Fabian Schär devant Saint-James Park. A sa gauche, la statue de la légende du club Sir Bobby Robson.
Photo: TOTO MARTI
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Une visite en toute intimité
Fabian Schär fait découvrir son Newcastle

Fabian Schär (32 ans) est en passe de devenir une légende chez les Magpies. Et pourtant, son entraîneur en jeunes ne croyait pas en lui. Le défenseur saint-gallois a reçu Blick à Newcastle et se dévoile, évoquant notamment son rôle de remplaçant avec la Nati.
Publié: 03.03.2024 à 15:34 heures
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Dernière mise à jour: 03.03.2024 à 15:38 heures
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Stefan Kreis et Toto Marti

Il y a des choses qui sont tout simplement impossibles à faire. Peu importe combien de fois on essaie. Prononcer correctement Fabian Schär, même si l'on est originaire de Newcastle. C'est impossible. Le collaborateur du fanshop des Magpies fait certes preuve d'une motivation extraordinaire. Mais avec son dialecte geordien, ce merveilleux accent du nord de l'Angleterre, il n'arrive pas à dire plus qu'un «Schar».

C'est pour cette raison qu'on appelle le défenseur de la Nati simplement «Fab» à Newcastle. C'est beaucoup plus simple. Et en plus, ça colle parfaitement à l'attitude avenante et humble du Saint-Gallois. «Fab» est reconnu à plusieurs reprises dans la rue. On lui demande un selfie devant Saint-James Parlk, il fait briller les yeux des fans de Newcastle. Il est aussi reconnu par des fans à proximité du célèbre pont sur le Tyne. Il prend toujours son temps, il ne semble jamais agacé. C'est aussi parce que les gens lui témoignent le plus grand respect possible. «Les gens les plus gentils que j'ai jamais rencontrés vivent ici», dit Fabian Schär.

Tous les Suisses en Premier League

Les Suisses depuis la création de la Premier League en 1992

Stéphane Henchoz (243 matches pour Liverpool, Blackburn et Wigan)

Granit Xhaka (225 matches pour Arsenal)

Fabian Schär (151 matches pour Newcastle)

Philippe Senderos (131 matches pour Arsenal, Everton, Fulham et Aston Villa)

Xherdan Shaqiri (129 matches pour Stoke City)

Valon Behrami (106 matches pour West Ham et Watford)

Johan Djourou (103 matches pour Arsenal et Birmingham)

Ramon Vega (63 matches pour Tottenham)

Marc Hottiger (56 matches pour Newcastle et Everton)

Manuel Akanji (48 matches pour ManCity)

Gelson Fernandes (43 matches pour Manchester City)

Edimilson Fernandes (42 matches pour West Ham)

Pajtim Kasami (38 matches pour Fulham)

Bernt Haas (37 matches pour Sunderland et West Brom)

Reto Ziegler (33 matches pour Tottenham et Wigan)

Almen Abdi (32 matches pour Watford)

Eldin Jakupovic (28 matches pour Leicester et Hull)

Remo Freuler (28 matches pour Nottingham)

Zeki Amdouni (25 matches pour Burnley)

Josip Drmic (21 matches pour Norwich)

Timm Klose (17 matches pour Norwich)

Stephan Lichtsteiner (14 matches pour Arsenal)

Albian Ajeti (9 matches pour West Ham)

Andi Zeqiri (9 matches pour Brighton)

Kevin Mbabu (9 matches pour Newcastle et Fulham)

Philipp Degen (7 matches pour Liverpool)

Johann Vogel (7 matches pour Blackburn)

Fabio Daprelà (7 matches pour West Ham)

Denis Zakaria (7 matches pour Chelsea)

Gökhan Inler (5 matches pour Leicester)

Bruno Berner (3 matches pour Blackburn)

Gaetano Giallanza (3 matches pour Bolton)

Alexandre Jankewitz (2 matches pour Southampton)

Patrick Foletti (2 matches pour Derby County)

Gaetona Berardi (2 matches pour Leeds)

Giuseppe Mazzarelli (2 matchs pour ManCity)

Cabral (1 match pour Sunderland)

Les Suisses depuis la création de la Premier League en 1992

Stéphane Henchoz (243 matches pour Liverpool, Blackburn et Wigan)

Granit Xhaka (225 matches pour Arsenal)

Fabian Schär (151 matches pour Newcastle)

Philippe Senderos (131 matches pour Arsenal, Everton, Fulham et Aston Villa)

Xherdan Shaqiri (129 matches pour Stoke City)

Valon Behrami (106 matches pour West Ham et Watford)

Johan Djourou (103 matches pour Arsenal et Birmingham)

Ramon Vega (63 matches pour Tottenham)

Marc Hottiger (56 matches pour Newcastle et Everton)

Manuel Akanji (48 matches pour ManCity)

Gelson Fernandes (43 matches pour Manchester City)

Edimilson Fernandes (42 matches pour West Ham)

Pajtim Kasami (38 matches pour Fulham)

