Dès ce mercredi face à Israël
La Suisse a sept jours pour reconquérir son public

Se qualifier pour l'Euro est le minimum attendu pour cette équipe de Suisse si décevante depuis quelques mois. La semaine à venir s'annonce très importante, tant du point de vue de l'image que de celui des résultats.
Publié: 15.11.2023 à 15:32 heures
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Dernière mise à jour: 15.11.2023 à 16:36 heures
Tim Guillemin, Felcsut

A quoi tient une cote d'amour entre une équipe et le public? Aux résultats, mais pas uniquement. Murat Yakin et son équipe ne peuvent pas ne pas avoir senti la défiance du peuple suisse ces dernières semaines et, même si les taux de remplissage dans les stades sont encore bons, la Nati évolue sur un fil en ce qui concerne sa relation avec ses supporters.

Bien plus que les égalisations concédées en fin de match face à la Roumanie et au Kosovo et à la partie médiocre disputée face à la Biélorussie à Saint-Gall, l'équipe de Suisse souffre d'un capital sympathie en érosion, ce qui tient sans doute à plusieurs facteurs. Murat Yakin et son staff ont pris plusieurs initiatives sympathiques, comme celle d'ouvrir un entraînement par rassemblement au public, et cette idée a été largement et unanimement saluée. Cette direction est sans aucun doute la bonne et ravit les enfants, qui sont les supporters de demain en plus d'être déjà ceux d'aujourd'hui.

Mais la réalité est que cette équipe de Suisse peine à séduire et à rassembler autour d'elle. Les choix étranges opérés par Murat Yakin en ce qui concerne la sélection des joueurs (pourquoi s'obstine-t-il à se priver de latéraux droits?) ont trouvé leur origine lors de la Coupe du monde au Qatar et le style de jeu de la Nati est également remis en question, souvent à juste titre.

Manuel Akanji et Granit Xhaka, deux leaders de cette équipe de Suisse qui doit convaincre et rassurer cette semaine.
Photo: TOTO MARTI

Murat Yakin est un sélectionneur contesté dans l'opinion publique

Murat Yakin a raison de défendre son bilan et de rappeler que la Suisse a dominé ses adversaires lors de chacune des sept rencontres disputées jusqu'ici. Son équipe a joué de manière proactive et personne ne se permettrait d'être critique aujourd'hui si elle n'avait pas craqué dans les arrêts de jeu face à la Roumanie et au Kosovo, mais la réalité est que Murat Yakin est un sélectionneur contesté dans l'opinion publique, ce qui ne peut pas être anodin.

Les polémiques avec Granit Xhaka n'améliorent pas la situation, bien au contraire. Pour s'identifier à cette équipe, le peuple suisse a besoin d'unité, de sentir que le maillot est plus important que les querelles personnelles et l'ego de chacun. Trop souvent, ces dernières semaines, l'équipe de Suisse a fait parler d'elle plus pour les petites histoires autour de la sélection que pour le jeu à proprement parler.

Une belle communion avec le public suisse samedi à Bâle?

Ainsi, la Nati et son entraîneur vont au-devant d'une semaine très importante, tant sur le plan des résultats que sur celui du jeu et, encore plus important, sur celui de l'unité. Battre Israël en faisant un bon match ce soir serait un premier pas, avec des symboles forts et des images marquantes. L'emporter avec la manière face au Kosovo samedi à Bâle serait un beau moyen d'enchaîner et de communier avec un public heureux de se rendre à l'Euro en Allemagne, là où la Suisse, en cas de ferveur populaire retrouvée, pourrait emmener plusieurs dizaines de milliers de concitoyens avec elle, comme en 2006.

C'est en effet là, aussi, que se trouve l'enjeu de ce rassemblement de novembre: la Nati doit réveiller la flamme et à nouveau susciter de l'amour. La réalité, aujourd'hui, est qu'elle en est loin, mais il ne manque pas grand-chose pour y arriver. Les scènes de liesse collective de l'été 2021 ne sont pas si loin, au fond, mais elles paraissent déjà appartenir à un passé révolu. Ce constat-là est triste, et il n'appartient qu'à Murat Yakin et à ses joueurs d'écrire leur propre histoire. En résumé? Gagner avec la manière, en affichant un esprit d'équipe et en laissant les egos de côté. Facile à écrire, et faisable sur le terrain. A eux de jouer.

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