Etoile Carouge est en mutation
«Nous sommes dans un processus de professionnalisation»

L'été dernier, la direction d'Étoile Carouge s'est lancée dans un nouveau projet et a confié les rênes de son équipe à Adrian Ursea. Comment se déroulent ces premiers mois? Blick a posé la question à l'entraîneur roumain.
Publié: 15.12.2023 à 13:03 heures
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Bastien FellerJournaliste Blick

Tout roule du côté d'Étoile Carouge en Promotion League. En effet, la formation d'Adrian Ursea occupe actuellement la première place du classement, avec trois points d'avance et un match de moins par rapport au FC Paradiso, deuxième, que Blick vous faisait découvrit cet automne.

Une situation étonnante tant le club genevois a vécu un été compliqué. «Une semaine avant le début de la préparation, nous n'avions que trois joueurs sous contrat, explique l'entraîneur stellien. Le club a perdu plus de 10 joueurs par rapport à l'année passée, quand ils ont fini sixièmes. Avec les dirigeants, nous avons travaillé d'arrache-pied pour constituer un groupe et partir à l'aventure.»

La montée cette saison? Pas l'objectif d'Étoile Carouge

Jusqu'à la trêve hivernale, tout s'est pourtant merveilleusement bien passé sur le plan comptable avec treize victoires, un nul et trois revers. Mais pour Adrian Ursea, ce n'est pas cela qui compte dans l'immédiat. «Je ne veux pas que les gens nous jugent sur les résultats, mais sur l'identité de jeu que l'on veut mettre en place, explique le Roumain de 56 ans. Contrairement à plusieurs clubs qui l'ont revendiqué, notre objectif n'est pas la montée. Nous voulons produire du bon spectacle et ainsi faire en sorte que les gens soient de plus en plus nombreux à venir voir Étoile Carouge jouer.»

Adrian Ursea est engagé dans un grand projet avec Étoile Carouge.
Photo: keystone-sda.ch

Chose qui doit permettre d'arriver à l'accomplissement d'un objectif bien précis. «Nous sommes dans un processus de professionnalisation, continue-t-il. Je me suis engagé pour deux ans pour mettre mon expérience acquise en Ligue 1 et dans la formation suisse au service du club. Nous essayons de créer les conditions pour qu'un jour, le club puisse avoir de la réussite et qu'il devienne professionnel. Ça, c'est ce que nous voulons faire aujourd'hui.»

Lucerne M21 comme exemple

Et pour y arriver, les Genevois ont cherché et trouvé un modèle sur lequel se baser: Lucerne M21. «Ce qu'ils ont fait la saison dernière est un magnifique exemple et je me suis dit qu'instaurer un modèle similaire, avec des jeunes joueurs en étude ou en apprentissage à côté du foot, serait intéressant. C'est ce que nous avons instauré avec un peu moins de la moitié du groupe qui a un travail. Et pour l'encadrer, nous avions besoin d'un staff pro, comme dans ces équipes M21.»

Le travail a ensuite débuté, non sans rencontrer certaines difficultés. «Nous avons eu des périodes délicates, durant lesquelles nous ne savions pas vraiment où nous allions. Nous sommes en troisième division suisse et c'est compliqué au niveau des transferts. Il fallait faire avec cet aléa et attendre que des opportunités se présentent. Ce n'est donc pas la première place au classement qui me satisfait, mais le fait que les joueurs se sont rapidement adaptés à l'idée de jeu et qu'ils progressent. Même s'il reste encore beaucoup de travail.»

Signori Antonio devrait participer à la prochaine Coupe d'Afrique

Au milieu de ce tableau en apparence parfait, un petit bémol concerne le poste de gardien, puisqu'Étoile Carouge fait partie des formations impactées par la prochaine Coupe d'Afrique des Nations. «Cela pose un problème et nous risquons d'être désavantagés, souligne Adrian Ursea. Signori devrait partir à la CAN et il va certainement manquer le début de la préparation. Nous devrons nous adapter. Mais cela pourrait être une chance pour le gardien numéro deux ou trois de l'équipe.»

Et cela rejoint un élément dans lequel les Carougeois veulent progresser pour se rapprocher du monde pro: la vision à moyen et à long terme. «Nos joueurs commencent à être sollicités par les clubs d'un niveau supérieur et cela nous oblige à nous préparer aux départs, à travailler en amont. C'est ce qu'il nous faut aussi pour passer à un niveau professionnel. Plusieurs équipes amateurs commencent à réfléchir à l'effectif une fois revenu de vacances. Nous nous devons d'anticiper ces choses-là et nous avons préparé le mercato hivernal avec le directeur sportif Fabrice Sanches. Nous avons également déjà une projection pour la saison suivante.»

Place à la pause hivernale

Mais il est maintenant l'heure de recharger les batteries avant d'attaquer 2024. «Les joueurs ont à présent deux semaines de repos complet, puis ils auront un programme athlétique pour la dernière semaine de décembre. Le 4 et 5 janvier, nous effectuerons des tests avant d'enchaîner avec six semaines de préparation dès le 8. Nous aurons également un stage d'une semaine au Portugal à la fin du mois pour bien préparer la reprise du championnat.»

Et celle-ci aura lieu le mercredi 14 février, à Bâle, pour y défier la deuxième garniture rhénane. La première rencontre à domicile est, elle, agendée au samedi 17, face à Bulle.


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