Le FC Stade-Lausanne-Ouchy n'avait pas tout révolutionné après la montée en Super League à l'été 2023, il ne va pas tout saborder après la relégation, dix mois plus tard. Tel est le message délivré en ce milieu de semaine par Serge Duperret, vice-président du club lausannois.
Si le SLO est un club discret en ce qui concerne sa communication, son président et propriétaire Vartan Sirmakes n'aimant pas se mettre en avant, Serge Duperret a accepté de tirer le bilan de l'année écoulée, la première de l'histoire du club lausannois en Super League, mais surtout de répondre aux questions concernant l'avenir du SLO en Challenge League.
Serge Duperret, avez-vous des regrets concernant cette saison en Super League?
Nous avions le douzième budget et nous avons terminé douzième. La logique a été respectée. On aurait aimé bousculer la logique, comme cela arrive parfois dans le football et on était partis dans cet état d'esprit. Il a manqué quelque chose, c'est indéniable, mais au final nous ne sommes pas loin de Grasshopper quand même... Des regrets sur l'expérience globale, non, nous n'en avons pas. Des supporters du SLO m'ont dit qu'ils n'auraient jamais imaginé voir leur club jouer en Super League. Il ne faut jamais l'oublier. On a gagné à Bâle, à Genève... On a fait des exploits. Mais on n'a gagné que 7 matches sur 38. Nous étions la douzième meilleure équipe de Super League.
On a l'impression que le SLO n'était pas si loin lors de certains matches, et en même temps très loin globalement...
Je vois ce que vous voulez dire. Notre gestion des matches nous a fait mal. On a raté beaucoup de penaltys, à des moments clés. On en a concédé aussi...
Vous pensez à ce match contre Winterthour, le deuxième de 2024? Vous aviez gagné à Lugano pour débuter, puis vous avez l'occasion d'ouvrir la marque, Gabriel Kyeremateng manque le penalty et Winterthour marque droit derrière...
Oui, et contre Zurich aussi. Et à YB. Souvent, on était tout près de nos adversaires. Mais au final, il nous a manqué quelque chose.
N'aurait-il pas fallu investir plus au mercato d'hiver? Un grand défenseur central vous aurait fait du bien, non? De l'extérieur, on a l'impression que le SLO n'a pas tout fait pour se sauver...
Écoutez, j'ai été président du Mont, j'ai fait trois ans en Challenge League. Je gérais le budget et j'ai fait des folies. Je me suis mis dans les difficultés, j'ai pris des risques. Je comprends très bien que Vartan Sirmakes ne le fasse pas. Il aime le football, mais n'est pas prêt à faire n'importe quoi. Il a fixé un budget pour la Super League, le directeur sportif Hiraç Yagan a fait un excellent boulot pour tirer le maximum de cette somme. On a tout donné. On a un propriétaire exceptionnel, qui a fixé un cadre. Évidemment qu'on voulait se renforcer cet hiver. J'ai déjà donné le nom de Benjamin Kololli, je peux vous parler aussi de Lucas Alves, vu que vous me parlez de la défense centrale. Ces deux joueurs-là, je les connaissais du Mont, ils nous auraient fait du bien. Mais on ne rivalise pas avec Bâle dans le premier cas. Et on n'a pas trouvé d'accord salarial dans le deuxième cas. De nouveau, grand respect à Vartan Sirmakes qui a tenu toutes ses promesses. Et grand respect à Hiraç Yagan qui a fait le maximum avec l'enveloppe dont il disposait. Mon regret, il n'est pas là.
Et où est-il alors?
Je pense que ce groupe pouvait faire mieux. Je regrette que les joueurs ne se soient pas mieux mis en valeur. Pour certains, la grande majorité, il s'agissait de la première expérience en Super League. Ils avaient l'occasion de se montrer. J'estime qu'ils ne l'ont pas assez fait. Mon regret, il est là. Quel joueur aujourd'hui, sous contrat ou non, a une plus grande valeur sur le marché qu'avant la saison?
Est-ce à dire que vous allez continuer avec la même équipe, en Challenge League, les joueurs prêtés mis à part, comme Ismaël Gharbi bien sûr?
Nous sommes dans la continuité. Nous avons des joueurs en fin de contrat. Certains veulent rester, d'autres non. D'autres sont sous contrat et veulent rester. D'autres sont sous contrat et veulent partir.
Qui?
