Neuf ans après le drame de ski de Méribel
Mick Schumacher: «Je donnerais tout pour pouvoir parler à papa»

Pour Noël, la famille Schumacher a pris la pose sur Instagram. Mais un grand absent se fait sentir sur le cliché du clan allemand: Michael Schumacher, toujours tenu à l'écart du grand public depuis son accident de ski à Méribel. C'était il y a neuf ans déjà.
Publié: 29.12.2022 à 21:13 heures
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Dernière mise à jour: 31.12.2022 à 20:50 heures
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Roger Benoit

Neuf ans, 470 semaines ou 3287 jours se sont écoulés depuis ce fameux 29 décembre 2013. Ce jour où, à Méribel en France voisine, un accident de ski a changé la vie de Michael Schumacher.

La légende de la Formule 1 aurait bien pu disparaître, ce jour-là, en raison des lésions cérébrales subies lors de cette chute. Mais deux opérations d'urgence lui ont permis de survivre. Dans quelles conditions? Presque une décennie plus tard, personne ne le sait vraiment.

Sur les réseaux sociaux, l'homme aux 91 victoires en Grand Prix et aux 17 accidents graves en course a déjà été déclaré mort à plusieurs reprises. Un magazine allemand («Die Bunte») a même annoncé en exclusivité son décès sur sa couverture en... 2015.

Sur la photo de Noël de la famille Schumacher (de gauche à droite: Mick, Gina-Maria et Corinna), il en manque un: le papa et mari, Michael.
Photo: Instagram/mickschumacher

Si «Schumi» est bien toujours vivant, rien ne filtre sur son état de santé réel depuis la très secrète résidence de la famille à Gland (VD), au bord du Léman. «Comment va-t-il?» Cette question, Sabine Kehm, manager de l'ancien pilote, ne peut plus l'entendre. «Toute déclaration ne servirait qu'à ouvrir la porte à de nouvelles spéculations», explique-t-elle.

Une photo de famille sans Michael

À l'occasion de Noël, la famille Schumacher a diffusé sa première photo de famille depuis très longtemps. Mais Michael n'y figure pas. Suivi quotidiennement par des physiothérapeutes en raison de la menace d'atrophie musculaire (cela, on le sait), l'Allemand de 53 ans est toujours à l'écart du public, protégé de la presse et des photographes.

À mesure que les années passent, le respect de la sphère privée du champion s'agrandit. En 2018, un vote sur le site de Blick, auquel plus de 60'000 personnes avaient participé, révélait que 71% des sondés pensaient que la famille Schumacher devait communiquer de manière plus active. Cette part a dû bien baisser, depuis.

Les fans de la famille Schumacher ont pu continuer de vibrer grâce à Mick, le fils de Michael: le jeune homme de 23 ans a pu disputer 43 courses de Formule 1. Mais, après avoir collecté un maigre total de 12 points, il a été retiré de la circulation en mars 2022 par son écurie Haas-Ferrari.

«Schumi» junior doit désormais espérer un rôle de pilote de réserve chez Mercedes, ou de récupérer un baquet après le départ à la retraite de Lewis Hamilton, à la fin de la saison 2023.

Gain d'image pour Mercedes

Le pilote au nom lourd à porter continue de se montrer combatif: «Je vais y arriver. Je vais prouver à mes détracteurs que ma place est en Formule 1.» Avec Mercedes? La récupération du fils Schumacher a provoqué un élan de sympathie en Allemagne.

Mick peut-il s'imposer au sein de l'écurie à l'étoile à trois branches? Son oncle Ralf a en tout cas ouvert les spéculations: «Peut-être que Lewis Hamilton va partir plus tôt si George Russell continue de le distancer...»

S'il peut espérer un retour, Mick Schumacher ne peut plus vraiment rêver de «remporter un titre de champion du monde avec Ferrari», son objectif de début de carrière. Après presque cinq ans dans la «Scuderia», où il a pu se former à l'Academy, on ne lui déroule plus vraiment le tapis rouge à Maranello.

Certaines voix critiques, les fameuses que Mick veut faire taire, estiment que l'Allemand n'est pas vraiment un talent de la F1, mais qu'il n'a fait que surfer sur la vague créée par son illustre paternel.

«Ma place est en Formule 1», assure le fils Schumacher.
Photo: Lukas Gorys

À la décharge de l'ancien champion de Formule 2 et de Formule 3, aucun pilote, même en herbe, n'a été soumis à une pression aussi forte que celle dont il fait l'objet presque depuis sa naissance pour qu'il poursuive la destinée des Schumacher.

«Je donnerais tout pour lui parler»

Il y a neuf ans, le pilote né le 22 mars 1999 à Vufflens-le-Château (VD) a vécu en direct le drame de son père. Il avait 14 ans lorsque «Schumi» est tombé. Sa tête a heurté un rocher. L'Allemand portait un casque, mais ce dernier était affublé d'une caméra de type GoPro — une broche se serait enfoncée dans sa boîte crânienne.

Est-ce vraiment le cas? Impossible de le savoir. Le fils n'a jamais évoqué publiquement cet épisode. Voilà exactement 3287 jours qu'il garde le silence. Ce n'est que dans un récent documentaire Netflix consacré à sa famille que Mick a prononcé une phrase qui suffit à imaginer l'état de son papa: «Je donnerais tout pour lui parler.»

Mick Schumacher et ses parents avant le drame qui a tout changé pour la famille.
Photo: Imago

Seul l'ancien patron de Michael Schumacher, le Français Jean Todt, s'est risqué à des déclarations publiques sur son ex-protégé. Mais c'était plutôt par autoconviction. «Je regarde les courses avec lui à la télévision. Peut-être un jour le reverrons-nous sur le paddock?», a esquissé l'ancien boss de la F1.

Jeremy Martin, patient du CHUV

Aucun neurologue connaissant le dossier médical de Jeremy Martin ne ferait de commentaire sur ce pronostic hasardeux. Jeremy Martin? C'est sous ce nom d'emprunt que Michael Schumacher a été admis au CHUV, voilà presque une décennie. Afin de protéger sa vie privée.

À l'époque, en 2014, un Allemand cadre de la Rega avait volé les documents médicaux de l'ancien pilote de F1. Il les avait ensuite proposés à différents médias pour environ 50'000 euros, mais aucun n'avait accédé à la demande. Identifié par la suite comme l'auteur de la fuite, l'homme s'est donné la mort à Zurich dans sa cellule de détention provisoire, en 2014. L'un des nombreux drames consécutifs à cette chute à skis, ce funeste jour de décembre 2013.

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