Blick livre son classement
L'Espagne au top, la Suisse dans le top 6

Qui a cartonné dans cette phase de poules? Qui fait mieux que prévu? Qui a déçu? Notre envoyé spécial vous présente son «power ranking» et place l'Espagne en tête. La Suisse est bien classée.
Publié: 27.06.2024 à 14:07 heures
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Dernière mise à jour: 27.06.2024 à 14:25 heures
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Il y a les points, il y a les statistiques, il y a les faits bruts. Et puis, il y a le ressenti, les impressions, l'émotion dégagée. Un «power ranking» est toujours un peu subjectif, mais il reflète également les tendances de chaque équipe.

Alors que huit nations sur vingt-quatre sont désormais éliminées, notre envoyé spécial en Allemagne livre son classement après la phase de poules. Forcément, tout est discutable et laisse la porte ouverte au débat et à la sensibilité personnelle de chacune et chacun.

Entre parenthèses, l'évolution par rapport au dernier classement. 

1

Espagne (+1)

Photo: imago/Laci Perenyi

La meilleure équipe du premier tour, tout simplement. Avec ses trois victoires, la Roja a impressionné à chaque sortie, même lorsqu’elle a joué avec son équipe B contre l’Albanie. Son moins bon match a été le premier contre la Croatie, mais même ainsi elle a gagné 3-0… Elle semble armée pour aller au bout, mais la vérité des deux premières semaines n’est jamais celle des deux dernières.

Le joueur-frisson: Nico Williams. Même s’il n’a pas été aligné face à l’Albanie, comme quasiment tous les titulaires, il est le meilleur joueur espagnol de cette première phase à égalité avec Rodri, dans un autre registre. Le supersonique ailier a marqué les esprits contre les Croates et les Italiens.

2

Portugal (+1)

Photo: Icon Sport via Getty Images

Le défaite face à la Géorgie avec une équipe largement remaniée n’y change rien. Les Portugais étaient déjà assurés d’être premiers du groupe et ont pu profiter de cette rencontre pour gagner des certitudes sur qui était prêt à être utile pour la suite du tournoi et qui ne l’était pas. Ce revers ne devrait pas briser la belle dynamique née surtout du deuxième match face à la Turquie, très réussi.

Le joueur-frisson: Vitinha. Même sans jouer face à la Géorgie, il a marqué des points tant ses remplaçants n'ont pas été à la hauteur. Il donne le rythme à mi-terrain et fait le lien entre les blocs. Il s’est rendu indispensable.

3

Allemagne (-2)

Photo: DUKAS

Le match nul face à la Suisse ne doit pas faire oublier les deux démonstrations contre la Hongrie et l’Ecosse, mais doit servir d’avertissement. Si la Mannschaft n’est pas à 100%, alors elle sera en danger contre n’importe qui. Jamal Musiala a été étincelant lors des deux premières rencontres et pas du tout contre la Suisse, gêné par l’intensité du pressing sur sa personne. L’Allemagne s’en est cependant sortie face à la Nati grâce à son banc, ce qui est bon signe pour qui veut aller loin dans un tournoi.

Le joueur-frisson: Niclas Füllkrug bien sûr! L’homme qui lui a permis de terminer en tête du groupe grâce à son but de la tête face à Yann Sommer à la 92e.

4

Autriche (+6)

Photo: imago/Eibner

L’outsider-surprise est-il devenu un favori caché? Pas impossible! La sélection de Ralf Rangnick a été brillante face aux Pays-Bas et montré tous ses progrès, dans le sillage de son entraîneur, lequel est autant un fin tacticien qu’un excellent communicant. Même sans David Alaba, les Autrichiens sont devenus une sélection qui compte en Europe.

Le joueur-frisson: Christoph Baumgartner, encore lui. Le milieu de terrain offensif marque tout le temps et crée du danger de manière permanente. Si l’Autriche va loin, il sera dans l’équipe-type de l’Euro.

5

Roumanie (-1)

Photo: Offside via Getty Images

Premiers du groupe! Cela s’est joué à rien, mais cette enthousiasmante équipe de Roumanie mérite globalement sa qualification. Emmenés par une marée jaune en tribunes, les Tricolorii ont ramené de la fierté à tout un pays fou de football. L’équipe d’Edi Iordanescu est sans doute la meilleure surprise de cette phase de poules.

