Au LS pour six mois, ou plus?
Donat Rrudhani: «Je me suis tout de suite senti à la maison»

Donat Rrudhani s'éclate au Lausanne-Sport et il ne s'en cache pas. Prêté par Young Boys, l'international kosovar ne sait toutefois pas encore s'il restera au LS la saison prochaine. L'ailier sait en revanche que ces six mois lui seront profitables. Interview.
Publié: 30.04.2024 à 17:49 heures
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Dernière mise à jour: 30.04.2024 à 18:17 heures
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Bastien FellerJournaliste Blick

Arrivé cet hiver en prêt de Young Boys malgré l'intérêt d'autres clubs mieux classés, Donat Rrudhani a tout de suite su se montrer décisif pour le Lausanne-Sport. Un but face au Stade Lausanne-Ouchy (1-1) pour son premier match, un second face à Yverdon (3-1) le week-end suivant. Deux autres ont encore suivi face à Saint-Gall (3-3) début avril.

L'international kosovar, qui sera à nouveau disponible ce dimanche, se sent bien à Lausanne et l'assure: il est très content de son choix. Nul doute que le LS l'est également. Interview.

Le Lausanne-Sport n'a pas connu la défaite lorsque vous étiez titulaire (entrée à la 83e face à Servette et absent contre Lugano). Vous êtes un peu le porte-bonheur de cette équipe...
À Bâle, ils ont gagné et je n'étais pas là (rires). Je ne sais pas, mais Servette et Lugano, c'étaient deux déplacements compliqués et ce n'est pas sûr qu'avec moi, les résultats auraient été différents.

À Lausanne, Donat Rrudhani a retrouvé la confiance.
Photo: Pascal Muller/freshfocus
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D'ailleurs, pourquoi avoir choisi le Lausanne-Sport?
Beaucoup m'ont posé la question et souvent par rapport au classement (ndlr: le LS était onzième à cette période). Je suis venu ici, car pour moi, Lausanne n'avait rien à faire à cette place-là. Je les voyais en première partie de tableau. Et en arrivant, j'ai eu la confirmation. J'ai eu plusieurs options, mais je le sentais bien, notamment après les premiers contacts. J'étais sûr que ces six mois seraient bons pour moi et pour le club.

Qu'est-ce que cela change mentalement de lutter pour le titre, puis soudainement contre la relégation?
C'est très différent. Dans les deux cas, tu as de la pression, mais elle n'est pas la même. Celle pour ne pas descendre est plus élevée que celle pour être champion. Lutter contre la relégation, cela veut dire que tout ne tourne pas rond dans l'équipe. On doit s'entraîner encore plus et se remettre en question constamment. En haut, quand tout va bien, les choses se font plus facilement. Je suis content de vivre ça, c'est une expérience qui te forge.

Avez-vous senti un doute au sein de l'équipe à votre arrivée?
Cela faisait plusieurs matches que les gars n'avaient plus gagné et je m'attendais à retrouver l'équipe au fond du trou. Mais pas du tout, ils étaient tous très déterminés, ils voulaient progresser pour sortir de cette situation. On m'a dit que l'équipe et le staff n'ont rien changé au niveau des entraînements et cela a tourné. Espérons que cela continue comme cela.

En arrivant d'YB, pensez-vous avoir amené l'expérience du haut de classement dans vos bagages?
J'ai tout de suite dit que je voulais apporter quelque chose à cette équipe sur et en dehors du terrain. Je suis venu avec de la volonté, de la joie de vivre sur le terrain et en dehors et cette motivation à toujours être positif. Je pense que c'était déjà dans l'équipe et qu'il fallait que ça se révèle.

Comment vous sentez-vous dans ce groupe?
Super, j'ai très bien été accueilli. C'est ma première fois dans un vestiaire romand. J'appréhendais un petit peu. Je ne connaissais personne dans le vestiaire, sauf Raoul Giger avec qui j'ai joué à Aarau. Mais je me suis tout de suite senti à la maison. La preuve, j'ai tout de suite été performant, marquant lors de mes deux premiers matches. J'ai aussi senti la confiance du coach dès le premier jour et c'est très important pour un joueur. Je n'étais pas au mieux physiquement et mentalement avant d'arriver au LS.

Comment est Ludovic Magnin au quotidien?
Il est génial. Il apporte de la joie de vivre et de la compétitivité. Parfois, il s'énerve et cinq minutes plus tard, il amène une énergie positive. Je ne le connaissais pas, mais en le voyant sur le côté lors des matches, j'avais l'impression qu'il était fou (rires). Mais quand tu joues pour lui, tu ressens l'énergie positive qu'il te donne. Elle te pousse à te surpasser. Et j'ai besoin d'un entraîneur comme ça, pas de quelqu'un qui me dit toujours ce que je veux entendre. C'est ce dont a aussi besoin une équipe qui veut grandir.

