers de personnes, c’est complètement fou, jubile-t-il. Juste avant de monter sur scène, on s’est pris dans les bras avec le guitariste Arno Cuendet. Il y a 10 ans, quand on était adolescents, on jouait dans un groupe qui s’appelait 'The Stairz' et on rêvait de se produire dans un stade. Voilà, c’est fait…» Le batteur, qui écume actuellement les scènes estivales, avoue avoir apprécié cette démesure. «Je n’ai toutefois pas oublié que les gens n’étaient pas là pour nous, que nous ne faisions que passer, tempère-t-il. Au final, peu importe. J’espère sincèrement qu’une opportunité similaire se représentera.»

Dans un premier temps, Maximilien Anhorn a surtout envie de professionnaliser son projet sur Instagram. «Dans un monde idéal, il faudrait qu’on soit payés pour faire nos vidéos, appuie-t-il. J’ai vraiment envie de continuer. Cependant, je donne encore six mois — maximum un an — d’espérance de vie à notre concept tel qu’il est aujourd’hui. Nous devons passer à la vitesse supérieure!» Un fantasme réalisable? «J’ai toujours davantage de propositions, y compris de sponsoring. On verra bien.» Avis aux potentiels investisseurs. Après, il sera trop tard.

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