Grève, démission, penalties, ...
Voici les histoires les plus mémorables des 100 ans de Coupe

La Coupe fête son anniversaire. Les 99 éditions précédentes ont livré leur lot de scandales, d'incroyables histoires et de drames.
Publié: 17.08.2024 à 14:09 heures
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Dernière mise à jour: 17.08.2024 à 14:17 heures
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Stephan Roth
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Le sit-in de 1967

Lors de la finale de la Coupe entre Bâle et Lausanne au Wankdorf, le score est de 1 à 1 lorsque le Bâlois Helmut Hauser s'élève pour donner un coup de tête à la 88e minute. L'attaquant s'écroule théâtralement, peu après un duel avec André Grobéty. L'arbitre Karl Göppel siffle un penalty. Les protestations des Vaudois sont véhémentes, mais ne font pas changer d'avis l'homme au sifflet. À l'époque, la VAR n'existait pas encore. Hauser, qui a soi-disant subi une faute, transforme lui-même la sanction et donne l'avantage au FCB. 2-1.

Ce qui suit est unique. Plusieurs joueurs de Lausanne initient un sit-in et refusent de continuer à jouer. Karl Rappan, l'entraîneur le plus titré de l'histoire de la Coupe (8 titres avec Grasshopper et Servette), avait ordonné à son équipe de ne pas poursuivre la rencontre. Göppel interrompt le match et la finale est remportée par forfait 3-0 par le FC Bâle.

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La finale éternelle de 1948

Le duel entre La Chaux-de-Fonds et Granges doit être disputé trois fois, car à l'époque, en cas de match nul après prolongation, le match devait être rejoué. 1ère rencontre: 2-2 après prolongation, idem lors de la deuxième, 3ème partie: 4:0. En raison d'un problème de calendrier, celui-ci n'a lieu que trois mois après la première finale et non plus à Berne, mais à Lausanne.

Grève assise en 1967. Les joueurs de Lausanne refusent de terminer la finale de la Coupe contre Bâle.
Photo: foto-net / Kurt Schorrer
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La décision se fait lorsque les deux internationaux suisses «Kiki» Antenen et Willy Kernen réalisent un doublé et font passer le score de 1-0 à 4-0 pour les Neuchâtelois de la 73e à la 79e minute.

En 1984, les règles sont modifiées. Les tirs au but sont introduits.

En 1948, La Chaux-de-Fonds et Granges doivent s'affronter trois fois en finale avant que les Neuchâtelois ne soient déclarés vainqueurs.
Photo: RDB
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Un spectacle de penalties de 1997

Il faut attendre 13 ans pour qu'une finale se décide aux tirs au but. Mais déjà bien avant cette fameuse séance, Sédunois et Lucernois offrent un spectacle mémorable.

Les Valaisans mènent deux fois au score par Frédéric Meyrieu et Alain Gaspoz. Le FCL égalise à deux reprises par Stefan Wolf et Ludwig Kögl. A la 68e minute, l'actuel président lucernois, Stefan Wolf, donne pour la première fois l'avantage à son équipe sur penalty. Mais Sion parvient à revenir à 3-3 grâce à Vladan Lukic, également depuis le point de penalty.

Finalement, il faut douze autres penalties pour décider de la finale. Les huit premiers tireurs réussissent. Mais ensuite, Gürkan Sermeter et Agent Sawu échouent devant le gardien de Sion Stephan Lehmann. De l'autre côté, Roberto Assis manque le coche, mais Yvan Quentin donne la victoire aux Sédunois.

Pour la première fois, la finale de la Coupe se joue aux tirs au but: Sion exulte après sa victoire contre Lucerne en 1997.
Photo: Keystone
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La folie du Hardturm en 2004

Le résultat de cette demi-finale légendaire deviendra plus tard le nom d'un podcast et d'un local des supporters de Grasshopper qui sera ensuite fermé en 2019 en raison d'attaques de fans du FC Zurich: «Sächs Foif», «Six à cinq» en français.

A la 63e minute, Cesar permet au FCZ de mener 5-2. Fou de joie, le Brésilien escalade le grillage. Mais une fois redescendu, l'arbitre Urs Meier lui donne un deuxième carton jaune et l'envoie à la douche. «J'ai été totalement surpris, au Brésil, il est absolument normal de célébrer un but de cette manière», déclarait par la suite le joueur zurichois.

