«J'ai un peu le trac»
Les nouvelles générations de supporters n'ont jamais vu Servette gagner

Nombreux sont les fans servettiens à n'avoir jamais vu leur club de cœur soulever un trophée. Blick a tendu le micro à trois d'entre eux avant la finale de Coupe face à Lugano dimanche.
Publié: 02.06.2024 à 11:37 heures
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Dernière mise à jour: 02.06.2024 à 13:05 heures
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Bastien FellerJournaliste Blick

Cela faisait 23 ans que le Servette FC et ses fans attendaient de revivre une finale de Coupe de Suisse. Une éternité pour toute une génération de supporters qui n'ont pas connu les grandes années du club grenat.

Ce dimanche, l'attente prendra finalement fin à 14h, lorsque Monsieur Dudic lancera la rencontre face à Lugano. «C'est énorme de pouvoir aller vivre une finale à Berne, nous explique Alex, fan du Servette FC «depuis plus de 20 ans» et qui approche de la trentaine. Les gens de ma génération ont davantage été habitués à voir le club en Challenge League et à ne pas passer les 8es.»

«J'ai un peu le trac»

Wissam fait également partie de ce groupe de supporters, lui qui est âgé de 25 ans et qui suit les Grenats depuis «la remontée face à Bellinzone en 2011». «Cela fait bizarre, je ne sais pas trop à quoi m'attendre d'un point de vue émotionnel. J'ai un peu le trac, je me demande comment cela va se passer si on gagne ou si on perd. C'est spécial comme sentiment, car c'est la première fois.»

Les jeunes fans servettiens sont heureux et espèrent ramener la Coupe à Genève dimanche.
Photo: Blick

Notre dernier interlocuteur, Arnaud, 25 ans lui aussi et qui a comme les deux autres fait «un tour d'Europe» cette année, partage cet enthousiasme. Et le jeune homme n'est d'ailleurs pas étonné d'avoir rendez-vous au Wankdorf ce dimanche avec ses potes. «Cette année, ils nous ont fait kiffer. Ils nous ont montré qu'ils sont capables de se bagarrer pour les titres avec les autres équipes. S'ils gagnaient face à Lugano, cela serait l'accomplissement de la saison.»

«La saison serait un peu gâchée»

Mais que signifierait une défaite pour cette jeune génération de supporters genevois? «La saison serait un peu gâchée», poursuit Arnaud. Wissam partage aussi cet avis. «Le football est cruel et nous avons tendance à vite oublier ce qu'il s'est passé et à devenir ingrat, souffle-t-il. Si nous perdions cette finale, ça ne serait pas une saison ratée, mais une saison gâchée.»

Wissam (gauche) et Arnaud (2e depuis la gauche) seront naturellement présents au Wankdorf dimanche.

Pour Alex, cette année est déjà réussie. «La saison ne serait pas un échec en cas de défaite, loin de là. Le club voulait le podium, c'est chose faite et nous avons même lutté pour le titre durant une période. La Coupe d'Europe, c'était mieux que prévu et en Coupe de Suisse, nous sommes en finale. Pour les gens qui suivent le club depuis peu, oui, cela serait un échec, mais pour ceux qui, comme moi, suivent le club depuis longtemps, pas du tout.»

Qui remportera la Coupe?

Peu importe finalement, car nos trois supporters grenat, qui sont ravis de la progression du SFC, ont confiance en leur équipe. L'optimisme est donc de mise à quelques heures du coup d'envoi. «Lugano a été très bon en 2024 et si nous regardons le niveau de forme, le leur est meilleur, analyse Arnaud. Nous les avons battus au dernier match, mais ils ne jouaient pas avec leur équipe type. Je pense que nous gagnerons 2-0 avec un but en début de match et une délivrance peu avant la fin.»

Wissam est également confiant. Sauf concernant la qualité de la partie. «Je pense que cela sera un match affreux à regarder et je plains d'avance les téléspectateurs neutres, rigole-t-il. Cela se terminera par un but servettien en fin de match, comme contre Winterthour en demi-finale

De son côté, Alex, qui a sauté sur la billetterie «dès son ouverture», ne veut pas se prononcer, mais reconnaît la difficulté que son équipe a pu éprouver en affrontant les Tessinois cette saison. Même si Servette n'a pas connu la défaite en quatre rencontres (trois victoires et un nul). «Lugano est notre bête noire, estime-t-il. Je ne veux pas me mouiller, mais j'espère qu'on fera la fête à la fin du match.»


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