«C'est beau s'ils perdent»
Le derby de Rome, entre haine et amour

Rome est une ville de foot, et pas qu'un peu. Avec deux clubs dans l'élite, et pas des moindres avec la Lazio et l'AS Roma, la capitale italienne sait ce que le haut niveau signifie. Mais elle est également déchirée entre deux couleurs: le bleu et le rouge.
Publié: 05.10.2023 à 13:26 heures
Bastien Feller

Rome est partagée depuis bientôt 100 ans en deux. Divisée entre les supporters de l'AS Roma et ceux de la Lazio de Rome, entre le club du milieu populaire et celui des plus aisés. Les deux entités partagent un stade, le Stadio Olimpico, et cela s'arrête là.

Cette rivalité est parmi les plus chaudes du monde et fait des affrontements entre les deux équipes un moment unique. L'ambiance y est chaude dans les tribunes, électrique sur la pelouse et souvent dangereuse une fois sorti de l'enceinte romaine. Mais un club, celui de l'AS Roma, a toutefois légèrement pris le dessus sur son voisin. Sur le terrain, comme en coulisses. «Excepté la semaine du derby, nous ne parlons jamais de la Lazio, nous explique Luca, un supporter romain de longue date. Mais de leur côté, les Biancoceleste parlent très régulièrement de nous dans des interviews ou à la télévision. Surtout leur président, Lotito, comme s’ils avaient un complexe d’infériorité.»

Palmarès pratiquement similaire

Alors du côté des supporters giallorossi, on laisse parler et on se concentre sur les résultats de son équipe. «Ma première pensée est que tant que l’on finit devant eux au classement, leur place m’importe peu», se marre le Romain. Cependant, sur les quatre dernières années, c'est la Lazio qui a terminé devant la Roma. «Mais eux n'ont pas gagné de Coupe d'Europe», rappelle fièrement le supporter.

Le derby romain est l'un des plus chauds du monde.
Photo: Getty Images

Et il est vrai que le dernier club romain à avoir soulevé un trophée, c'est celui de José Mourinho en 2022 avec la victoire finale en Conference League. Mais au décompte total, les deux formations de la capitale italienne sont au coude-à-coude, avec tout de même un léger avantage pour la Roma. Trois titres de champion contre deux et neuf Coupes d'Italie contre sept. Et côté laziale, aucune Coupe d'Europe à signaler.

«Nous allons gagner 3-0»

La rivalité est importante, mais reste que l'un vivrait mal l'absence de l'autre. «Pour être honnête, cela m'embêterait de les voir en Serie B, avoue Luca. Je suis même plutôt content de les voir dans le haut de classement depuis plusieurs années, encore une fois dès lors que l’on est devant eux… Après, naturellement, ma fin de semaine et encore plus belle si on gagne et que, de leur côté, ils ont perdu. C'est comme ça, c'est ce que vit chaque supporter impliqué dans une rivalité avec un autre club.»

Ce n'est pas un derby qui se jouera ce jeudi soir au Stadio Olimpico, mais une rencontre de la phase de groupes de l'Europa League, compétition que les Romains ont bien failli remporter l'année dernière. «Il nous a manqué peu de chose...» peste encore Luca. Si les Romains entendent cette fois-ci la gagner, ils devront tout d'abord passer l'obstacle du premier tour et donc battre le Servette FC. «Je ne connais pas cette équipe, avoue le Romain. Mais je pense que nous allons l'emporter sans trop de soucis. Notre équipe se transcende en Coupe d'Europe, et nous allons les pousser encore plus depuis les tribunes. Je pense que nous allons gagner 3-0.»


Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la