Le joueur-frisson: Radu Dragusin a montré durant cet Euro pourquoi Tottenham avait misé gros sur lui. Le défenseur central ne s’est pas encore imposé en Premier League, mais ce n’est qu’une question de temps.

6

Suisse (-)

Photo: keystone-sda.ch

Une phase de groupe parfaitement maîtrisée, mis à part une mi-temps contre l’Ecosse. Les Suisses marquent des buts, ce qui était la grosse inconnue avant l’Euro, et ont été à une minute de terminer en tête de leur groupe devant l’Allemagne. Fort.

Le joueur-frisson: Dan Ndoye. L’ailier a enfin marqué en sélection et, surtout, sa vitesse et sa percussion affolent toute l’Europe. Bologne pourrait encaisser un gros chèque en ce mois de juillet.

7

France (-2)

Photo: DUKAS

Quelle horreur que ces trois premiers matches pour les Bleus. Mais même sans être convaincants, c’est le moins que l’on puisse dire, les Français sont invaincus et ne prennent pas de but, sinon un penalty en deux temps de Robert Lewandowski. Ils sont là où il veulent être et leur tournoi commence vraiment maintenant.

Le joueur-frisson: Jules Koundé est convaincant sur le côté droit de la défense, même si ce n’est pas son poste de prédilection. N’Golo Kanté a lui disputé un très bon premier match, un deuxième correct et un troisième médiocre.

8

Angleterre (-)

Photo: Icon Sport via Getty Images

C’est à croire que Gareth Southgate et Didier Deschamps font un concours pour savoir lequel des deux favoris aura fait la moins bonne phase de poules. Dur de trancher, mais la France a été un poil meilleure quand même. L’Angleterre a très bien commencé son tournoi, dominant la Serbie pendant une mi-temps. Ensuite? Lumière éteinte, à l’image du prodige Jude Bellingham, étincelant en ouverture de tournoi, transparent depuis. Mais ils sont tout de même premiers du groupe…

Le joueur-frisson: Marc Guehi est une belle découverte en défense. Déjà bien connu des suiveurs de la Premier League, le central de Crystal Palace a disputé une bonne phase de groupes.

9

Slovaquie (+4)

Photo: Getty Images

Une sélection méconnue du grand public, mais l’une des plus cohérentes de ce premier tour. Ils n’ont raté qu’une mi-temps, la deuxième face à l’Ukraine. Sinon? Les Slovaques se sont présentés très bien organisés et avec un bel esprit d’équipe. Leur débauche d'énergie fait plaisir à voir, leur capacité à défendre et attaquer en équipe aussi. Ce sera compliqué pour eux en huitièmes, mais qui sait?

Le joueur-frisson: Stanislav Lobotka. Le milieu de terrain stabilise cette équipe de Slovaquie et montre toute sa classe et son autorité au coeur du jeu. Il évolue à son niveau de la Serie A et est une plus value-énorme pour cette équipe slovaque.

10

Belgique (+1)

Photo: imago/Belga

Le favori du groupe a cette fois réussi à franchir la phase de poules, pas comme au Qatar, mais les Diables Rouges n’ont réussi qu’une seule prestation de haut niveau, face à la Roumanie. Une défaite contre la Slovaquie, malgré une nette domination, et un match nul sans relief contre l’Ukraine. Ils ont cependant l’occasion de réussir leur tournoi, d’un coup, en éliminant la France. Mais s’ils perdent, ils partiront d’Allemagne sans avoir rien montré.

Le joueur-frisson: Le gardien Koen Casteels, auteur d’une passe décisive contre la Roumanie et qui, mine de rien, n’a encaissé qu’un but en 270 minutes. Le milieu de terrain Amadou Onana mérite aussi une mention.

11

Italie (+4)

Photo: Getty Images for FIGC

Une bonne mi-temps contre l’Albanie, absolument rien contre l’Espagne et une égalisation in extremis face à la Croatie. L’Italie n’a pas fait une grande première partie de tournoi, c’est le moins que l’on puisse dire, mais pour elle aussi, l’Euro commence peut-être maintenant. On ne juge jamais une grande nation sur sa phase de poules. Mais pour l’heure, c’est moyen. Et encore.

Le joueur-frisson: Riccardo Calafiori. Enorme le premier match, buteur contre son camp lors du deuxième, héros décisif à la dernière seconde du troisième grâce à un dépassement de fonction tout simplement énorme. C’est toute l’Italie qui vibre grâce au joueur de Bologne… lequel sera suspendu contre la Suisse!