GC renverse ensuite le match. Eduardo, comme auparavant Daniel Gygax du FCZ, réussit un hat-trick. Le Brésilien le conclut à la 83e et à la 89e minute, avant que Mladen Petric ne marque le 5-5 à la 92e minute. Les fans des Hoppers, qui avaient déjà quitté le Hardturm, reviennent pour voir Richard Nuñez marquer le 6-5 en prolongation. Le score en reste là. Notamment parce qu'Urs Meier ne réagit pas, peu avant la fin, lorsque le défenseur du FCZ Alain Nef est bousculé dans les 16 mètres. «Oui, c'était un penalty», déclare l'arbitre le lendemain.

De 2-5 à 6-2. Richard Nuñez (à gauche), buteur victorieux de GC, célèbre la victoire dans le derby avec Mladen Petric, Eduardo et Pascal Castillo (à droite).
Photo: WLK
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L'heure de gloire de Wil en 2004

Après avoir battu le rival de la ville en demi-finale, GC, le recordman des victoires en Coupe (19 titres), s'incline en finale contre l'outsider Wil. Les Saint-Gallois ouvrent rapidement le score grâce au Brésilien Rogerio. Mais ensuite, Ricardo Cabanas et Richard Nuñez renversent la partie. Mais Wil parvient à égaliser avant la pause grâce à Fabinho sur penalty.

Comme en demi-finale, c'est une expulsion qui influence l'issue du match. L'arbitre Guido Wildhaber n'a d'autre choix que d'expulser Mihai Tararache, car le Roumain, averti auparavant, commet une nouvelle faute grossière. L'entraîneur de GC, Alain Geiger, a ainsi manqué l'occasion de le faire sortir à temps.

Wil profite de l'occasion. Fabinho marque le 3-2 et l'outsider fait la fête. Comme personne du côté de Wil ne s'attendait pas à ce succès, il n'y a ni champagne ni bière dans les vestiaires. GC a l'élégance de fournir les boissons prévues pour sa propre fête.... Six semaines plus tard, Wil est relégué en deuxième division.

Victoire surprise: les joueurs de Wil, Valentin Poltawets, Davide Callà (sous le maillot du GC), Ivan Previtali, Nenad Savic, Kristian Nushi et Felix Mordeku fêtent leur victoire en finale face à Grasshopper en 2004.
Photo: Sven Thomann
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Un club amateur en demi-finale en 1999

Lorsque des amateurs rencontrent des professionnels, on sait en principe qui va gagner. Parfois, les favoris n'ont pas de pitié et assurent un festival de buts En 2017, Xamax établit un record en battant l'Union Sportive Montfaucon 21-0. Le club jurassien de 5e ligue s'était alors qualifié pour la Coupe via le classement du fair-play.

Mais il y a aussi des surprises. La victoire de Buochs en 2005 est particulièrement mémorable. L'équipe de Suisse centrale de 2e ligue interrégionale a éliminé YB (1-0) et s'est par la suite hissée en quarts de finale.

Le Red Star (1ère ligue) réussit également un parcours impressionnant en Coupe 1999. Les Zurichois se hissent en demi-finale en battant Baden (4-3 après prolongation), les clubs de LNB Chiasso (3-0) et Yverdon (2-1) ainsi que le représentant de LNA Lugano (2-1). Mais l'équipe de l'entraîneur Jürgen Seeberger coule face à GC au Hardturm - 0-7.

Le Red Star, club de première ligue zurichoise, entraîné par Jürgen Seeberger, élimine Lugano et se hisse jusqu'en demi-finale en 1999.
Photo: Keystone
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Un club de deuxième division remporte la Coupe

Le trophée n'a été remporté qu'une seule fois par une équipe de niveau inférieur. Et qui d'autre que Sion, spécialiste de la compétition (13 titres, 14 finales), aurait pu le faire? La victoire des Valaisans est notamment rendue possible par une agression de Steve Gohouri, pour laquelle le défenseur d'YB voit rouge après seulement une demi-heure de jeu. Ainsi, les Bernois, qui ont ouvert le score très tôt par Carlos Varela, doivent concéder le 1-1 en deuxième mi-temps sur un coup franc de Goran Obradovic.

