Marco Schällibaum doit sauver le champion de record GC
Le volcan veut cracher du feu

Le fils prodigue de Grasshopper revient à ses racines. C'est la mission la plus importante pour Marco Schällibaum dont la vie et la carrière sont de véritables montagnes russes.
Publié: 12.04.2024 à 12:53 heures
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Felix Bingesser

Le fils prodigue est de retour. Marco Schällibaum, 62 ans, doit mettre fin à la crise et insuffler un nouveau souffle de vie au club qui compte le plus de titre de champion de Suisse.

Sauver GC de la relégation est une tâche peu gratifiante. Les années d'agitation et de turbulences des dernières directions en place ont conduit à un tas de décombres que Schällibaum doit maintenant réparer en un temps record. Et cela avec un cadre qui manque de qualité. Top ou flop, être ou ne pas être. Le 19e poste d'entraîneur du Zurichois est peut-être la mission la plus importante pour cet homme charismatique, dont la carrière et la vie ne sont que des montagnes russes.

Sa carrière a débuté à GC alors qu'il était adolescent.

L'engagement de Schällibaum a peut-être aussi quelque chose à voir avec l'évolution de Mayence 05, en Bundesliga. Là-bas, l'ancien entraîneur du FC Zurich Bo Henriksen a renversé la vapeur grâce à son caractère entraînant, enthousiaste et émotionnel. Entre le volcan Henriksen et le volcan Schällibaum, il y a quelques parallèles possibles.

GC est le 14e club dans le CV de l'entraîneur Marco Schällibaum.
Photo: freshfocus
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Ce dernier n'est d'ailleurs pas un entraîneur d'ordinateur portable au look lisse. Il a en effet le cœur sur la main, est proche de ses joueurs, palpable, tangible. Et passionné aussi. On lui donne généralement sa chance lorsqu'il y a le feu quelque part.

«Mon retour est une affaire de cœur»

C'est le cas aujourd'hui à GC, son club de cœur, où il a lancé sa carrière à l'âge de 18 ans. Celle-ci l'a conduit aux quatre coins du pays et, en tant qu'entraîneur, jusqu'à Montréal. Il n'y a qu'à Zurich que son travail n'a jamais été demandé. «C'est pour cela que mon retour est déjà une satisfaction et une affaire de cœur», déclare Schällibaum, qui est déjà deux fois grand-père.

Le Zurichois, connu en tant que joueur et entraîneur pour son tempérament et sa tête aux teintes rouges, doit maintenant allumer le feu en un rien de temps. Lorsqu'on lui demande s'il a peur de cette tâche, il répond: «La peur est mauvaise conseillère. Nous devons être courageux. Nous pouvons devenir des héros. Si nous parvenons à nous maintenir en ligue, cela peut créer une atmosphère de renouveau à GC. Aussi pour que le club retrouve bientôt un rôle de leader dans le football suisse».

Pourquoi il n'a pas été brisé par la mort de son fils

Des hauts et des bas, des joies et des peines, dans la vie comme dans le football. Voilà ce qu'est Schällibaum. En tant que jeune père, il a soulevé un matin son jeune fils Arno mort dans son berceau. «Je suis tombé dans une crise, mais je n'en suis pas sorti brisé. Il faut vivre avec la douleur et se battre. Je ne vois pas d'alternative à cette attitude», dit-il.

Même en tant qu'entraîneur, il a connu de nombreux revers, caractérisés par des périodes de chômage et d'absence de perspectives. «Si on n'a pas de travail et qu'on doit aller pointer, il n'y a pas de honte», a-t-il dit un jour.

Son dernier engagement à Yverdon est peut-être symptomatique de sa carrière. Il a mené l'équipe du lac de Neuchâtel en Super League de manière sensationnelle et était en train d'établir l'équipe en première division. Mais il a été mis au placard de manière inattendue par les nouveaux propriétaires américains l'automne dernier. Le licenciement le plus bizarre de l'histoire récente du football suisse.

«Je ne suis pas le meilleur entraîneur du monde, mais...»

Mais aujourd'hui encore, il revient. À nouveau à la solde de propriétaires américains. Et il a la chance de boucler une boucle, de trouver de la joie avec cette peut-être dernière grande mission. De chasser également le sentiment qu'une plus grande carrière d'entraîneur aurait sûrement été possible. «Aurait, serait, ferait. Personne ne peut acheter quoi que ce soit avec ça. Je ne suis pas le meilleur entraîneur du monde, mais je suis un bon entraîneur», plaide-t-il.

Il peut maintenant le prouver une nouvelle fois, sur la grande scène. Et si cela ne fonctionnait pas, il ne serait certainement pas désigné coupable. Le patron de GC, Harald Gärtner, devrait alors, lui, se remettre en question.

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Lugano
FC Lugano
6
4
13
2
Servette FC
Servette FC
6
-3
12
3
FC Zurich
FC Zurich
5
6
11
4
FC Lucerne
FC Lucerne
6
4
11
5
FC Bâle
FC Bâle
6
9
10
6
FC St-Gall
FC St-Gall
5
5
10
7
FC Sion
FC Sion
6
4
10
8
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
6
-4
5
9
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
6
-4
4
10
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
6
-7
4
11
FC Winterthour
FC Winterthour
6
-7
4
12
Young Boys
Young Boys
6
-7
3
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