Le SLO se sépare de son coach
Anthony Braizat: «Il n'y avait pas le feu»

La nouvelle est tombée ce lundi et en a surpris plus d'un: Anthony Braizat n'est plus l'entraîneur de Stade Lausanne-Ouchy. Le technicien français réagit à cette annonce pour Blick.
Publié: 14.11.2023 à 11:19 heures
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Dernière mise à jour: 14.11.2023 à 12:13 heures
Bastien Feller

Quelles sont les explications qui vous ont été données?
La direction a voulu créer un électro-choc pour responsabiliser les joueurs.

Sentiez-vous que le groupe n'était plus derrière vous?
Non, pas du tout. Après, il y avait un manque de réaction sur les deux dernières rencontres surtout. Si on se rappelle aussi, on fait un match nul à Zurich où on a trois face-à-face avec Brecher alors qu'on mène 1-0. On amène Servette aux prolongations alors qu'ils marchent sur tout le monde actuellement, on a 10 points avec un match en moins et on proposait du jeu très intéressant par rapport au contingent que l'on avait. On avait des périodes de jeu en Super League qui étaient très intéressantes. Après, on ne marquait pas et on encaissait trop de buts. On a voulu ensemble amener ces joueurs qui n'avaient aucune expérience à ce niveau, les faire progresser, les faire travailler et on voit qu'il y a quelques manques dans l'équipe.

Comprenez-vous cette décision?
Je pense avoir fait du bon boulot, que ce soit en Super League comme en Challenge League. Et il ne faut pas oublier qu'on a 4,8 millions de budget. Si vous regardez, toutes les autres équipes dépassent les 10 millions. Le projet était très intéressant: faire avec des jeunes et sans trop de moyens. Je souhaite que le SLO s'en sorte et je suis resté en bons termes avec ma direction. Ils ont d'ailleurs été surpris que je le prenne bien. Mais moi, je ne pense qu'à une chose, c'est aux joueurs et au club. Anthony Braizat, il passe après. Il ne faut pas oublier qu'ils m'ont donné ma chance de revenir en Challenge League et de pouvoir coacher en Super League. Maintenant, c'est le football et c'est comme ça.

Anthony Braizat a été démis de ses fonctions d'entraîneur du Stade Lausanne-Ouchy ce lundi soir.
Photo: Pius Koller

J'imagine que vous êtes fier de ce que vous avez accompli...
Je suis fier de ce que j'ai fait et surtout, il n'y avait pas le feu. On a 10 points, on n'est pas derniers et on a un match en moins. C'est plutôt la manière sur les deux dernières rencontres où on gagne et on se fait remonter en prenant des rafales de but en peu de temps. Je pense que ça, la direction ne l'a pas accepté et apprécié. Je reste tout de même en très bons termes avec Yagan Hirac qui est mon directeur sportif et mon ami. C'était dur pour lui, mais il pense à son club.

Avez-vous le sentiment d'avoir tout donné pour le SLO?
Je me suis donné au maximum avec cette équipe pour ce club et je ne me suis jamais mis la pression, parce que justement, je donnais tout. J'ai toujours été à 120% avec cette équipe, tant humainement que tactiquement ou physiquement. On est tous fautifs, mais la situation n'est pas dangereuse non plus. Je rappelle qu'on a un match en moins et peut-être aussi qu'on est à la place où l'on doit être. Je pars la tête haute par rapport au travail que j'ai pu faire. Je vous rappelle que l'année dernière, on est montés alors que personne ne nous attendait avec 2 millions de budget. Mais c'est du passé et maintenant, ils sont sur le mouvement du jour et ils pensaient que c'était cette solution qu'il fallait prendre.

L'histoire aurait pu être tout autre si l'on souvient bien de vos premiers matches...
Bien sûr qu'on aurait pu mieux faire. Parce que contre Servette, on prend le but à la 96e et ç'aurait fait deux points de plus, on peut faire match nul à Winterthour, on peut prendre un point ou même gagner à Lucerne, car on a les occasions. Ça se joue à pas grand-chose au début de saison et on n'était pas loin des victoires, ça nous passait souvent entre les doigts. On sait que quand c'est Antony Braizat qui fait monter l'équipe, ce sont les joueurs qui ont performé. Et que quand l'équipe ne gagne pas, c'est Anthony Braizat qui est moins performant ou que son message ne passe plus. Mais ça, c'est le football et j'ai assez d'expérience pour le savoir.

Pensez-vous que vous auriez pu créer vous-même cet électrochoc?
Bien sûr, on a toujours des leviers et des réflexions. Mais la direction veut créer un électrochoc au contingent et aussi au staff pour essayer de réagir sur la période juste avant décembre. Ce qu'ils m'ont dit, c'est qu'ils ne voulaient pas prendre de risque d'avoir du retard. On peut l'accepter, c'est le foot et je n'ai aucune rancœur.

Envisagez-vous maintenant de faire une pause ou de reprendre directement une nouvelle équipe si possible?
On verra s'il y a des entraîneurs qui n'ont pas de résultats, même si ce n'est pas ce que je souhaite à mes confrères. J'ai des personnes qui s'occupent de moi et je pense avoir fait du très bon boulot au SLO depuis une année et demie. Bien sûr que mon nom va circuler, mais pour l'instant, c'est mon premier jour de repos forcé.

Aimeriez-vous rester en Suisse?
Oui, j'aime la Suisse. D'ailleurs, je vais peut-être bientôt me faire naturaliser et on arrêtera de dire «le Français» (rires). Je suis prêt à repartir de l'avant, mais je ne veux pas forcer les choses et je veux aller dans un projet ambitieux qui me correspond. Je ne veux pas aller n'importe où non plus. Je ne suis pas fatigué et je n'ai pas besoin de me reposer, je vais me reconcentrer sur moi-même quelques jours, faire mon autocritique, parce qu'on doit tous en faire.

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Lugano
FC Lugano
6
4
13
2
Servette FC
Servette FC
6
-3
12
3
FC Zurich
FC Zurich
5
6
11
4
FC Lucerne
FC Lucerne
6
4
11
5
FC Bâle
FC Bâle
6
9
10
6
FC St-Gall
FC St-Gall
5
5
10
7
FC Sion
FC Sion
6
4
10
8
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
6
-4
5
9
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
6
-4
4
10
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
6
-7
4
11
FC Winterthour
FC Winterthour
6
-7
4
12
Young Boys
Young Boys
6
-7
3
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