La décision se fait aux tirs au but. Les nerfs de João Paulo sont les seuls à lâcher. Le Brésilien d'YB touche la barre transversale. Les Valaisans, qui obtiendront la promotion en Super League un peu plus tard, réussissent tous leurs tirs au but dans leur série. Pourtant, ils ne s'étaient pas montrés très à l'aise sur cet exercice à l'entraînement. «J'ai dit à mes joueurs en plaisantant: nous ne pouvons pas aller aux tirs au but», explique par la suite Christophe Moulin.

Le FC Sion de Christian Constantin est la seule équipe de niveau inférieur à avoir réussi à remporter la Coupe. C'était en 2006.
Photo: TOTO MARTI
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Une démission à la mi-temps en 2006

Malgré la victoire en Coupe et la promotion, le calme en Valais ne dure pas longtemps. Bien que Sion soit en tête du classement à égalité avec le leader GC, le nouvel entraîneur Nestor Clausen annonce à l'équipe pendant la pause du match de Coupe à La Chaux-de-Fonds qu'il va démissionner. A ce moment-là, son équipe est menée 0-1 par le club de Challenge League. Il voulait secouer son équipe, dira plus tard l'impulsif Argentin aux racines valaisannes, champion du monde en 1986.

Sion renverse la vapeur et gagne 3-1, mais pour Clausen, il n'y a plus de retour en arrière possible. Le lien avec Christian Constantin est rompu. «Si Constantin n'avait pas été dans les vestiaires, l'équipe et moi aurions tout gardé pour nous. Mais le président a dû tout révéler pour me mettre sous pression», a déclaré Clausen à la «NZZ».

Constantin accuse l'entraîneur de cupidité, tandis que Clausen le traite de menteur et dit: «Personne ne savait s'il était le président ou le coach. Je ne suis pas l'esclave de Constantin».

Tout allait encore bien entre l'entraîneur Nestor Clausen et le patron de Sion Christian Constantin (à droite).
Photo: Keystone
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La coupe comme offrande en 2016

En règle générale, une finale de coupe est une fête populaire où le vainqueur fait la fête avec ses fans. Ce n'est toutefois pas le cas en 2016. En effet, quatre jours avant la finale dans son Letzigrund, le FCZ a été relégué - et une foule de supporters furieux et cagoulés envahit la tribune et tente d'accéder aux vestiaires.

Conséquence: après la victoire 1-0 des Zurichois en finale, des scènes bizarres se produisent. Il n'y a pas de célébration. Le capitaine Gilles Yapi et Alain Nef déposent la coupe comme une offrande devant le virage sud avant de s'en aller. Actions fidèles à la devise que les ultras du FCZ ont peinte sur l'immense banderole: «Gagnez la finale, rentrez chez vous et continuez à avoir honte de vous».

«Nous ne voulions provoquer personne, mais montrer la coupe aux fans», explique Nef, qui avait fondu en larmes après la relégation.

Gilles Yapi et Alain Nef posent la coupe devant le virage sud après que le FCZ a gagné la finale de la Coupe contre Lugano quatre jours après sa relégation.
Photo: BENJAMIN SOLAND
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Changement de gardien décisif en 2024

L'une des histoires les plus folles de la Coupe est encore toute fraîche. Lors de la dernière finale, l'entraîneur du Servette FC René Weiler sort Joël Mall (1,97 m) de son chapeau juste avant les tirs au but et l'envoie sur le terrain à la place du gardien Jérémy Frick.

Le coup de poker fonctionne à merveille. L'Argovien, qui a disputé onze matches internationaux avec Chypre, devient le héros d'une séance de tirs au but longue de 24 tentatives. Renato Steffen, Albian Hajdari et Lukas Mai manquent leur tentative face à lui. Et Joël Mall lui-même marque un but.

Joël Mall s'était auparavant échauffé dans les coulisses du Wankdorf. «Nous ne voulions pas que Lugano s'aperçoive de quelque chose», dira-t-il plus tard.

Poker des gardiens réussi en 2024. Pour la séance de tirs au but, l'entraîneur du Servette FC René Weiler fait entrer Joël Mall (à gauche) à la place de Jérémy Frick.
Photo: keystone-sda.ch
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