Le top 6 est dans le viseur
Comment le LS a inversé la tendance

Quatorze points en six matches: le Lausanne-Sport est en feu, alors que se profile un déplacement largement jouable au Letzigrund pour y défier Grasshopper. Blick détaille les raisons de cette belle série.
Publié: 28.11.2023 à 14:53 heures
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Dernière mise à jour: 28.11.2023 à 16:45 heures
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

La blessure d'Alvyn Sanches est le seul (gros) problème actuellement au Lausanne-Sport. Avec quatre victoires et deux nuls sur les six derniers matches, le LS s'est rapproché du top 6 et pratique un jeu globalement séduisant, ce qui était déjà le cas en début de saison, mais sans les points au bout. Blick détaille les raisons de cette montée en puissance comptable.

1

L'efficacité offensive

Le LS jouait déjà bien en début de saison, mais ne parvenait pas à faire tourner les matches en sa faveur. Ce n'est plus le cas et Ludovic Magnin a raison de dire que la rencontre face à Stade-Lausanne-Ouchy aurait probablement été perdue il y a encore quelques semaines, tant la configuration de cette partie ressemblait à celle face à Yverdon, par exemple, qu'YS a emporté dans les arrêts de jeu.

Dans les deux cas, le LS était la meilleure équipe sur le terrain, mais, ce dimanche contre le SLO, il a réussi à prendre les trois points. Kaly Sène n'est toujours pas l'attaquant le plus réaliste de Super League, mais il est en le deuxième meilleur buteur et il ne manque pas un penalty. Et quand Brighton Labeau entre, désormais il marque.

Brighton Labeau et Jamie Roche, deux joueurs en forme et qui font du bien au LS.
Photo: keystone-sda.ch

Autre preuve d'efficacité, le LS est devenu dangereux sur coup de pied arrêté grâce à la qualité de Samuel Kalu dans cet exercice particulier.

2

Un milieu de terrain complémentaire et costaud

Ludovic Magnin regrette-t-il d'avoir titularisé Jamie Roche si tard? Probablement pas. Le milieu de terrain suédois l'avoue lui-même, il avait besoin d'un temps d'adaptation pour donner sa pleine mesure et sans doute que si Ludovic Magnin l'avait lancé plus tôt, son rendement n'aurait pas été aussi bon et que le Suédois aurait même pu être jugé négativement. La gestion du coach a donc été judicieuse et effectuée dans le bon timing, surtout que sortir Olivier Custodio du onze titulaire en début de saison aurait difficilement pu s'argumenter.

Le fait est que l'arrivée de Jamie Roche sur le terrain coïncide avec les excellents résultats du Lausanne-Sport et cela ne peut pas être tout à fait un hasard. Le Viking apporte énormément de stabilité à mi-terrain, récupère beaucoup de ballons et les distribue proprement. Il prend peu de risques, c'est vrai, et joue simple et court, mais sa sobriété permet de libérer Antoine Bernede, lequel joue un cran plus haut et peut effectuer de vraies différences.

Avoir le Suédois à côté de lui rend le Français meilleur. Ludovic Magnin, c'est sûr, ne touchera plus sa paire d'as dans l'entrejeu, sauf s'il y est forcé. La question, désormais, est de savoir comment remédier à l'absence d'Alvyn Sanches au poste de meneur de jeu. Rares Ilie a déçu à ce poste face au SLO et le coach du LS va devoir trouver la bonne formule.

Donner une nouvelle chance au Roumain, qui ne mérite pas d'être condamné sur une seule partie, est une option, mais elle n'est pas la seule. Mais il faudra impérativement trouver la bonne réponse sous peine de dérégler cette belle machine.

Jamie Roche, le régulateur du milieu de terrain.
Photo: Pascal Muller/freshfocus
3

Un gardien qui ramène des points

Thomas Castella est une figure respectée au LS, à juste titre, mais il n'est pas insultant de considérer que Karlo Letica apporte plus de garanties et de sécurité.