Bernt Haas (37 matches pour Sunderland et West Brom)

Reto Ziegler (33 matches pour Tottenham et Wigan)

Almen Abdi (32 matches pour Watford)

Eldin Jakupovic (28 matches pour Leicester et Hull)

Remo Freuler (28 matches pour Nottingham)

Zeki Amdouni (25 matches pour Burnley)

Josip Drmic (21 matches pour Norwich)

Timm Klose (17 matches pour Norwich)

Stephan Lichtsteiner (14 matches pour Arsenal)

Albian Ajeti (9 matches pour West Ham)

Andi Zeqiri (9 matches pour Brighton)

Kevin Mbabu (9 matches pour Newcastle et Fulham)

Philipp Degen (7 matches pour Liverpool)

Johann Vogel (7 matches pour Blackburn)

Fabio Daprelà (7 matches pour West Ham)

Denis Zakaria (7 matches pour Chelsea)

Gökhan Inler (5 matches pour Leicester)

Bruno Berner (3 matches pour Blackburn)

Gaetano Giallanza (3 matches pour Bolton)

Alexandre Jankewitz (2 matches pour Southampton)

Patrick Foletti (2 matches pour Derby County)

Gaetona Berardi (2 matches pour Leeds)

Giuseppe Mazzarelli (2 matchs pour ManCity)

Cabral (1 match pour Sunderland)

plus

Et ce sont aussi les plus fous de football. Marc Hottiger, qui fut le premier Suisse à juer pour les Magpies au milieu des années 90, doit aujourd'hui encore poser pour des photos lorsqu'il se rend à Saint-James Park. «Ce qui se passe ici est extraordinaire. Le football est une religion. Les fans vivent le club. Jouer pour Newcastle est un grand honneur», déclare Marc Hottiger. Lui-même a porté 54 fois le maillot des Magpies. Fabian Schär a lui déjà disputé son 152e match de Premier League contre Wolverhampton. Avec Stéphane Henchoz et Granit Xhaka, il n'y a que deux Suisses qui ont joué encore plus souvent dans la plus haute ligue anglaise que le défenseur central (voir encadré). «C'est une performance fantastique», dit Hottiger. «J'espère que Fabian jouera encore de nombreuses années à Newcastle». Il en compte presque six aujourd'hui. Dans la meilleure ligue du monde.

«Je n'aurais pas parié sur lui»

Une carrière fabuleuse que l'entraîneur des jeunes de Schär, Philipp Dux, n'aurait pas prédite il y a 16 ans: «Je n'aurais pas parié sur lui, non». Fabian Schär avait certes certaines capacités, selon Dux. Il était «techniquement au-dessus de la moyenne». Mais c'est surtout dans le domaine physique qu'il avait de gros déficits.

C'est pour cette raison que Fabian Schär a été renvoyé des M16 du FC Wil, qu'il doit retourner au football amateur et qu'il évolue par moments en 3e ligue. Le football professionnel semble à ce moment-là plus éloigné que le FC Wil du titre de champion. Philipp Dux dit: «Peut-être en avait-il un peu besoin. Un coup de pied au cul au bon moment». Schär dit qu'il a évolué tardivement. Et qu'il avait un peu perdu le plaisir du football. «Ce n'est que lorsque j'ai rejoué avec mes meilleurs copains, au poste de milieu offensif, que l'envie et la passion sont revenues».

Le fait qu'il dispose à ce moment-là de suffisamment de mordant et d'une bonne éthique de travail, Fabian Schär l'aprouvé pendant son apprentissage de trois ans à la banque Raiffeisen de Wil. Raffael Eigenmann, son chef de l'époque, ne tarit pas d'éloges sur lui: «C'était un collaborateur très apprécié à l'époque, et nous l'aurions sans aucun doute cru capable de faire une carrière bancaire». Fabian a terminé son apprentissage et aurait volontiers continué à travailler à 50 ou 70% par la suite. Mais le FC Wil ne veut rien savoir. «Le club a dit que Fabian pouvait encore travailler au maximum à 30 %», explique Raffael Eigenmann. Le reste appartient à l'histoire.

L'ancien joueur de 3e ligue et employé de banque est devenu l'un des meilleurs défenseurs de l'histoire du football suisse. Il a disputé plus de 400 matches professionnels pour le FC Wil, le FC Bâle, le TSG Hoffenheim, La Corogne et Newcastle, auxquels s'ajoutent 78 matches internationaux pour la Suisse. Philipp Dux qualifie de «fantastique» le parcours de son ancien protégé. «C'est d'autant plus surprenant pour moi qu'il n'ait plus joué de rôle majeur en équipe nationale».

En Nati, souvent un simple troisième choix

Sous Murat Yakin, le défenseur central n'est souvent que le troisième choix derrière Manuel Akanji et Nico Elvedi, il n'a joué que 1048 minutes sur les 2700 possibles lors des 30 matches sous Yakin. Et ce, bien que l'entraîneur et le joueur se soient connus à l'époque de leurs succès communs au FC Bâle, qu'ils aient été deux fois champions ensemble et qu'ils se soient qualifiés la première année pour les demi-finales et la deuxième année pour les quarts de finale de l'Europa League.

