Fiction ou documentaire
10 séries et docus «true crime» qui vont vous empêcher de dormir

Ce genre, qui retrace des faits divers bien réels sous la forme de fiction ou de documentaire, est de plus en plus populaire. Au point que des contenus de qualité variable se multiplient. Blick a fait le tri pour ne garder que le meilleur.
Publié: 10.09.2022 à 19:41 heures
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Dernière mise à jour: 14.09.2022 à 08:07 heures
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Margaux BaralonJournaliste Blick

Netflix s’en est fait une spécialité mais on en trouve aussi de très bonnes factures sur d’autres plateformes. Depuis quelques années, les «true crime», ces fictions ou documentaires qui racontent de vraies affaires criminelles, toutes plus sordides les unes que les autres, pullulent sur Internet. Au point de tomber parfois dans la fascination morbide pour les tueurs en série. Blick vous a préparé une sélection des meilleurs contenus, à la fois documentés et suffisamment bien faits pour apporter autre chose que de l’eau au moulin du voyeurisme.

«I am a killer» (Netflix)

Cette série, dont la troisième saison vient tout juste de sortir sur Netflix, suit un principe simple: aller interroger en prison des meurtriers et meurtrières qui acceptent de raconter leur histoire face caméra. Le principe est déjà glaçant en soi, mais les documentaristes remontent ensuite le fil de ce qui s’est passé avec d’autres points de vue (famille de victime, enquêteurs ou procureurs). Cela permet de donner une dimension supplémentaire à chaque affaire et de saisir toute la complexité de la sauvagerie du monde, plus souvent commise par des gens instables mentalement que par des génies du mal. Avec également, en creux, un aperçu du système judiciaire et carcéral américain, dernière démocratie à pratiquer la peine de mort.

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«Making a murderer» (Netflix)

L’un des tout premiers «true crime» de Netflix, sorti en 2015, est aussi l’un des meilleurs. «Making a murderer» se penche sur l’histoire de Steven Avery, jeune homme qui passe 18 ans de sa vie derrière les barreaux pour un crime qu’il n’a pas commis, sort de prison… puis y est renvoyé pour un autre meurtre qu'il nie aussi en bloc. La première saison de cette série est incroyablement passionnante, minutieuse contre-enquête qui pointe tous les manquements de la police et parvient également à dresser un portrait émouvant des inégalités socio-économiques américaines. La seconde saison, tournée car une avocate a vu la première et s’est décidée à venir en aide à Seven Avery, repose entièrement sur la personnalité de cette professionnelle atypique. Dans les deux cas, impossible de lâcher «Making a murderer» des yeux.

De nombreux documentaires inspirés de faits divers réels, comme «I'am a Killer» rencontrent un large succès. Blick a fait le tri.
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«The Act» (Prime Video et en VOD)

La base d’un bon «true crime» est toujours son histoire. Plus elle paraît inimaginable, mieux c’est. En la matière, «The Act» tient le haut du panier. L’affaire est celle de Gipsy Rose Blanchard, une jeune adolescente accusée d’avoir tué sa mère, DeeDee. Pourtant, toutes deux avaient passé leur vie très proche l’une de l’autre, notamment car Gipsy Rose était lourdement handicapée. Toujours en fauteuil roulant, allergique au sucre, souffrant d’atrophie musculaire, d’asthme et de lésions cérébrales qui la laissaient avec les capacités intellectuelles d’une enfant de sept ans, elle avait même récolté des fonds lors de gala de charité pour l’aider à surmonter ses maladies chroniques. À moins que tout ceci n'ait été que pure invention…

La série, qui n’est pas un documentaire mais une fiction, repose en grande partie sur les prestations géniales de ses deux interprètes principales, Joey King dans le rôle de Gipsy Rose et Patricia Arquette dans celui de sa mère.

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«Don’t f**k with cats» (Netflix)

«Don’t fuck with cats», (on ne déconne pas avec les chats, en français), c’est la première règle d’Internet. Ici, tout le monde aime les chats et les défend. C’est le point de départ de ce documentaire hallucinant. En 2010, des internautes, voyant les images postées par un homme qui torture des chats, vont le traquer sur la Toile pendant des mois, cherchant le moindre indice que le tueur de félin lui-même prend visiblement plaisir à laisser derrière lui. Sauf que ce meurtrier ne s’en prend pas qu’aux chats. Il s’agit en réalité de Luka Rocco Magnota, le Canadien qui, deux ans après avoir assassiné son premier chat, tuera, dépècera et démembrera son amant avant d’envoyer des bouts de corps à des personnalités politiques.

Ces trois épisodes effrayants explorent au passage le pouvoir d’Internet et ses dérives, en ce qu’il permet à la fois de traquer à peu près n’importe qui et encourage les pulsions exhibitionnistes des pires individus.

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«The Keepers» (Netflix)

Baltimore, des catholiques et des meurtres. Peut-on imaginer cadre plus américain que celui de la mini-série documentaire «The Keepers», sortie sur Netflix en 2017? Celle-ci revient sur le meurtre de Sœur Cathy, une religieuse qui enseignait l’anglais et le théâtre dans une école de Baltimore, dans les années 1960. Alors que le coupable n’a jamais été retrouvé, d’anciennes étudiantes décident de relancer l’enquête cinquante ans plus tard et lèvent le voile sur une affaire bien plus tentaculaire, à base de corruption généralisée, d’omerta et de violences sexuelles. Extrêmement efficace dans son découpage, très documentée, «The Keepers» est un modèle de «true crime» qui a le bon goût de ne pas se vautrer dans le gore, mais bien de rétablir une vérité longtemps enfouie.