Ludovic Magnin l'estime, en tous les cas, sinon il ne serait pas allé le chercher et, s'il n'est pas irréprochable depuis qu'il est arrivé, le géant croate a rapporté des points à son équipe, ce que Thomas Castella n'avait pas su faire en début de saison, même s'il avait été plutôt bon.

Si l'on prend cette séquence de six matches sans défaite et qu'on l'analyse dans le détail, Karlo Letica a sauvé un point à Yverdon en fin de match, a été décisif à trois reprises lors de la victoire 1-0 face au SLO. Contre Lugano, Lucerne et Bâle, il s'est montré costaud. Trois mois après son arrivée, il a éteint le débat et prouvé qu'il méritait sa place de numéro 1. Volontiers provocateur, ce gardien à gros caractère a du talent et a le potentiel de s'imposer comme l'un des meilleurs du championnat.

Karlo Letica, le solide portier croate du LS.
Photo: Pascal Muller/freshfocus
4

Un entraîneur qui maîtrise ses émotions

Ce point peut sembler anecdotique, mais il ne l'est sans doute pas tout à fait. Ludovic Magnin s'est calmé ces dernières semaines sur le banc, même si les quatrièmes arbitres l'entendent toujours en général assez bien.

Il l'avoue d'ailleurs lui-même régulièrement, il a effectué un travail sur lui à ce sujet, conscient que l'image renvoyée non seulement n'était pas toujours flatteuse pour lui, mais desservait également son équipe.

Le «nouveau» Ludovic Magnin est plus serein, du moins en apparence, et, du coup, ses montées en pression ponctuelles sont d'autant plus efficaces qu'elles ne sont pas systématiques. Le public apprécie, ses joueurs ressentent moins de nervosité sur la touche et lui-même gagne sans doute en lucidité.

Le dieu du football, qui était contre lui face à Yverdon notamment, l'a récompensé en lui offrant des coachings gagnants. Désormais, quand il effectue un changement, celui-ci est souvent victorieux, et ses options sont quasiment toutes payantes. Le technicien du LS, lui aussi, est sur une bonne série et dans la bonne dynamique.

Ludovic Magnin, tout simplement plus serein. Presque toujours...
Photo: Pascal Muller/freshfocus
5

Un calendrier favorable

Lausanne a mérité chacun de ses quatorze points et il ne faut évidemment jamais minimiser une série victorieuse, mais la réalité est aussi que le LS n'a pas eu à se déplacer à Zurich, Saint-Gall ou à Berne durant ces six matches.

Dans le détail, Lausanne a battu Lucerne et Lugano à la maison, deux performances remarquables et qu'il faut apprécier à leur juste valeur. Sinon? Deux nuls à Yverdon et à Stade-Lausanne, et deux victoires à la maison contre le SLO et contre un FC Bâle en crise. Un bilan que l'on peut qualifier de très bon, mais qui n'est pas non plus l'exploit du siècle.

Il n'est en effet pas outrancier ni exagéré de dire que Ludovic Magnin et ses joueurs n'ont pas eu à faire face à des adversaires insurmontables durant cette série, laquelle ne demande qu'à se prolonger jusqu'à Noël.

Arrivent en effet un déplacement à Grasshopper, la réception de Servette et un voyage à Winterthour. L'occasion de prendre encore bien des points, sans aucun doute. Imaginer un LS invaincu jusqu'à la trêve n'a rien d'illusoire, surtout avec ce que les Lausannois montrent depuis un mois.

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Lugano
FC Lugano
6
4
13
2
Servette FC
Servette FC
6
-3
12
3
FC Zurich
FC Zurich
5
6
11
4
FC Lucerne
FC Lucerne
6
4
11
5
FC Bâle
FC Bâle
6
9
10
6
FC St-Gall
FC St-Gall
5
5
10
7
FC Sion
FC Sion
6
4
10
8
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
6
-4
5
9
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
6
-4
4
10
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
6
-7
4
11
FC Winterthour
FC Winterthour
6
-7
4
12
Young Boys
Young Boys
6
-7
3
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