12

Géorgie (+6)

Photo: Getty Images

L’exploit est majuscule et ce n’est pas parce que le Portugal était déjà assuré d’être premier qu’il faut le minimiser. Les joueurs de Willy Sagnol ont montré un coeur énorme lors de ces trois premières rencontres et ont amplement mérité leur qualification, tant pour leurs supporters que pour eux. L’expression souvent galvaudée «jouer pour le maillot» a encore une signification lorsque cette équipe se présente sur le terrain et emmène son formidable public avec elle.

Le joueur-frisson: Giorgi Kochorashvili. Le milieu de terrain a été brillant durant les trois matches, se montrant adroit balle au pied, mais aussi et surtout doté d’un grand sens du sacrifice. Un vrai joueur d’équipe, indispensable pour l’équilibre collectif.

13

Slovénie (-1)

Photo: Getty Images

Oui, il est possible de se qualifier en ne gagnant pas un match du premier tour! Les courageux Slovènes ont exploité le maximum de leurs capacités et n’ont volé aucun des trois points qu’ils ont gagné face à l’Angleterre, le Danemark et la Serbie.

Le joueur-frisson: Zan Karnicnik est, avec Jan Oblak, le meilleur joueur de ces trois premiers matches pour les Slovènes. Le latéral droit, qui n’a pu s’imposer à Ludogorets Razgrad, s’est fait une belle publicité lors de cet Euro et devrait recevoir des offres intéressantes cet été.

14

Turquie (-7)

Photo: Icon Sport via Getty Images

Un début d’Euro de feu, puis des polémiques inutiles et des prestations décevantes. Les Turcs n’ont pas existé contre le Portugal, puis s’en sont bien sortis contre la Tchéquie, jouant avec un homme de plus durant toute la rencontre sans se montrer transcendants. Il faudra élever le niveau face à l’Autriche en huitièmes sous peine de n’avoir aucune chance face à un collectif aussi bien huilé et à l’art du pressing de l’équipe de Ralf Rangnick.

Le joueur-frisson: Hakan Calhanoglu. Il arrive que les leaders de la sélection turque n’assument pas leur rôle, pour diverses raisons, mais lui porte sa sélection avec fierté et fait le nécessaire sur le terrain pour être suivi. Un immense cador, tant en club qu’en équipe nationale.

15

Danemark (-1)

Photo: DUKAS

Qualifiés en tant que deuxième du groupe grâce aux… cartons jaunes (!), les Danois n’ont pas convaincu lors de cette première phase. Pour le dire clairement, tout le monde attendait mieux de leur part, dans le jeu comme dans les résultats, mais ils n’ont pas perdu une seule fois, ce qui est tout de même un signe de solidité. Il faudra faire beaucoup mieux pour espérer inquiéter l’Allemagne en 8es. Cette équipe, à dire vrai, ne dégage pas grand-chose contrairement aux années précédentes.

Le joueur-frisson: Christian Eriksen, homme du match lors de deux journées sur trois. Non seulement l’histoire est belle, mais, surtout, il est revenu à un excellent niveau.

16

Pays-Bas (-7)

Photo: Getty Images

Dominés par une équipe d’Autriche plus joueuse et plus énergique, les Pays-Bas ont traversé ce premier tour de manière anonyme, ne s’en sortant que pas la grâce d’une victoire sans relief face à la Pologne. Le soutien en tribunes est exceptionnel. Ce qui se passe sur le terrain beaucoup moins.

Le joueur-frisson: Memphis Depay a gardé son équipe dans le match face à l’Autriche. Mais rien de bien fou non plus.

17

Hongrie (+5)

Photo: IMAGO/Sebastian Frej

Les Hongrois paient leur première mi-temps complètement ratée face à la Nati et ont traîné ces horribles quarante-cinq premières minutes jusqu’à la fin. Cruel: ils ont dû s’entraîner lundi, mardi et mercredi en espérant des résultats favorables dans les autres groupes et… l’ont fait pour rien. Les joueurs et le staff ont perdu trois jours de vacances, mais ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes.

Le joueur-frisson: Kevin Csoboth, pour un seul et unique instant de gloire: son but à la 100e face à l’Ecosse et la folie qu’il a provoqué avec son tir, tant en tribunes que sur le banc ou sur le terrain. L’un des plus beaux moments de cet Euro. Un des plus émouvants aussi, en raison de la terrible blessure subie par Barnabas Varga peu avant.

