Les nouvelles recrues de Sion, relégué en Challenge League, n'ont pas signé des contrats courant sur une seule année. Cela mérite d'être mentionné, dans la mesure où l'on pouvait supposer jusqu'à présent que la fin de la saison serait marquée par la fin du football professionnel en Valais. C'est ce qu'avait annoncé à plusieurs reprises le président et propriétaire du club Christian Constantin (CC). Au lieu de cela, l'entraîneur Didier Tholot a signé un contrat d'un an, avec une option de prolongation de deux années supplémentaires. L'attaquant Dejan Sorgic dispose, quant à lui, d'une option supplémentaire d'un an. CC a-t-il déjà bousculé ses plans?
Le président s'explique: «Le canton du Valais, la ville de Sion et moi-même nous sommes donné jusqu'à la fin de l'année pour évaluer et affiner un plan prévoyant la poursuite de l'activité professionnelle. Si nous arrivons à la conclusion que nous pouvons mettre ce plan en pratique, je déposerai une demande de licence pour la Swiss Football League. Sinon, non.» Cette demande doit parvenir à la ligue avant le 2 mars 2024.
Un nouveau stade pour 2029
Très grossièrement, il est prévu de construire un stade flambant neuf, pour quelque 120 millions de francs, ainsi qu'une académie, avec un centre d'entraînement, pour un coût 30 millions de francs. Un complexe intégré de 1'000 logements doit permettre de financer l'ensemble du projet.
CC explique les détails: «Le plan prévoit que le canton contribue à hauteur de 45 millions et la ville de 50 millions, principalement en mettant à disposition le terrain à bâtir. Et moi 55 millions.» L'inauguration du nouveau stade, qui sera construit de toutes pièces et situé à côté de l'ancien Tourbillon, est prévue pour le 1er juillet 2029. En revanche, l'académie et le centre d'entraînement, prévus à côté de l'école d'agriculture du Valais, dans la région de l'aéroport, devraient pouvoir être mis en service en 2026.
Ce qui intéresse, c'est de savoir comment le stade et les activités professionnelles seront financés à l'avenir. «Cela devrait se faire grâce au grand complexe résidentiel qui couvre 90'000 mètres carrés. Et ce, de la manière suivante: avec les 166 premiers appartements qui seront vendus, nous financerons le stade. Ensuite, 420 autres appartements seront vendus. La troisième tranche, encore environ 420 logements, sont des unités locatives. Ils deviendront alors la propriété d'une fondation qui doit être créée», détaille Christian Constantin.
Joue-la comme Tintin
Sur les revenus locatifs, neufs millions de francs devraient être versés chaque année au club, via cette fondation. C'est le montant que Christian Constantin a investi, en moyenne, saison après saison dans son club pour financer le fonctionnement professionnel. «Cela remplace donc le mécénat que je pratiquais jusqu'à présent», explique CC.
Tous ces plans font sens et sonnent bien. Reste maintenant à voir comment les négociations vont se dérouler, et quand Christian Constantin voudra arrêter. «La série Tintin s'adresse aux jeunes de 7 à 77 ans. J'arrêterai donc de travailler à 77 ans», déclare le Valaisan. Le 7 janvier dernier, CC a fêté ses 66 ans. Il continuerait donc de travailler jusqu'à cinq ans après l'inauguration du nouveau Tourbillon. Mais seulement dans son activité principale, et pas dans le football. En Valais, il est surnommé Tintin, comme le héros de la bande dessinée.