Kololli – après Zurich, l'étranger?

«C'est le bon moment pour tenter une aventure»

Grégory BeaudJournaliste Blick

Benjamin Kololli sait qu'il n'a pas un parcours traditionnel. Il n'a en effet signé son premier contrat professionnel qu'à 22 ans. «Aujourd'hui, ce n'est pas la norme, nous a-t-il confié. Les jeunes ont leur premier contrat à 15-16 ans.» Le Vaudois a dû faire ses armes en Challenge League et attendre son heure. C'est finalement avec Lausanne en 2016 qu'il a pu s'établir dans l'élite.

Cette carrière qui a mis du temps à se concrétiser est justement la raison pour laquelle il réfléchit à deux fois au moment d'accepter une offre. Et celle du FC Zurich n'était pas à son goût. Raison pour laquelle il a décidé de ne pas l'accepter et de se retrouver sur le marché. «Je sais que je suis à un stade de ma vie où je dois trouver la meilleure situation à la fois sportive et financière. Si je ne signe pas un bon contrat aujourd'hui, je ne le signerai jamais. Je ne peux pas me tromper et je prends mon temps pour décider.»

Le natif d'Aigle n'a jamais été dans pareille situation tout au long de sa carrière. Il est à la fois courtisé et libre de tout contrat. «Je dois bien vous avouer qu'au début je me demandais comment j'allais réagir. J'appréhendais un peu. Mais finalement, je le vis plutôt bien, je crois.»

«Tout peut aller très vite»

Pour l'heure, son agent récolte les offres. Avec l'Euro qui pointe le bout de son nez, le petit monde du football se met-il en pause? «Pas vraiment, rigole-t-il. Je sens qu'il y a un peu d'intérêt. Ça bouge. Mais pour l'heure rien de très concret. Mais bon... Vous savez comment cela fonctionne dans ce milieu. Tout peut aller très vite et en deux jours tu peux avoir signé quelque part et tu fais tes valises. Et dans le même temps, cette situation durera peut-être trois mois. Je ne suis pas pressé.»

Ses valises, il se verrait bien les déposer à l'étranger pour une première expérience hors de Suisse. «J'ai envie de voir autre chose, si possible. Si vous me donniez le choix, je choisirais le Barça ou Manchester United, rigole-t-il. Mais rassurez-vous, je suis réaliste. Je sais qu'à 29 ans, ce n'est pas forcément le moment idéal pour atterrir en Espagne ou en Angleterre. L'Italie peut-être? Je ne suis pas arrêté sur une destination précise. Cette envie d'ailleurs, il paraît résolu à l'assouvir. «Si je mets un terme à ma carrière en n'ayant pas vécu ce type d'expérience, j'aurais tout de même un petit pincement au coeur. Mais ce qui compte par-dessus tout, c'est de trouver un endroit où ça joue au ballon. Je n'aime pas courir après mon adversaire. J'aime avoir la balle dans mes pieds et évoluer dans un environnement créatif.»

Et Lausanne?

Au terme de ces «trois belles années à Zurich», Benjamin Kololli a reçu beaucoup d'amour sur les bords de la Limmat. «Que ce soient des anciens coéquipiers ou des fans, j'ai eu droit à beaucoup de messages positifs et de remerciements. Cela fait forcément plaisir.» Contrairement à la fin de son aventure à Lausanne après la relégation en Challenge League, il quitte le FCZ le coeur moins lourd.

Et Lausanne, d'ailleurs? Le club étant depuis remonté dans l'élite, un retour sur les bords du Léman est-il envisageable voire envisagé? «Comme je vous l'ai dit auparavant, je ne suis pas dans une situation où je ferme des portes, précise-t-il. Mais j'ai presque le sentiment que c'est un peu tôt pour revenir. Autant pour le club que pour moi, d'ailleurs. Mais il suffit qu'un entraîneur ou un directeur sportif te veuille quelque part et tout change très vite.» D'ailleurs, un rendez-vous avec son agent était prévu juste après cet interview. Et comme il paraît que tout peut aller très vite...