Pas de nom pour l'instant. On discute. C'est le mercato, on travaille.
Mais serez-vous ambitieux en Challenge League la saison prochaine?
Notre volonté, celle du propriétaire, celle du directeur sportif, la mienne, c'est de construire une équipe qui tienne la route en Challenge League. C'est ce que le SLO fait depuis son arrivée en Swiss Football League en 2019. On a 850 juniors, deux équipes de 2e ligue qui vont faire les finales. La SA et l'Association travaillent ensemble. On a des fondations solides. Nous sommes fiers d'être le SLO, à tous les niveaux.
C'est vrai que la montée en Super League n'était pas programmée...
Non. On est très heureux d'être montés en Super League, d'avoir vécu cette expérience. Mais on tourne la page. On en écrit une nouvelle, en Challenge League, en construisant la meilleure équipe possible, dans la continuité de ce qui a toujours été fait au SLO.
Allez-vous être actif au mercato?
Comme toujours, en étant à l'affût de bons joueurs. C'est le job de Yagan Hiraç qui est excellent dans son domaine. Je n'ai pas besoin de vous refaire la liste des joueurs qu'il a amenés en Suisse et qui jouent aujourd'hui dans de grands clubs. Sans parler à sa place, je pense que nous aurons également besoin de joueurs, suisses ou non, qui connaissent bien la Challenge League.
Vartan Sirmakes, Yagan Hiraç et vous-même, serez donc toujours les trois personnes fortes du SLO?
Oui. On continue.
Et au niveau du staff? Ricardo Dionisio nous a dit qu'il souhaitait rester et qu'il préparait la saison prochaine.
Il a bien parlé. Il sera notre entraîneur. Dalibor Stevanovic reste son assistant.
Où en êtes-vous de vos relations avec la Ville de Lausanne? Pourrez-vous jouer à la Pontaise cette saison?
Oui. La demande de licence a été faite en précisant que nous jouerons à la Pontaise. La position de la Ville, représentée par madame Moeschler, est claire: ils nous ont écrit en nous disant qu'à terme, ils souhaitaient que l'on quitte la Pontaise et que l'on rejoigne la Tuilière.
Un peu comme Zurich, avec le FCZ et GC?
Oui. Ça, c'est la position de principe de la Ville de Lausanne. On en a pris acte. Maintenant, je ne sais pas quand Coubertin sera prêt. Et je ne sais pas quand la Pontaise sera détruite. Il y a des oppositions visiblement.
Avez-vous déjà discuté avec le Lausanne-Sport?
Nous avons d'excellentes relations avec le Lausanne-Sport. Mais aujourd'hui, nous sommes à la Pontaise.
Craignez-vous de retrouver des affluences confidentielles à la Pontaise, en Challenge League? Le fameux match du vendredi soir de décembre, à 20h30 contre Wil...
Il y aura de jolis derbys aussi, avec Xamax, Nyon et Carouge! Bien sûr qu'on était heureux de recevoir Young Boys, le LS et Servette cette saison, mais on aura aussi de jolis matches. Votre question me donne surtout l'occasion de préciser que tout s'est bien passé au niveau de l'organisation des matches. On nous prédisait le pire, en nous disant qu'on ne serait jamais assez bien organisés et nombreux pour tout bien gérer. Mais on l'a bien fait. Je remercie et je félicite tout le monde, d'ailleurs, toutes les personnes qui nous ont aidés. Il n'y a eu aucun problème organisationnel majeur à la Pontaise, avec une moyenne de 2500 spectateurs par match. J'aurais juste aimé qu'on y gagne quelques matches de plus!
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
|---|---|---|---|---|---|
1 |  FC Lugano | 6 | 4 | 13 | |
2 |  Servette FC | 6 | -3 | 12 | |
3 |  FC Zurich | 5 | 6 | 11 | |
4 |  FC Lucerne | 6 | 4 | 11 | |
5 |  FC Bâle | 6 | 9 | 10 | |
6 |  FC St-Gall | 5 | 5 | 10 | |
7 |  FC Sion | 6 | 4 | 10 | |
8 |  Yverdon Sport FC | 6 | -4 | 5 | |
9 |  Grasshopper Club Zurich | 6 | -4 | 4 | |
10 |  FC Lausanne-Sport | 6 | -7 | 4 | |
11 |  FC Winterthour | 6 | -7 | 4 | |
12 |  Young Boys | 6 | -7 | 3 |