Ludovic Magnin demandait en début de saison des ailiers, il en a désormais quatre qui pourraient tous être titulaires. Comment vivez-vous cette concurrence avec Fousseni Diabaté, Rares Ilie et Samuel Kalu?
C'est une concurrence très saine. J'ai d'ailleurs tendance à plus parler avec eux qu'avec les autres. Nous sommes au même poste, et nous nous conseillons beaucoup. Contre le SLO et Yverdon, Fouss (ndlr: Diabaté) ne jouait pas et il est venu vers moi à la mi-temps pour me conseiller par rapport à mon adversaire direct. Il pourrait ne rien me dire, car c'est mon concurrent. Mais cela montre à quel point la concurrence est saine. Et cela à tous les postes. C'est très important pour la suite.

Si l'on compare avec Young Boys, qui a des ambitions tout autre, les choses se passaient-elles de la même manière?
C'était pareil. Je suis aussi arrivé en ne connaissant personne et je me demandais comment ils allaient être avec moi. Fassnacht, cinq fois champion et qui joue à la même position que moi, me conseillait très souvent. Je l'observais aussi beaucoup. Il y avait également Ngamaleu, Ugrinic, ... Avoir une concurrence saine est un facteur très important.

Encore plus lorsque l'on lutte contre la relégation...
Clairement. Et quand je suis arrivé, je cherchais quel était le problème, je voulais comprendre pourquoi Lausanne était onzième. Jusqu'au match contre le SLO, je ne comprenais pas. L'ambiance entre les joueurs est excellente, la qualité est présente, le lien entre l'équipe et le staff est excellent, ... Je me suis demandé si une fois arrivé au match tout allait changer. Mais pas du tout. Nous avons fait 1-1 alors que nous aurions dû gagner 4 ou 5-1. J'ai compris qu'il manquait un brin de chance.

Et concernant les infrastructures, quelles sont les différences entre le leader du championnat et le LS?
Nous sommes aussi très bien servis à Lausanne. Il n'y a pas de grandes différences, même au niveau du staff, tout est quasiment pareil. Seules les méthodes de travail changent.

Le Lausanne-Sport possède une option d'achat. Aimeriez-vous rester pour la saison prochaine?
Franchement, je n'y ai pas encore réfléchi. J'ai d'ailleurs demandé à mon agent de ne pas m'en parler tout de suite, car il reste cinq matches. Je n'ai pas envie d'être distrait par cela.

Surtout qu'il ne vous manque pas grand-chose pour officialiser le maintien...
Oui, et c'est l'objectif numéro un. Néanmoins, pour moi, et sans doute aussi le cas du staff, ce n'est pas qu'une question de se maintenir, mais de finir premier du deuxième groupe. Nous pouvons rattraper Lucerne. Bâle et Yverdon sont aussi tout près et cela va être une belle lutte. Se sauver ne signifie pas que nous sommes ensuite en vacances. Il serait important de pouvoir gagner tous les matches. Cela serait aussi un manque de respect pour les équipes qui jouent encore quelque chose de se relâcher. Même pour nous, c'est mieux pour la tête de finir la saison sur cinq victoires et de terminer septième.

Les affluences à la Tuilière grimpent, il serait aussi dommage pour le LS de gâcher cette belle euphorie...
Je trouve l'ambiance super depuis que je suis là. Je crois qu'il n'y a pas eu une fois moins de 6 ou 7000 spectateurs. Ça aide beaucoup, parce que ce n'est pas un stade de 40'000 places. On remarque tout de suite la différence entre 4000 et 7000 personnes. Il faut vraiment surfer sur ça, la préparation de la saison suivante commence maintenant.

Dans quel état d'esprit se trouve l'équipe au moment d'aborder ce tour de relégation?
Dans un très bon état d'esprit. Nous avons eu une semaine un peu plus calme, car nous n'avions pas de match, mais nous allons nous remettre à fond dedans. Les cinq matches vont s'enchaîner et comme je l'ai dit, nous voulons bien finir.

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Lugano
FC Lugano
6
4
13
2
Servette FC
Servette FC
6
-3
12
3
FC Zurich
FC Zurich
5
6
11
4
FC Lucerne
FC Lucerne
6
4
11
5
FC Bâle
FC Bâle
6
9
10
6
FC St-Gall
FC St-Gall
5
5
10
7
FC Sion
FC Sion
6
4
10
8
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
6
-4
5
9
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
6
-4
4
10
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
6
-7
4
11
FC Winterthour
FC Winterthour
6
-7
4
12
Young Boys
Young Boys
6
-7
3
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