«Constantin doit se remettre en question»
Alain Geiger se verrait bien entraîner le FC Sion un jour

Alain Geiger est libre, après cinq années passées à Servette. L'entraîneur valaisan de 62 ans aimerait bien revenir au FC Sion. Dans une interview au «Nouvelliste», l'ancienne légende de la Nati ne retient pas pour autant ses critiques sur le système Constantin.
Publié: 22.06.2023 à 11:19 heures
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Ugo CurtyJournaliste Blick

Alain Geiger profite du début de l'été dans sa maison d'Uvrier, à quelques kilomètres du stade de Tourbillon. L'entraîneur de 62 ans est libre après cinq saisons passées au Servette FC. Dans une longue interview accordée mercredi au journal valaisan «Le Nouvelliste», l'ancien défenseur de l'équipe de Suisse fait un appel du pied au FC Sion. Il ne se prive pas pour autant de tacler le président Christian Constantin et sa gestion.

«Je serai un jour entraîneur au FC Sion», a répondu Alain Geiger, avant de préciser avec malice «les catégories pour le faire sont nombreuses».

Geiger a failli signer à Sion en 2017

Celui qui se définit comme «l'un des derniers dinosaures de la profession en Suisse» n'a pas été contacté pour reprendre le club sédunois après la relégation et le départ de Paolo Tramezzani: «Non, je n’ai eu aucun contact. Je le prends avec philosophie. Si cela ne veut pas se faire maintenant, un autre moment sera plus favorable.»

Alain Geiger a affronté le FC Sion à 16 reprises avec le Servette FC, pour un bilan équilibré (4 victoires, 4 défaites et 8 matches nuls).
Photo: Keystone

Alain Geiger avait discuté avec le président valaisan en 2017, avant de signer à Genève. «J’ai rencontré Christian Constantin dans son bureau. Il m’a parlé des moins de 21 ans. J’ai répondu que je souhaitais travailler avec la première équipe. Il a choisi Gabri. On sait comment leur collaboration s’est terminée.» Le jeune entraîneur espagnol avait été remercié après huit matches seulement (et six défaites).

À Sion, le «climat de travail est insupportable»

S'il n'est pas celui qui doit permettre au FC Sion de retrouver l'élite, du moins pour l'instant, le Valaisan est revenu sur la situation au club de Tourbillon après une relégation qui «fait mal». Le coach n'a pas été tendre avec la gestion faite par «CC» ces dernières années: «[Christian] doit remettre en question son fonctionnement. Personne n’a besoin de venir entraîner le FC Sion si le président décide des changements à la mi-temps. Quand un technicien arrive à Tourbillon, tout le monde lance le chrono pour fixer sa durée de vie sur le banc. Ce climat de travail est insupportable.»

Le footballeur valaisan du siècle avance quelques pistes pour la reconstruction du club: «Il peut toujours s’appuyer sur une identité cantonale et régionale plus forte. (…) [Cela] se construit sur la durée.»

Mai 1992, Alain Geiger, accompagné de Blaise Piffaretti et Gabriel Calderon, fête le titre de champion avec Sion.
Photo: Blicksport

Le défenseur, qui avait été champion de Suisse en 1992 sur le terrain avec Sion, en appelle aussi à ramener des anciennes gloires dans l'institution. «Le Valais a formé au moins cinquante internationaux suisses. Il faut les impliquer dans le projet. Christian Constantin a un rôle économique à jouer. Il excelle dans cette dimension.»

Un entraîneur axé sur l'humain

Alain Geiger se fait parfois plus philosophique, parle de son approche humaine du travail et évoque longuement son mentor, Jacques Guhl: «Tu peux jouer ensuite n’importe quel système, tu gagneras parce que tu as conquis l’humain. Ce n’est pas un pari de trois semaines. Être entraîneur ne se limite pas à faire travailler onze types.»

La saison 2023-2024 du football suisse commence dans un mois seulement. Alain Geiger pourrait rapidement retrouver de l'embauche en fonction des premiers résultats. À Sion ou ailleurs.


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