18

Ukraine (-2)

Photo: IMAGO/Shutterstock

Le meilleur quatrième, et donc éliminé, de l’histoire de l’Euro, tout simplement. Des équipes se sont qualifiées avec trois points et les Ukrainiens rentrent à la maison avec quatre unités, ce qui semble cruel. La vérité est qu’ils ont manqué leur premier match face à la Roumanie et ont traîné ce 3-0 jusqu’à la fin. Dommage, cette équipe a du talent et du potentiel. Sa jeunesse donne envie de la revoir plus forte dans deux ans à la Coupe du monde.

Le joueur-frisson: Anatoly Trubin. Remplaçant au premier match, il a montré à Sergeï Rebrov que le sélectionneur s’était trompé en ne le faisant pas débuter le tournoi. Impeccable tant face à la Slovaquie que contre les Belges.

19

Tchéquie (+2)

Photo: AFP

Une déception de cet Euro, même s’ils ne faisaient pas partie du cercle des outsiders, même élargi. L’histoire aurait peut-être été différente sans ce carton rouge pour Antonin Barak au tout début du match face à la Turquie, mais ils n’en ont pas fait assez lors des deux premières rencontres contre le Portugal et la Géorgie pour être vraiment regrettés.

Le joueur-frisson: Lukas Provod, le milieu de terrain du Slavia Prague. Mais c’est vraiment pour en trouver un.

20

Albanie (-4)

Photo: Icon Sport via Getty Images

Dans un autre groupe, ils seraient peut-être passés, mais le tirage au sort avait été trop dur avec eux, leur imposant l’Italie, l’Espagne et la Croatie. Ils sortent avec un seul point, mais auraient sans doute mérité mieux. Les Albanais peuvent être fiers d’eux, tant leur effectif trop limité en qualité ne leur permettait pas d’espérer mieux dans ce groupe.

Le joueur-frisson: Kristjan Asllani n’a pas fait un mauvais Euro, loin de là. Le milieu de terrain de l’Inter n’a pas crevé l’écran, mais il a été discipliné et travailleur.

21

Croatie (-2)

Photo: Getty Images for FIGC

La grande déception de ce premier tour. Les Croates ont remporté leurs trois matches sur le terrain de la possession, même face à l’Espagne, et ils ont perdu quatre points dans les arrêts de jeu contre l’Italie et l’Albanie. Ce n’est cependant pas illogique, tant ils ont baissé en intensité par rapport aux deux dernières. Le crépuscule d’une génération dorée. La dure loi de la nature.

Le joueur-frisson: Luka Modric, qui d’autre? Et dire qu’il s’agissait sans doute de la dernière fois où on le voyait sous le maillot à damier dans une grande compétition… Lui aurait mérité une autre fin.

22

Serbie (+1)

Photo: Getty Images

La déception permanente. Un sélectionneur, le légendaire ancien numéro 10 Dragan Stojkovic, licencié au lendemain de l’élimination, des prestations déprimantes, des polémiques stériles et un talent individuel sous-exploité: la Serbie a été fidèle à elle-même lors de cet Euro. Quand cette sélection va-t-elle enfin être digne de son potentiel?

Le joueur-frisson: le gardien Predrag Rajkovic est le seul joueur de l’effectif qui a le droit de partir en vacances sans se cacher au fond d’une grotte des Balkans. Avec Ivan Ilic, peut-être.

23

Pologne (+1)

Photo: Getty Images

Rien de bon, jusqu’à ce match nul contre la France qui permet au moins aux Polonais de sortir la tête (un peu) haute. Cette équipe n’arrive jamais à franchir un cap en grande compétition, elle qui a été sorties en 8es au Qatar il y a deux ans.

Le joueur-frisson: Lukasz Skorupski. Le gardien de Bologne, décidément l’équipe à la mode durant cet Euro, a dégoûté la France à lui tout seul.

24

Ecosse (-4)

Photo: Getty Images

Cette équipe n’est même pas une déception, car elle était trop limitée pour espérer autre chose. Elle possède certes quelques bons joueurs, mais pas assez pour espérer passer une phase de poules d’une grande compétition. Un manque de qualité criant malgré quelques joueurs titulaires en Premier League.

Le joueur-frisson: Billy Gilmour n’a pas été recruté pour rien par Brighton, l’une des équipes les plus excitantes de Premier League et les plus à la pointe dans la recherche de jeunes talents. Le milieu de terrain écossais a livré un tournoi solide.


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