Le père d'un joueur a craqué
Victime d'un lancer de parapluie en plein match, Ricardo Moniz songe à démissionner

Fidèle à son habitude, Ricardo Moniz a fait sortir un joueur qu'il venait pourtant de faire entrer. Mais le père de Labinot Bajrami n'a pas supporté cette humiliation et a lancé son parapluie en direction de l'entraîneur du FCZ! Choqué, celui-ci pense à démissionner.
Publié: 18.08.2024 à 21:46 heures
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Dernière mise à jour: 18.08.2024 à 23:15 heures
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Pascal Ruckstuhl

Le match de coupe entre le club amateur de Zoug 94 et le FC Zurich restera longtemps dans les mémoires. Le club de Super League s'est imposé, mais le résultat est secondaire.

Le jeune et talentueux attaquant du FCZ Labinot Bajrami (19 ans) est entré en jeu à la 62e minute alors que le score est de 2-0. Il n'y a déjà plus de suspense. Malgré cela, Bajrami ne peut pas terminer le match et doit ressortir après 18 minutes sur le terrain, car l'entraîneur Ricardo Moniz juge qu'il n'en a pas fait assez. Labinot Bajrami ne s'est pas inséré au pressing comme le souhaitait son entraîneur et aurait tenu des propos insultants («Fuck you») envers lui.

Après Leidner et Okita, c'est au tour de Bajrami

Faire entrer et sortir ses joueurs est une méthode que Ricardo Moniz a déjà utilisée à plusieurs reprises. Il y a une semaine et demie déjà, lors du match de Coupe d'Europe entre le FC Zurich et Vitoria Guimaraes, sa décision avait provoqué une polémique. Lors du match contre les Portugais, Ricardo Moniz avait fait entrer et sortir Jonathan Okita en raison de son comportement défensif laxiste, puis l'avait publiquement traité «d'escargot» lors de la conférence de presse. Et en début de saison, le défenseur Doron Leidner avait déjà subi le même sort lors du match à Yverdon.

Ricardo Moniz, après qu'un parapluie d'un père de joueur lui a été lancé. Le président du FCZ Ancillo Canepa (à droite) est présent dans les tribunes.
Photo: Screenshot SRF
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Et maintenant, c'est donc au tour de Bajrami de quitter la pelouse de Zoug, visiblement furieux, de passer devant son entraîneur sans rien dire et de rentrer aux vestiaires en claquant la porte. Le bruit est si fort que certains l'entendent même au bord du terrain.

Alors que le talent du FC Zurich laisse éclater sa colère dans les vestiaires, les événements se précipitent au bord du terrain. Ricardo Moniz, qui ne regarde même pas Labinot Bajrami lors de son remplacement, est presque touché par un parapluie qui vole sur la pelouse depuis les gradins! L'objet passe à quelques centimètres de l'entraîneur du FCZ et atterrit sur la pelouse. L'arbitre Fedayi San interrompt immédiatement le match et se rend sur la ligne de touche. «J'ai dû intervenir immédiatement parce que l'équipe m'a signalé que je devais protéger l'entraîneur», explique Fedayi San à Blick après le match.

Le père de Bajrami emmené par les forces de sécurité

Comme si le lancer de parapluie n'était pas déjà assez fou, il l'est encore plus quand on connaît le nom du lanceur: il s'agit du père de Labinot Bajrami, Lazam Bajrami, qui a totalement perdu les pédales suite à l'humiliation subie par son fils. Bajrami est retenu par les forces de sécurité et emmené. Le président du FCZ, Ancillo Canepa, tente lui aussi de jouer les médiateurs non loin du bord du terrain. Plus le tumulte se prolonge, plus Canepa commence à s'énerver, car il commence à comprendre qui a lancé le parapluie.

Ni Bajrami ni Canepa ne veulent parler à la fin du match, mais l'entraîneur Moniz s'exprime sur l'incident: «La méthode que j'utilise ici ne regarde que moi. Mais je n'ai jamais vécu une telle chose dans ma carrière. C'est un chapitre noir». L'entraîneur du FCZ remet même en question son avenir au FC Zurich: «Je dois maintenant réfléchir avec ma famille à la suite des événements à Zurich. Ce n'est pas possible que la sécurité soit en danger. Ce parapluie, un objet pointu, m'a manqué de quelques centimètres».

Moniz a failli se retrouver à côté du lanceur de parapluie

C'est un incident sans précédent qui assombrit une journée de coupe par ailleurs réussie. De nombreux bénévoles zougois ont en effet rendu le match possible. Jusqu'à 15 minutes avant le coup d'envoi, tous les signes indiquent que la rencontre va être interrompue. La raison: dimanche, de fortes pluies sont tombées pendant plusieurs heures. Il pleut des cordes, des flaques d'eau s'accumulent partout sur le gazon. «Il s'en est fallu d'un cheveu. L'avis d'annulation du match était déjà rédigé. Il ne nous restait plus qu'à appuyer sur envoyer», explique Kilian Borter, chef de la communication de Zoug.

Grâce à un travail de filtrage sans précédent et à un nettoyeur d'égouts qui a pu intervenir au dernier moment pour éliminer les flaques d'eau sur la pelouse, le spectacle de la Coupe a finalement pu avoir lieu.

D'ailleurs, chez les Zurichois, aucun remplaçant n'a pu prendre place sur le banc de touche en raison de l'énorme quantité d'eau. Tous les joueurs ont été rapidement transférés dans les tribunes à côté des supporters. Seul le staff a été placé sur un banc fixe sur la pelouse, afin qu'ils puissent au moins être à proximiité du terrain. On ne peut pas imaginer ce qui se serait passé si le staff du FCZ avait dû s'asseoir dans les tribunes et si Moniz et Bajrami, le lanceur de parapluie, avaient suivi le match côte à côte...

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