L'ex-patron bernois du football ukrainien
«Il faut suspendre la Russie de toutes les compétitions»

Pendant deux ans, le Bernois Thomas Grimm, 62 ans, a été le président de la ligue ukrainienne de football. Il est choqué par l'attaque des Russes. Et demande que ces derniers soient éjectés de toutes les compétitions internationales de football.
Publié: 25.02.2022 à 05:04 heures
Andreas Böni

Il y a près de deux ans, le Suisse Thomas Grimm a démissionné de son poste de patron de la Premier League ukrainienne. Il a occupé cette fonction deux années durant: il passait entre trois et quatre jours en Ukraine toutes les deux semaines. De plus, il assistait régulièrement à des matches de la Ligue depuis Kiev.

L'Ukraine est donc un pays qu'il connaît bien, et auquel il est encore aujourd'hui attaché. Ce natif du canton de Berne continue d'avoir de nombreux échanges avec Kiev. «Je suis en contact avec mes anciens collègues et je suis choqué par ce qui se passe», témoigne-t-il.

Il demande des sanctions sévères

Thomas Grimm s'inquiète beaucoup pour les Ukrainiens. «Personne ne sait actuellement jusqu'où ira Poutine, déplore-t-il. J'espère simplement que la communauté internationale, y compris la Suisse, réagira violemment à cette invasion, dans l'espoir que cette attaque, cette horreur, puisse être stoppée.» Mais il pense aussi aux conséquences que cette situation dramatique aura sur le monde du sport. «À mon avis, la FIFA et l'UEFA ne peuvent pas non plus se soustraire à ces sanctions», affirme-t-il.

Thomas Grimm a été le patron de la ligue de football ukrainienne pendant deux ans.
Photo: Sven Thomann
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La position de Grimm est claire. «Il faut suspendre la participation des équipes russes - de club et nationales - à toutes les compétitions de la FIFA et de l'UEFA, tant que la liberté et la souveraineté de l'État et du peuple ukrainiens ne sont pas rétablies à 100%», assène-t-il.

Il reprend: «En outre, je ne vois pas comment l'UEFA peut continuer en toute bonne conscience à maintenir Saint-Pétersbourg comme lieu de la finale de la Ligue des champions en mai.» Sur ce point, l'entité doit se réunir vendredi matin pour évaluer la situation, et également se prononcer sur la tenue ou non sur sol russe de barrages qualificatifs pour le Mondial 2022. Les fédérations polonaise, suédoise et tchèque, toutes trois concernées par ces barrages, ont demandé à ce que les rencontres se déroulent ailleurs.

Le week-end dernier, le championnat ukrainien aurait dû démarrer la phase retour. Toutefois, le Chakhtar Donetsk (à Kiev), l'Olimpik Donetsk (à Kiev) ainsi que le Soria Louhansk (à Zaporijjia) ne jouent plus à domicile depuis 2014 déjà, en raison du conflit. Mais, logiquement, la compétition a été suspendue jeudi après l'invasion, et aucune compétition sportive ne peut être organisée sous la loi martiale.

Thomas Grimm se fait aussi beaucoup de souci pour ses anciens collègues de travail: «Je connais quelques personnes qui continuent à travailler à Kiev. Il y sont encore même aujourd'hui, après les attaques. Mais leurs familles ont déjà pris la direction de l'ouest, plus près de la frontière polonaise.»

(Adaptation par Lauriane Pipoz)


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