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«Des» (Starzplay)

Les «true crime» fictionnels sont, bien souvent, un très beau terrain de jeu pour les acteurs. Encore faut-il que ceux-ci soient bons, mais c’est indéniablement le cas du Britannique David Tennant. Dans «Des», celui-ci incarne Dennis Nilsen, serial killer nécrophile qui aurait tué au moins 15 jeunes hommes avant d’être arrêté et incarcéré. Là où la courte (3 épisodes) série se démarque, c’est dans sa manière de croiser les points de vue. Il y a celui du tueur lui-même, bien sûr, mais également celui de l’enquêteur et, plus original, du biographe de Nilsen.

Cela permet à la fiction de proposer un pas de côté sur une histoire glauque à souhait en interrogeant la fascination qu’exercent les tueurs en série, au détriment de leurs victimes, trop souvent oubliées. Peu à peu, «Des» s’écarte de son histoire principale pour devenir un vibrant hommage aux disparus dont Nilsen n’a jamais avoué les meurtres, ou qui n’ont jamais été retrouvés. Une série exigeante mais profondément remuante.

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«Gregory» (Netflix)

En France, l’affaire dite du petit Grégory, du nom de ce garçonnet retrouvé mort ligoté dans la Vologne, dans l’est du pays, est l’une de celles qui fascinent le plus. Il faut dire que tous les ingrédients d’un excellent «true crime» sont réunis: une affaire de famille très, très sale, de la jalousie, des règlements de compte, des rebondissements à foison, une faillite absolue du système judiciaire comme médiatique. Et, surtout, un mystère qui perdure et que bien peu de gens espèrent pouvoir percer un jour.

Écrite en collaboration avec une journaliste qui a suivi toute l’histoire, cette série documentaire se démarque par la richesse de ses archives. L’absence de voix off, la construction qui fait de chaque témoin un véritable personnage et le découpage à haut niveau de suspense en font un excellent «true crime».

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«Dans leur regard» (Netflix)

Cette fabuleuse mini-série signée Ava DuVernay revient sur l’affaire Central Park Five. En 1989, dans le célèbre parc new-yorkais, une joggeuse de 28 ans est agressée et violée. Immédiatement, et au mépris d’un travail d’enquête élémentaire, cinq ados noirs sont arrêtés. Aveux extorqués, procureure sans foi ni loi, déni de justice, bataille des familles… Ava DuVernay raconte tout dans une fiction qui prend aux tripes, à l’interprétation remarquable. On ne saurait trop vous conseiller de compléter ce visionnage par celui d’un documentaire de la même réalisatrice, toujours sur Netflix, «The 13th». Une analyse rigoureuse et implacable des liens entre la justice (ou plutôt l’injustice) et la couleur de peau aux Etats-Unis.

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«American Crime Story: the people vs. OJ Simpson» (en VOD)

Créée par Ryan Murphy, «American Crime Story» a l’ambition de se plonger dans les grandes affaires qui ont marqué l’Amérique. La première saison, qui est aussi la meilleure, se concentre sur le procès d’OJ Simpson, star du football américain, accusé d’avoir tué son ex-femme et l’un de ses amis. La reconstitution via la fiction est minutieuse et fascinante, laissant la part belle aux individus devenus personnages, de l’accusé, bien sûr, à Marcia Clark, procureure, en passant par la «dream team» d’avocats.

Ryan Murphy raconte l’incursion du médiatique dans le judiciaire, qui fait qu’on passe aussi plus de temps à critiquer la nouvelle coupe de cheveux de la procureure qu’à examiner les faits, ainsi que l’imbrication des procédures policières et des questions raciales. Le tout grâce, aussi, à un casting cinq étoiles, composé de sa fidèle comparse Sarah Paulson (Marcia Clark) mais aussi de John Travolta (l’avocat Robert Shapiro) et du génial Sterling K. Brown. Notons également qu’après une deuxième saison nettement moins réussie autour de l’assassinat du couturier Gianni Versace, la troisième d’«American Crime Story», qui se penche cette fois sur l’affaire Monica Lewinsky, est une très belle réussite.

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«Mindhunter» (Netflix)

Difficile de parler de «true crime» sans mentionner «Mindhunter», même si cette fiction ne suit en réalité pas un fait divers mais plusieurs à la fois. La série, produite par David Fincher, raconte les débuts du profilage, cet art consistant à déterminer le profil d’un tueur en série afin de mieux anticiper ses actes, donc les prévenir. Deux agents, Holden Ford et Bill Tench, parcourent les prisons américaines pour rencontrer les pires tueurs en série et ainsi percer les mystères de leurs agissements. Sur leur route, ils croiseront Edmund Kemper, Dennis Rader ou encore Charles Manson.

Le tour de force de «Mindhunter» est d’arriver à créer une tension folle en étant construite quasi exclusivement sur des dialogues. Par ailleurs, la deuxième saison de la série, en se concentrant aussi sur les victimes, permet d’élargir le propos et de réparer la maladresse de la première, qui tombait parfois dans la fascination malsaine.

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