Servette a manqué de tout
Thomas Häberli: «Je n'ai pas reconnu mon équipe»

Si la défaite de Servette à Schaffhouse n'inquiète pas son coach, cette rencontre aura une nouvelle fois permis de mettre le doigt sur certaines lacunes. Dont l'absence d'un buteur.
Publié: 15.09.2024 à 19:13 heures
|
Dernière mise à jour: 15.09.2024 à 19:57 heures
Blick_Bastien_Feller.png
Bastien FellerJournaliste Blick

«Je n'ai pas reconnu mon équipe», déclare Thomas Häberli quelques minutes après la défaite du Servette FC face à Schaffhouse (2-1), synonyme d'élimination de la Coupe de Suisse dès le deuxième tour, malgré son statut de tenant du titre et sa volonté de «faire mieux que la saison précédente». «C'est la première fois depuis que je suis à Genève, à part lors de la deuxième mi-temps face à Bâle, que notre prestation est moyenne.»

Si la défaite face aux Rhénans se trouvait entre deux matches de Coupe d'Europe face à Braga, avec un effectif mal géré et donc fatigué, cette partie face à Schaffhouse est tombée au terme d'une pause internationale qui aura pratiquement vu toute l'équipe rester à Genève. En effet, parmi les joueurs obtenant régulièrement du temps de jeu, seuls Théo Magnin (Suisse M21), Anthony Baron (Guadeloupe) et Joël Mall (Chypre) ont été convoqués en équipe nationale en septembre. De quoi recharger les batteries d'un groupe qui comptait déjà onze matches dans les jambes et affiner encore un peu plus les idées de jeu de coach Häberli.

À dix contre onze et sans idée

Alors certes, le SFC a joué de mal chances sur certaines séquences ce dimanche. On ne saura par exemple jamais si la tête de Yoan Séverin a ou non entièrement franchi la ligne alors que les Schaffhousois venaient tout juste d'égaliser sur un autogoal de ce même défenseur central français.

Ce qui est sûr en revanche, c'est que l'expulsion pour un deuxième jaune, bête et inutile, de Jérémy Guillemenot a pesé lourd dans la balance d'une équipe qui éprouvait déjà certaines difficultés à se montrer dangereuse pour Gianni De Nitti. «Cela a compliqué les choses», estime un Thomas Häberli privé au début du match d'Enzo Crivelli, incertain avant la rencontre et finalement non-convoqué, et qui n'a pas obtenu le renfort offensif qu'il souhaitait probablement cet été.

Servette attend toujours son buteur

En effet, si la direction genevoise est parvenue à conserver Dereck Kutesa malgré les approches saoudiennes, elle n'a pas placé entre les mains de son nouvel entraîneur un buteur digne de ce nom. Celui capable de marquer 15-20 buts par saison et donc de permettre au SFC de nourrir ses nouvelles ambitions.

Parti à la fin du mois de janvier pour l'Union Berlin, Chris Bedia, aujourd'hui joueur d'Hull City, n'a toujours pas été remplacé. Les moyens ne devraient toutefois pas manquer après l'épopée européenne de la saison dernière (8es de finale de Conference League) et les millions engrangés. Sans compter la vente de l'attaquant ivoirien en Allemagne pour une somme rapportée de deux millions d'euros.

Sont-ce donc les décideurs du club grenat qui estimaient que leur équipe ne possède aucune carence qui aurait nécessité un investissement? Personne ne le sait à ce jour. Le fait est toutefois que la présence d'un attaquant dans les seize mètres adverses a manqué face à Schaffhouse, comme à d'autres reprises en ce début de saison. Guillemenot est certes généreux dans l'effort, mais ses décrochages et dézonages (demandés par le coach?) sur le côté laissent trop souvent l'axe libre et donc la défense centrale adverse évoluer dans un fauteuil. De leur côté, Keigo Tsunemoto et Bradley Mazikou, respectivement latéral droit et gauche, se retrouve régulièrement en position de centrer sans cependant le faire par manque de point de chute.

«Un jour sans»

Plus grave peut-être encore, Servette n'est pas parvenu ce dimanche à imposer du rythme et une supériorité technique à l'équipe de Ciraco Sforza, actuellement cinquième du classement en Challenge League. «Nous n'avons pas réussi à construire notre jeu, nous n'avons jamais eu le contrôle. À la mi-temps déjà, nous savions que nous devions en faire plus alors que nous menions un à zéro», commente dépité Thomas Häberli qui ne parvient pas à trouver des explications à cette défaite.

L'ancien sélectionneur de l'Estonie ne se montre cependant pas inquiet pour la suite. «Si tu ne performes pas en Coupe, tu sors, et aujourd'hui c'était moyen. Nous avons toujours réussi de bonnes performances jusqu'ici, sauf contre Bâle. C'était un jour sans.» Une réaction du SFC sera donc attendue samedi à Zurich, face à un Grasshopper qui s'est, lui, défait de Thoune, , actuel leader de Challenge League, en Coupe.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la