Des fringues sexistes
Mini shorts roses pour les filles et pantacourts bleus pour les garçons

À la suite d'une longue recherche documentée, un média allemand a démontré que les gammes de vêtements pour enfants étaient encore très binaires. Petit tour d'horizon.
Publié: 24.08.2022 à 20:58 heures
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Valentina San MartinJournaliste Blick

Entre les stylos, les cahiers et autres fournitures scolaires, vous avez certainement profité de la rentrée des classes pour investir dans de nouveaux vêtements pour vos enfants, vos neveux et compagnie. Shorts, chemises ou encore T-shirts, on a l’embarras du choix en magasin, ou presque... Car oui, même s’il existe de nombreuses options, une limite demeure, celle du genre.

Après des mois d'analyses, le journal allemand «Süddeutsche Zeitung» est parvenu à démontrer qu’en 2022 encore, l’industrie textile continue de véhiculer des stéréotypes sexistes à travers ses offres pour les enfants de moins de 10 ans.

Rose pour les filles, bleu pour les garçons

En comparant 20’000 vêtements provenant des boutiques en ligne Zalando, H&M et About You, les journalistes ont remarqué que la couleur bleue était très présente dans les offres pour garçons, suivi du marron. Pour les filles, c’est le rose qui prédomine: une chemise sur deux est rose, violette ou rouge. Mais ce n'est pas tout...

Les journalistes ont analysé 20'000 habits d'enfants au total.
Photo: Shutterstock

Motifs et inscriptions différentes

Outre la couleur, les motifs et autres inscriptions sur les vêtements ont aussi été passés au peigne fin. Sans surprise, les pièces imaginées pour les fillettes ont quatre fois plus de sequins et dix fois plus de nœuds que les fringues de garçons. Si ce ne sont pas les petites décos qui sont attribuées à un sexe, ce sont les animaux. On réserve les tigres et les dinosaures aux garçons et les papillons ou les licornes aux filles.

Mauvaise nouvelle pour les parents à la recherche de chemise de nuit avec des petits dinosaures, des jupes avec des ballons de foot ou des pantacourts avec des licornes: ce genre de pièces n’existent tout simplement pas dans les magasins sélectionnés.

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Même problème en ce qui concerne les inscriptions sur les T-shirts. Dans son analyse, la «Süddeutsche Zeitung», démontre que les marques préfèrent imprimer les mots «love» (amour) ou «dreamer» (rêveuse) sur les vêtements des petite filles et «surf» (surf) ou «wave» (vague) sur les habits des petits garçons. À tire de comparaison, le mot «love» apparaît plus de 200 fois sur les tenues pour filles, mais seulement 70 fois sur celles pour garçons.

Des coupes plus moulantes selon le sexe

Dernière constatation loufoque: si les shorts de garçons leur arrivent à la mi-cuisse, les shorts des filles, plus courts de 6 centimètres, descendent tout juste en dessous des fesses.

Pourtant, il n’existe que peu de différences anatomiques entre les deux sexes à un aussi jeune âge. Cette différence de coupe n’a donc tout simplement pas lieu d’être selon les journalistes qui ont mené l’enquête.

Contactés par le média allemand, Zalando et H&M nient véhiculer des clichés de genre à travers leurs vêtements. De son côté, la marque About You n’a pas répondu aux sollicitations du journal.

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