La frénésie en Écosse
Cedric Itten et son amie ont appris à gérer les médias britanniques

Cedric Itten (24 ans) et sa petite amie Nina (23 ans) ont vécu une année particulière avec un déménagement à Glasgow après avoir quitté Saint-Gall en 2020. Ensemble, ils parlent de ce départ, de la non-sélection pour l'Euro et de la folie des médias britanniques.
Publié: 07.06.2021 à 05:30 heures
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Dernière mise à jour: 07.06.2021 à 08:50 heures
Eynat Bollag (texte) et Stefan Bohrer (photos)

Un merveilleux temps estival illuminait la ville de Bâle jeudi dernier. Au moment où le bateau approche, l'attaquant des Glasgow Rangers, Cedric Itten, et sa petite amie Nina attendent sur le quai. Les deux sont récemment rentrés chez eux. Ils n'ont jamais autant espéré ce retour dans leur maison de Bâle. Mais nous y reviendrons plus tard.

Tout à coup, tout est allé très vite

Cedric Itten est évidemment content de pouvoir passer cette journée avec Nina. Il aurait toutefois préféré le passer au camp d'entraînement de l'équipe nationale à Bad Ragaz. Mais le rêve de disputer l'Euro ne s'est pas réalisé. L'attaquant saint-gallois n'a pas été appelé par le sélectionneur Vladimir Petkovic. «C'est sûr que je trouve cela extrêmement dommage», a-t-il remarqué. Buteur lors des qualifications face à la Géorgie et Gibraltar, il pensait que ses chances de disputer la compétition estivale étaient bonnes. «Mais c'est quelque chose que je ne peux pas changer et je dois en tirer le positif. C'est ce que j'ai toujours essayé de faire. Même au cours de ces derniers mois.»

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Alors que nous avançons confortablement avec eux sur le Rhin en direction de la Münsterplatz, Cédric et Nina reviennent sur leur déménagement en Écosse pour le moins précipité. «C'était très clairement le plus grand défi que nous ayons eu à relever ensemble», a admis Cedric Itten. Tout s'enchaîne très vite lorsqu'il quitte Saint-Gall, avec Nina, pour l'Écosse en août dernier. Nina ajoute: «Le football est un monde où tout va très vite. Mais à ce moment, c'était encore plus rapide.» L'assistante médicale a quitté son emploi chez un ophtalmologue et se réjouissait de l'aventure qui attendait le couple. Le jeune femme de 23 ans voulait fréquenter une école d'anglais, rencontrer des gens, chercher un emploi. Mais rien n'en sort pendant un long moment à cause de la couronne.

Cedric Itten et sa petite amie Nina sont actuellement dans leur ville natale de Bâle.
Photo: STEFAN BOHRER
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«Tout était plus compliqué»

Alors que l'ancien chasseur de buts saint-gallois se trouve entouré de personnes au club tous les jours, Nina a tenté de se créer son propre environnement dans cette situation difficile entre la cuisine, ses entraînements de sport et, surtout, l'aménagement de leur maison. Leur domicile n'a été disponible qu'après un mois de vie écossaise. «Avec le coronavirus, il n'y avait pas beaucoup de maisons disponibles, précise Nina. Notre maison n'était même pas pas sur les annonces.» Et jusqu'à ce que les meubles soient enfin livrés, tout a pris du temps.

«Tout était vraiment plus compliqué, poursuit Cedric Itten. C'était une situation exceptionnelle. Mais nous l'avons maîtrisée. Nous avons réussi pendant ces dix mois à construire une maison dans ces conditions difficiles.» Cette première expérience à l'étranger, ils l'ont vécue sans l'aide ni la présence de leurs proches. Prendre l'avion pour une virée à Glasgow n'a jamais pu être une option.

Ces défis ont soudé les deux amoureux. Cedric et Nina sont en couple depuis huit ans maintenant. Nina sourit: «'Cedi' est ma motivation au quotidien». «Et toi la mienne», répond affectueusement l'attaquant. Nina narre l'histoire de la première lettre d'amour qu'il lui a écrite, c'était en sixième année. Itten: «Je la trouvais vraiment mignonne, mais j'étais trop timide et trop concentré sur le football.» Trois ans plus tard, ils se sont retrouvés.

Nina devient mannequin

Depuis cet instant, Nina, qui a d'ailleurs joué au football au FC Allschwil, est aux côtés de Cedric Itten. En Suisse, elle se fait discrète dans les médias. En Écosse, elle a été confrontée à une autre réalité. Elle fait tout d'un coup face à un intérêt accru autour de sa personne. Elle est devenue le modèle aux côtés d'Itten. Une image qu'elle n'accepte pas du tout. Ses posts sur Instagram terminent dans les journaux. C'est une de ses amies qui l'en informe. «Je ne regardais pas, s'est-elle souvenue. Pour l'heure, je n'ai pas eu à m'en plaindre. Ce ne furent que des compliments.» Mais les autres joueurs des Glasgow Rangers ont sensibilisé Cedric Itten au sujet des médias. «Vous devez être extrêmement prudents», lui ont-ils dit. Nina: «Les médias au Royaume-Uni sont juste totalement fous de football.» Grâce à une attitude irréprochable, tout s'est finalement bien déroulé sur ce point également.

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Arrivés sur la Münsterplatz de Bâle, Cédric et Nina parlent de leurs projets de vacances. Bâle ne sera pas leur seule destination. «Nous pourrions aller au Portugal, au bord de la mer», se projète Nina. Cette destination n'est pas choisie au hasard. Non seulement, cela leur permettrait de profiter pleinement des vacances d'été, mais depuis cet endroit, ils pourraient échapper à la menace d'une quarantaine au moment de rentrer en Écosse. Et l'Euro? Il est au programme. «Peu importe où nous nous trouverons, nous regardons les matches», précise Itten, ajoutant avec un large sourire: «L'Euro, on le regarde. Ce n'est pas négociable.»

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