Un rôle en vue avec la Nati?
Dan Ndoye est prêt, assure son formateur

Sébastien Bichard a passé cinq ans quasiment au quotidien avec l'attaquant vaudois, aujourd'hui âgé de 22 ans. Celui qui le connaît mieux que personne sur un plan footballistique l'assure: il est de taille à franchir le prochain palier.
Publié: 06.09.2023 à 09:02 heures
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Dernière mise à jour: 06.09.2023 à 09:34 heures
Tim Guillemin

L'histoire de Dan Ndoye avec l'équipe de Suisse n'a pas encore véritablement débuté, et le jeune attaquant vaudois est impatient de recevoir sa chance, sans rien réclamer pour l'instant.

«Je prendrai tout ce que me donne le sélectionneur», glisse-t-il durant le stage valaisan de la Nati, avec humilité. Et en ce qui concerne la position sur le terrain? Même chose, bien sûr. «Mon poste préféré, c'est ailier, mais je jouerai où l'on me dit de le faire.» 10 sur 10 pour la communication, parfaitement maîtrisée.

Pour l'heure, l'attaquant de 22 ans ne compte qu'une apparition avec l'équipe A (une vingtaine de minutes contre l'Espagne), mais cela ne dérange en rien celui qui le connaît sans doute le mieux sur le plan footballistique, Sébastien Bichard.

Dan Ndoye aura probablement un rôle important à jouer ces prochains jours, que ce soit samedi au Kosovo ou mardi face à Andorre, à Sion.
Photo: TOTO MARTI

«Dan n'a pas brûlé les étapes, il est arrivé là où il doit être et il est prêt, aujourd'hui», estime celui qui l'a connu en M14, sur la Côte, puis a grandement contribué à sa formation au quotidien au centre sport-études de Gland, où l'attaquant a appris son futur métier, beaucoup, et la vie, un peu. Les deux hommes se sont retrouvés ensuite en M18, à Lausanne, puis ont toujours gardé le contact, y compris lorsque le succès a commencé à venir, en équipe de Suisse M21 et du côté du FC Bâle.

Pas le meilleur de sa génération lors de sa formation

Dan est un grand travailleur, quelqu'un qui s'est toujours mis au niveau. Il n'était pas le plus fort de sa génération, les 2000. On parlait plus de Noah Okafor, de Lorenzo Gonzalez et de Christopher Lungoyi, pour parler des joueurs offensifs. Mais il avait quelque chose de différent. Il est très bien entouré au niveau familial, avec des parents présents et qui le soutiennent. C'est un garçon sensible, qui a besoin d'être en confiance pour performer. S'il se sent bien en équipe de Suisse, ce qui semble être le cas, alors je ne me fais aucun souci, bien au contraire», enchaîne l'actuel entraîneur adjoint de Habib Beye au Red Star.

Il fait en effet peu de doute qu'il bénéficiera d'un peu de temps de jeu lors des deux prochaines rencontres au Kosovo et face à Andorre, même si Xherdan Shaqiri a évidemment un temps d'avance à droite du 4-3-3 que pourrait choisir Murat Yakin.

S'il ne jouera pas 180 minutes lors de ces deux rencontres, l'attaquant paraît très bien intégré à la Nati et, surtout, être en très bonne forme. Titulaire lors des trois premières journées de Serie A, il a toutes les raisons de se sentir important à Bologne, un club qui le voulait absolument cet été. La preuve: le club italien a déboursé près de dix millions de francs pour le transférer et lui a proposé un contrat de quatre ans.

«J'ai vu ses matches, il a été très intéressant. De nouveau, le fait de savoir que Thiago Motta le voulait absolument joue un grand rôle dans les prestations de Dan. Il a besoin de ça. Je l'ai vu progresser à Bâle, franchir un palier. Et j'estime qu'il a encore une marge de progression», assure Sébastien Bichard.

Son passage à Nice, tout sauf un échec

Concrètement, il estime que son ancien protégé manque de constance, ce qui est normal à 22 ans. «Avec Bâle, il a pu être très bon, mais aussi être plus neutre. En Serie A, il ne pourra pas se permettre d'être inconstant, il devra être performant sur la durée d'un match et enchaîner au même niveau la semaine d'après. Mais, de nouveau, je pense qu'il est prêt à répondre au défi», estime celui qui n'estime pas, contrairement à d'autres observateurs, que son passage à Nice était prématuré.

«Il est passé de la Challenge League avec Lausanne à la Ligue 1, dans un club ambitieux. Je ne suis pas d'accord pour dire que c'était trop tôt et que son passage est un échec. Il a appris son métier à un échelon supérieur, dans un vestiaire composé de fortes personnalités. Il s'est mis en danger et il a gagné en expérience. A Lausanne, il était avec ses potes, dans le confort. A Nice, d'un coup, il se retrouve à côté de Dante dans le vestiaire. Cela l'a fait grandir et cela lui rend service aujourd'hui.»

Dan Ndoye a ainsi pris son temps, y compris en équipe nationale, devenant un joueur important des M21 de l'équipe de Suisse avant de grimper avec les A. «Pour moi, il a été l'un des meilleurs joueurs de la Suisse à l'Euro espoirs cet été, avec Zeki Amdouni», enchaîne son ancien entraîneur. Buteur contre la Norvège et la France, le natif de Saint-Prex a marqué les esprits et s'est fait une belle publicité personnelle, qui lui a sans doute permis de signer à Bologne.

«Achetez-moi sur Fantacalcio, vous ne serez pas déçus!»

Un club, d'ailleurs, où il évolue désormais avec deux autres joueurs suisses, Remo Freuler et Michel Aebischer. «C'est super pour moi, cela m'aide à m'intégrer, même si je ne parle pas encore très bien italien, mais ça va venir vite», explique l'attaquant vaudois, qui se permet une petite entorse à son humilité et à sa bonne éducation lorsqu'il lui est demandé s'il conseillerait aux suiveurs du football italien de l'acheter sur Fantacalcio, un jeu très populaire dans lequel chaque participant peut créer sa propre équipe et se comparer aux autres. «Bien sûr qu'il faut m'acheter cette saison, c'est un bon investissement! Prenez-moi, vous ne serez pas déçu», sourit-il.

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