Ce ne sont pas Xherdan Shaqiri, Granit Xhaka ou Yann Sommer qui sont les stars du football les plus populaires de Suisse, mais bien Alisha Lehmann, 23 ans, née dans la commune bernoise de Tägertschi, près de Münsingen, qui compte 346 habitants. L’attaquante d’Aston Villa est suivie par 7,6 millions (!) de personnes sur Instagram. Plus que Xhaka (2,4 millions), Shaqiri (2,7 millions) et toutes les autres stars masculines de la Nati réunies. S’y ajoutent près de 6 millions sur TikTok. Sa communauté de fans augmente à chaque vidéo, à chaque post, quasiment d’heure en heure. Seul Roger Federer (9,4 millions) a (encore) plus d’abonnés Instagram parmi toutes les stars du sport suisse (voir encadré ci-dessous).
- Roger Federer: 9,4 millions de followers
- Alisha Lehmann : 7.6 millions
- Xherdan Shaqiri: 2,7 millions.
- Granit Xhaka: 2,4 millions.
- Stan Wawrinka : 1,2 million
- Andri Ragettli: 531'000
- Belinda Bencic: 408'000
- Clint Capela: 312'000
- Beat Feuz: 164'000
- Roger Federer: 9,4 millions de followers
- Alisha Lehmann : 7.6 millions
- Xherdan Shaqiri: 2,7 millions.
- Granit Xhaka: 2,4 millions.
- Stan Wawrinka : 1,2 million
- Andri Ragettli: 531'000
- Belinda Bencic: 408'000
- Clint Capela: 312'000
- Beat Feuz: 164'000
Cette semaine, l’attaquante de la Nati a fait savoir à l’ASF et à son entraîneur Nils Nielsen qu’elle souhaitait renoncer volontairement à l’Euro en Angleterre pour des raisons mentales. Elle a fait cette annonce surprenante un mois avant le coup d’envoi de la compétition. Il n’y a pas plus de détails. Son management ne répond pas aux questions. Et Lehmann reste elle aussi silencieuse sur les médias sociaux. Du moins en ce qui concerne son refus de participer aux rencontres de l’équipe de Suisse. Pour le reste par contre, point de pause. Elle continue de poster. Ses millions de followers le savent: Alisha Lehmann a récemment dansé lors d’une pool party à Ibiza, posé à côté d’une Ferrari et sur un yacht. Depuis vendredi, elle est au Brésil.
Une pause foot au lieu d’une pause médias sociaux
Des problèmes mentaux? C’est bien possible, estime l’experte des médias sociaux Melanie Balasopulos. «Cultiver des millions de followers et recevoir des milliers de commentaires par jour peut entraîner des problèmes mentaux. Une pause dans les médias sociaux lui ferait du bien en ce moment», a-t-elle détaillé à Blick en cours de semaine. Alisha Lehmann a donc pris un congé sabbatique. La star du football la plus populaire de Suisse ne renonce pas pour autant à internet, mais elle laisse tomber l’Euro.
Pourtant, elle se réjouissait tellement de sa première phase finale. Lors du camp d’entraînement de l’équipe nationale à Marbella en février, elle était encore très excitée à l’idée de disputer l’Euro en Angleterre, là où elle évolue: «L’importance du football féminin en Angleterre est immense. Nous, les joueuses, sommes reconnues. L’Euro sera super. Et pour moi, c’est quasiment un tournoi à domicile puisque cela fait quatre ans que je vis là-bas.» Et elle nous a révélé son rêve secret en songeant à cette compétition: «Dans chaque tournoi, il y a une équipe surprise. Pourquoi ne serait-ce pas nous, les Suissesses, cette année? Nous avons ce qu’il faut pour cela».
Bien que la star d’Internet n’ait pas vraiment besoin des médias pour diffuser ses opinions, elle a répondu patiemment à toutes les questions de Blick. Elle parle des effets de sa popularité: «Dans la rue, on m’aborde déjà souvent. Les adolescents, surtout à cause de TikTok. Les plus âgés, à cause d’Instagram».
Alisha Lehmann sur sa relation avec Douglas Luiz
Elle s’est souvenue de ses débuts au FC Konolfingen: «Je n’aurais jamais pensé devenir footballeuse professionnelle. J’ai commencé à jouer au football à l’âge de six ans, c’était mon passe-temps favori et je n’ai tout simplement jamais arrêté». Elle ne tarit pas d’éloges sur son club actuel, Aston Villa: «Je ne me suis jamais sentie aussi bien. C’est professionnel tout en étant familial».
Là-bas, elle évolue dans le même club que le footballeur brésilien, Douglas Luiz (24 ans). «Nous avons récemment emménagé ensemble. Ça se passe super bien. Nous nous entraînons à des heures similaires et sommes souvent à la maison en même temps. Maintenant, je dois également aller regarder ses matches – et lui aussi les miens évidemment.»
Seule la question de savoir si elle est plutôt footballeuse ou influenceuse ne la fait pas rire. «Je ne suis pas une influenceuse. Mon métier est footballeuse. Seulement footballeuse. Beaucoup de gens l’oublient trop souvent». Elle explique qu’elle utilise ces plateformes des réseaux sociaux pour rapprocher les gens de son sport.
En conséquence, elle et son audience devraient être une pure bénédiction pour le football féminin suisse, qui cherche depuis des années à attirer l’attention et à être reconnu. Mais tout le monde n’est pas de cet avis. Certains ont du mal avec la manière dont elle se met en scène dans ses posts et ses vidéos. Ils critiquent le fait que son profil ressemble plus à celui d’une «it-girl» à la Kim Kardashian qu’à celui d’une footballeuse.
La capitaine Lia Wälti: «Alisha a choisi cette voie»
La capitaine de l’équipe nationale Lia Wälti peut certes comprendre les discussions, mais elle voit tout cela de manière particulièrement détachée: «Je pense que chacun et chacune devrait faire ce qu’il ou elle veut. Alisha a choisi cette voie. Et elle a un sacré succès». Selon la star d'Arsenal, le seul inconvénient serait que ses followers réduisent Alisha ou même le football féminin en général à l’apparence: «car ce serait faux. Nous pouvons toutes faire bien plus que simplement être belles…».
Les critiques concernant ses posts Instagram ne désarçonnent pas Alisha Lehmann: «Je peux assumer tout ce que je publie. De plus, je peux contrôler de cette manière ce que je veux partager avec d’autres personnes et ce que je préfère garder pour moi. Je peux poster ce que je veux». Enfin, pas tout à fait. Si elle ne respectait pas les accords passés avec ses sponsors, si elle ne portait pas les bons vêtements par exemple, elle serait mise à l’amende. «Je devrais alors à nouveau payer», sourit-elle.
Mais la joueuse bernoise peut se permettre de payer les amendes. Malgré son succès sur le terrain, elle gagne beaucoup plus d’argent avec Instagram et TikTok qu’avec le football. Selon l’experte en influence Balasopulos, Alisha Lehmann devrait gagner chaque année un montant de plusieurs millions grâce à son audience. Cette femme d’affaires peut donc facilement tourner le dos au football.