Après le nul face au Bélarus
Cinq choses à retenir de ce rassemblement de l'équipe de Suisse

Xherdan Shaqiri plus que jamais leader d'attaque, un sélectionneur en danger, des choix discutables, une défense friable.. Le rassemblement a été riche en enseignements, même s'il a été écourté de deux jours!
Publié: 16.10.2023 à 16:06 heures
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Dernière mise à jour: 16.10.2023 à 16:10 heures
Bastien Feller
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De nouveaux errements défensifs

Une nouvelle fois, en encaissant trois buts face à une modeste équipe du Bélarus, la défense helvétique n'a rassuré personne. Et cette fois-ci , encore plus que contre la Roumanie et le Kosovo, la prestation fait peine à voir tant l'adversaire de ce dimanche soir s'était montré pratiquement inoffensif durant la première heure de jeu. Tout comme lors de son début de campagne d'ailleurs. En effet, en 90 minutes au Kybunpark, le Bélarus a trouvé la faille à trois reprises, soit presque autant que lors de ses 630 dernières (4). 

Si l'absence pour cause de blessure de Nico Elvedi, habituellement titulaire aux côtés de Manuel Akanji, est notable, la présence de Fabian Schär, qui est tout de même l'un des meilleurs défenseurs de Premier League, aurait dû la faire oublier. Les erreurs de l'arrière-garde suisse ont été grossières, impardonnables à ce niveau et face à un tel adversaire.

Lors des qualifications pour l'Euro 2020, la Nati avait encaissé six buts en huit rencontres. Soit deux de moins que lors de cette campagne alors qu'il reste encore trois rencontres à disputer. La défense helvétique prend trop de goals - sept lors de ses quatre dernières rencontres - au grand regret d'Akanji: «Nous ne réussissons plus autant de clean-sheet que nous le faisions auparavant et devons remédier à ce problème d'ici au prochain rassemblement.»

L'équipe de Suisse ne s'est pas rassurée en ce mois d'octobre.
Photo: keystone-sda.ch
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La 118e sélection de Granit Xhaka

Le résultat final, aussi décevant soit-il, ne doit pas faire oublier une chose: Granit Xhaka est devenu ce dimanche soir le joueur helvétique le plus capé de l'histoire, à égalité avec Heinz Hermann. Un accomplissement majuscule pour un joueur qui, même s'il a souvent été décrié ou remis en question, est toujours resté fidèle à cette équipe de Suisse, veillant à sa progression et à la faire évoluer dans les meilleures conditions possibles.

Alors forcément, la déception du match nul est d'autant plus grande qu'elle ne permet pas au capitaine suisse de vivre une soirée parfaite avant de s'en aller battre le record en novembre prochain. «Le record me rend fier, mais le plus important aurait été de rentrer à la maison avec trois points», estime le Bâlois.

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La Suisse est deuxième de son groupe

Qui l'eût cru, à trois journées de la fin de ses qualifications? L'équipe de Suisse n'occupe pas la première place d'un groupe composé de la Roumanie, d'Israël, du Kosovo, du Bélarus et d'Andorre. Une anomalie qui en dit long sur la difficulté dans laquelle se trouve l'équipe. Et si elle ne se reprenait pas très vite, elle pourrait même voir l'Euro allemand lui passer sous le nez. Chose qui constituerait un énorme camouflet pour une équipe qui s'est toujours qualifiée pour un grand rendez-vous depuis la Coupe du monde 2014 et qui reste même sur un quart de finale lors du dernier championnat d'Europe.

Le rassemblement du mois de novembre et les trois rencontres que la Nati devrait disputer (celle face à Israël reste à mentionner entre guillemets) seront à prendre avec le plus grand sérieux. D'autant plus que deux d'entre elles se dérouleront à l'extérieur, dans des ambiances hostiles, dans lesquelles cette équipe n'a pas l'habitude d'évoluer. «Nous sommes en colère. Avec tout le respect que je leur dois, il n'est pas possible que cet adversaire mène ici 3 à 1. C'est inacceptable», pestait Xherdan Shaqiri après la rencontre.

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Xherdan Shaqiri est toujours aussi indispensable devant

Mais que deviendra l'équipe de Suisse après la retraite internationale de son joyau? La question se pose, car, même à 32 ans et avec les jeunes joueurs prometteurs qui émergent, le Bâlois reste le «facteur x» de cette formation, celui capable de débloquer une situation sur un éclair de génie. Face au Bélarus encore, le joueur de Chicago en MLS a montré le talent qui lui a permis de porter les maillots du Bayern Munich, de l'Inter Milan ou encore de Liverpool.

Un but de rêve, un assist pour le 3-2 de Manuel Akanji et de nombreuses actions nettes de goal créées: le numéro 23 helvétique a pris ses responsabilités et a su répondre présent, contrairement à plusieurs de ses coéquipiers. Les rencontres lors desquelles son impact a été décisif sont nombreuses et il est naturel de s'inquiéter quant à l'avenir de l'équipe nationale une fois que «XS23» ne sera plus là.

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Une nouvelle polémique a éclaté durant la semaine

L'équipe de Suisse a malheureusement pris l'habitude vivre des rassemblements agités sur le plan médiatique, et cela a à nouveau été le cas lors de ce mois d'octobre. 

En effet, après le clash Xhaka-Yakin du mois de septembre concernant la qualité et l'intensité des entraînements, il a été cette fois-ci reproché aux joueurs d'avoir obtenu 48 heures de congé en début de stage. Pour rappel, l'équipe devait se réunir lundi, en fin de matinée, à Zurich pour lancer son rassemblement et préparer les rencontres face à Israël et au Bélarus. Mais en raison du conflit israëlo-palestinien, la première rencontre a été reportée, laissant une seule partie au programme des Helvètes.

De ce fait, il a été décidé que les joueurs se réuniraient mercredi pour entamer leur préparation à la suite d'une décision prise de «façon collégiale» expliquait Adrian Arnold, responsable de la communication de l'ASF, lundi dernier. Si le résultat de ce dimanche soir semble de prime abord donner tort à tout ce petit monde, il apparaît toutefois illusoire d'estimer que le résultat aurait été tout autre compte tenu du peu temps «perdu» et des événements qui se sont déroulés lors du match.

En effet, avec un brin de réussite en plus devant le but adverse, la rencontre aurait pu basculer bien plus tôt et la Nati s'en serait sortie avec les trois points. Et potentiellement aussi avec d'autres joueurs sur le terrain au moment de commencer la rencontre puisque l'envie et l'impact sont sortis du banc. Les choix de Murat Yakin peuvent et doivent même être remis en question, tout comme sa place de sélectionneur si les résultats ne s'améliorent pas.

Espérons que l'équipe de Suisse puisse évoluer en novembre dans une atmosphère calme et sereine, mais cela semble aujourd'hui illusoire, pour valider son ticket direction l'Allemagne et l'Euro 2024.

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