Le défenseur central ne conteste pas le fait d'avoir souvent paru moins serein lors des matches internationaux. Mais c'est peut-être aussi parce qu'il ne ressent pas la confiance, dit Schär: «Si tu n'es qu'une roue de secours, ce n'est pas la même chose».

A Newcastle, il est tout sauf cela. Depuis qu'Eddie Howe a repris l'équipe en été 2021, Schär est un titulaire indiscutable. Et il honore cette confiance semaine après semaine avec des performances époustouflantes. Lors de la victoire 3-0 face à Wolverhampton, il brille par sa vision du jeu, prépare le dernier but, ne perd presque pas de duel, cherche toujours la solution dans le jeu, est proche de marquer. Le défenseur central a déjà marqué 14 buts pour Newcastle. Mardi, il a pris ses responsabilités en FA Cup lors de la séance de tirs au but contre Blackburn, s'emparant du premier ballon et le mettant au fond. La saison dernière, il a contribué à faire de Newcastle la meilleure défense de Premier League.

En récompense, il a obtenu une prolongation de contrat jusqu'en juin 2025 et une bannière surdimensionnée de la part des fans. «Everybody needs a Fabian Schär!» Tout le monde a besoin d'un joueur comme Schär. Un joueur qui était déjà là lorsque les millions saoudiens n'étaient pas encore été arrivés. Quand le club était encore dans la zone de relégation, quand il pouvait craindre de sombrer dans l'insignifiance sportive comme son rival Sunderland.

Renforcement intelligent de l'effectif

Tout ceci appartient au passé. Depuis que les dirigeants d'Arabie saoudite ont pris le relais, les choses s'améliorent rapidement. Parce que l'effectif a été renforcé intelligemment au lieu de jeter de l'argent sans discernement, Newcastle s'est qualifié pour la Ligue des champions la saison dernière. C'était «un point culminant», dit Schär. Avoir pu jouer ces matchs contre le PSG, Dortmund et Milan est le fruit d'un excellent travail dans le domaine sportif. «Les responsables réfléchissent énormément avant d'engager un joueur, notamment pour savoir si son caractère s'intègre dans la structure de l'équipe», dit Fabian Schär.

Mais les propriétaires saoudiens se tiennent plutôt en retrait. Ils n'interviennent guère dans les négociations contractuelles. Le propriétaire apparaît certes de temps en temps dans le vestiaire, selon Schär. Mais il n'en sait pas plus. Il ne veut pas trop s'exprimer sur la situation difficile des droits de l'homme en Arabie saoudite. Il était déjà à Newcastle avant l'arrivée des nouveaux propriétaires.

Mais il ne restera pas définitivement dans le nord de l'Angleterre. Car l'avenir de Schär est probablement en Suisse orientale, auprès de son FC Wil, là où il siège depuis peu au conseil d'administration. Maurice Weber, le président du club, lui a rendu visite à Newcastle avec l'idée d'intégrer l'ancien joueur. Fabian Schär s'est senti honoré, il a tout de suite été très honoté, également parce qu'il peut s'imaginer travailler dans le domaine sportif d'un club de football après sa carrière de joueur. A 32 ans, il a déjà suivi un cours de management correspondant.

Un avenir au FC Wil?

Mais il est encore trop tôt pour se lancer concrètement dans de telles réflexions. L'accent est aujourd'hui toujours mis sur le club qu'il porte dans son cœur. «Newcastle est devenu ma deuxième patrie. Je me plais ici», dit Schär. Et ce, bien qu'aucune autre région d'Angleterre ne soit plus arrosée que Newcastle, une ville où il pleut 160 jours par an. «Ce n'est pas grave», dit Schär. En revanche, le vent mordant est vraiment désagréable. Et le fait qu'en hiver, il fasse déjà nuit en début d'après-midi.

En contrepartie, les supporters lui témoignent un amour inconditionnel. Lorsque Fabian Schär marque lors de la victoire 4-1 en Ligue des Champions contre le PSG, lors du premier match de Champions League à domicile depuis plus de 20 ans, Saint-James Park menace d'exploser. L'ambiance était l'une des meilleures qu'il ait jamais connues, dit Fabian Schär. Aussi parce que, contrairement à des clubs comme ManCity, Liverpool et Arsenal, il n'y a pratiquement pas de touristes dans le stade. Mais plutôt des fans hardcore. «Les billets de saison sont transmis par héritage, la liste d'attente est longue».

Un peu plus longue encpre que la liste d'attente pour un maillot de Fabian Schär. Celui-ci est épuisé, comme le révèle le collaborateur du fanshop. Parce qu'il n'y a plus de lettre «ä» et qu'il n'est donc pas possible d'imprimer le nom correct sur le maillot. Mais en cas de besoin, «Schar» fait aussi l'affaire. Ou «Fab».

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