Denis Zakaria se confie
«Ces derniers temps n'ont pas été faciles à vivre»

Denis Zakaria (24 ans) a perdu sa place de titulaire en équipe de Suisse. Depuis sa blessure, le Genevois a connu des mois difficiles. Il avait annoncé sa volonté de quitter Gladbach. Le Romand évoque cette partie cruciale de sa carrière.
Publié: 07.09.2021 à 06:06 heures
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Dernière mise à jour: 07.09.2021 à 19:19 heures
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Ugo CurtyJournaliste Blick

Il est déjà tard ce lundi soir, passé 22 heures en Suisse, lorsque Denis Zakaria s’est adressé virtuellement aux médias nationaux juste après l’arrivée de la Nati à Belfast. L’équipe de Suisse affronte l’Irlande du Nord mercredi au Windsor Park dans l’optique des qualifications pour la Coupe du monde 2022 au Qatar.

Le Genevois de 24 ans n’a été que remplaçant lors du match nul obtenu à Bâle contre l’Italie dimanche (0-0). Alors que Granit Xhaka et Remo Freuler, les deux titulaires habituels au milieu du terrain, manquaient à l’appel.

Denis, vous n’êtes entré en jeu qu’après l’heure de jeu face aux champions d’Europe. Vous avez fait du bien à la Suisse. Quel est votre avis sur votre performance?
Je pense avoir fait une bonne entrée. Je n’étais pas le seul d’ailleurs avec Ruben [Vargas] et Ulisses [Garcia]. Nous avons apporté quelque chose à l’équipe, ce petit coup de pouce à la Nati. C’est bien parce que c’est aussi notre rôle en tant que remplaçants.

Denis Zakaria après le match contre l'Italie.
Photo: TOTO MARTI
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Avant le coup d’envoi, vous auriez pu espérer être titulaire. Dans quel état d’esprit êtes-vous entré face aux Italiens?
Je voulais faire ce que je savais faire. Bien sûr, j’aurais aimé commencer contre l’Italie. Mais le choix de Murat Yakin se défend et il est complètement compréhensible.

Pourquoi vous n’avez pas commencé?
Surtout parce que je manquais de rythme. J’ai longuement discuté durant la semaine avec Murat Yakin. Je n’avais pas disputé de match avant la Grèce. D’autres avaient plus joué que moi. C’était un fait. J’ai accepté cela tout en donnant le meilleur de moi-même malgré tout.

Vous vous remettez d'une blessure et n’avez toujours pas joué avec votre club en championnat d’Allemagne. Comment vous sentez-vous physiquement?
Bien, de mieux en mieux même. Les matches aident pour que le rythme revienne. Je sens que ça vient peu à peu.

Vous avez joué dans un registre plus offensif contre la Grèce mercredi, en remplaçant Djibril Sow. Cela vous convient?
On en a longuement parlé avec le coach. Je sens que c’est une position où je peux amener plus. J’aime aussi percuter plus offensivement.

À quel pourcentage de votre meilleur niveau de forme êtes-vous?
C’est difficile de donner un pourcentage. Je dirais que je suis sur la bonne voie. J’ai encore beaucoup de boulot devant moi mais ça revient. On peut toujours faire mieux. Est-ce que cela peut déjà suffire pour jouer 90 minutes? J’espère sincèrement mais entre le Covid que j’ai contracté et ma blessure, je dois faire attention. J’ai compris à 100% pourquoi j’étais sur le banc contre l’Italie.

Comment avez-vous vécu cette année marquée par des blessures et des contrecoups? Vous n’êtes pas encore au niveau du Denis d’avant.
Cela n’a pas été facile, je ne vais pas vous mentir. Je suis passé d’un joueur qui avait…, non qui a encore, de grosses ambitions. Mais j’avais un nom qui comptait sur le marché et j’ai dû revenir de loin. Cela n’a pas été une saison facile. Tout va vite dans le football. J’en ai pris conscience plus que jamais. Rien n’est jamais acquis.

En équipe de Suisse, vous avez vécu une forme de déclassement. Vous étiez titulaire avec Granit Xhaka, avant que Remo Freuler ne passe devant pour l’Euro. Vous avez vécu comment ces moments?
Cela a été très dur. Remo est un très bon joueur, et il a mérité aussi de jouer dans ce grand rendez-vous. Cela dit, j’avais des attentes pour cet Euro. J’ai donné le meilleur de moi-même lorsque j’avais l’occasion de rentrer en jeu. À titre personnel, ce championnat d’Europe est resté décevant.

Vous vous êtes posé des questions à ce moment-là?
Dans une phase négative, on se pose forcément des questions. Malgré tout, j’ai de la chance d’être fort mentalement. J’ai réussi à ne pas trop tourner en rond, à ne pas trop douter. J’ai été capable de me rappeler de mes points forts.

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Il y a eu beaucoup de nouveaux joueurs avec l’arrivée de Murat Yakin à la tête de la Nati. Comment est-ce que vous jugez l’ambiance?
Oui, il y a plusieurs nouveaux mais la qualité n’a pas bougé. Même si des noms inédits sont là, il y a beaucoup de bons joueurs. La confiance qui nous anime et nous relie est totale. Cet aspect est aussi une marque de qualité globale.

Que faudra-t-il changer contre l’Irlande du Nord mercredi pour être moins défensif et marquer des buts?
Je n’ai pas le sentiment qu'on ait été si défensif. Je rappelle que nous avons joué contre les champions d’Europe. Il y avait beaucoup de pression. C’est normal de ne pas avoir 60 occasions contre eux. Mercredi à Belfast, on n’en va pas tout changer. Nous pouvons aussi être dangereux dans le même système.

L’Irlande du Nord, une sélection face à laquelle vous aviez été très bon lors du barrage pour la Coupe du monde 2018. Quel souvenir gardez-vous de cette double confrontation?
Surtout la qualification (rires). Non mais je me souviens aussi que c’était un match difficile. Les Irlandais du Nord sont des adversaires que nous ne devons pas sous-estimer. Ils sont difficiles à bouger. On sait que ce sera un match compliqué à jouer. Nous devrons être à 100% pour gagner.

Est-ce que ce point contre l’Italie n’est bon à prendre seulement qu’en cas de victoire contre l’Irlande du Nord?
On voulait les trois points contre l’Italie. Mais oui, c’est vrai. On veut absolument gagner contre l’Irlande du Nord.

Comment avez-vous vécu ce mercato où on vous annonçait partant du Borussia Mönchengladbach?
Plutôt bien. Ce n’étaient que des rumeurs et j’ai donc pu garder la tête froide. Je me sens bien à Gladbach et je me réjouis d’y rester.

Est-ce que vous avez l’impression qu’on vous a poussé vers la sortie alors que vous pouviez encore rapporter de l’argent au club à une année de la fin de votre contrat en Allemagne?
Non, pas poussé vers la sortie mais je sentais que certains auraient aimé que je ramène de l’argent au club. Malheureusement, tout le monde n’était pas d’accord. Aujourd’hui, c’est impossible de dire si je vais prolonger ou partir de Gladbach. Pour l’instant, je suis là et j’y ai beaucoup de plaisir.

Vous avez changé d’agent cet été. Est-ce que vous étiez déçu de ne pas trouver de porte de sortie?
Non, c’est avant tout un choix de cœur. Je sentais que cela ne marchait pas comme prévu (ndlr: avec Lian Sports qui représente notamment Federico Chiesa ou Leroy Sané). Cette agence ne me convenait pas. Je ne voyais pas de futur commun avec eux.

Durant le mercato, on a beaucoup parlé de l’AS Roma. Est-ce que José Mourinho vous a directement appelé?
Il n’y a rien eu de concret.

Mais est-ce qu’il vous a appelé?
Je ne vais pas entrer dans les détails mais il n’y a rien eu de précis.

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